Axes de recherche

Les recherches au CERI sont conduites autour de cinq grands axes thématiques. Il n’y a pas étanchéité absolue entre les axes, certains chercheurs pouvant, en fonction de leurs intérêts de recherche, relever à titre principal d’un axe et à titre secondaire d’un deuxième. Chaque axe est copiloté par deux responsables.

Axe : 1 - Acteurs et échelles de régulation dans l’espace mondial

Pilotes : Ariel Colonomos et  Frédéric Ramel


Membres à titre principal : Bertrand Badie, Thierry Balzacq, Samy Cohen, Dominique Colas, Ariel Colonomos, Anne de Tinguy, Guillaume Devin, Jean-Luc Domenach, Jean-Pierre Filiu, Ronald Hatto, Carola Klöck, Christian Lequesne, Hugo Meijer, Frédéric Ramel

Membres à titre secondaire : François Bafoil, Stéphanie Balme, Olivier Dabène, Hélène Le Bail, Marie Mendras, Benoit Pelopidas, Karoline Postel-Vinay, Sandrine Revet, Jérôme Sgard, Hélène Thiollet, Eric Verdeil

L'axe rassemble les travaux de relations internationales qui portent sur les politiques extérieures, les organisations internationales, les conflits, la stratégie et la défense, l'environnement. Leur approche est principalement qualitative et adopte une démarche originale, à la fois sociologique et normative, dans un débat international trop concentré sur le paradigme du choix rationnel. Ce travail souligne le rôle des valeurs et des idées dans la définition des politiques de l'international, principalement dans trois domaines :

La guerre et la paix

Les recherches sur la guerre et de la paix reposent sur une connaissance empirique des terrains des conflits, ainsi que sur une mise en perspective historique. La conflictualité est traitée comme une question sociologique, dans une perspective tant régionale que globale. L'analyse des diplomaties, du multilatéralisme et des politiques de sécurité côtoient des travaux sur des thématiques plus inédites, comme l'humiliation, l'esthétique et les prédictions.

Normes et relations internationales

Le travail du CERI sur les normes internationales dans les domaines de la guerre, de l'environnement et du commerce est à la fois interprétatif/explicatif et normatif. D'un point de vue empirique et sociologique, l'accent est mis sur l'analyse de la genèse des normes. Il s'agit de mesurer leur incidence sur la conduite des Etats et de tester leur caractère contraignant (le multilatéralisme, les ONG). Pour la deuxième approche, les normes sont traitées du point de vue de la philosophie politique (les questions de l'hospitalité et des migrants, du multiculturalisme). La troisième approche combine les deux précédentes. Les normes sont analysées à la fois du point de vue de la sociologie (elles sont interprétées et ou expliquées) et des théories normatives (de la philosophie et du droit). Il ne saurait, dans cette approche, y avoir d'explication ou d'interprétation du phénomène normatif sans une discussion sur le contenu de ces normes (ce qui présuppose des référents proprement normatifs) et il ne saurait y avoir de discussion normative sans une contextualisation de ces normes (qui nécessite le recours à la description et au travail sociologique).

Le croisement du local et du global

La richesse du CERI est aussi d'inclure de nombreux spécialistes d'aires régionales (Asie, Afrique, Proche- et Moyen-Orient, Europe). Pour certains d'entre eux, ils travaillent sur l'articulation entre les aires culturelles et le système international. Empiriquement, cet apport est très riche. D'un point de vue théorique, une réflexion se dégage quant à la tension entre l'universel et le particulier, notamment dans le domaine des droits humains, ou des critères de la démocratie. 

Axe : 2 - Participations politiques et mobilisations

Pilotes : Hélène Combes et Sandrine Perrot 


Membres à titre principal : Jean-Philippe Béjà, Hélène Combes, Olivier Dabène, Stéphanie Latte, Marc Lazar, Sandrine Perrot, Jacques Rupnik

Membres à titre secondaire : Claire Andrieu, Richard Banégas, Samy Cohen, Laurent Gayer, Riva Kastoryano, Denis Lacorne, Stéphane Lacroix, Elise Massicard, David Recondo, Jean-Louis Rocca, Kathy Rousselet

L'axe regroupe des chercheurs qui se sont saisis des débats " classiques " sur la participation politique (vote, militantisme, mobilisation) tout en les mettant à l'épreuve de nouveaux terrains, hors d'Occident, et, ce faisant, les réinterrogeant. Cette approche se départit d'une vision normative de ce que seraient les formes légitimes de la participation politique et sociale pour lui préférer une approche par l'empirie et les pratiques. Les travaux inclus dans cet axe se rejoignent dans leur volonté de s'appuyer sur des comparaisons raisonnées à la fois dans le temps et dans l'espace. En retour, ils " provincialisent " des appareillages théoriques forgés à partir de cas européens ou nord-américains pointant, souvent, leurs singularités. Les activités de l'axe se répartissent autour de deux thèmes de recherche majeurs :

Mobilisations dans l'espace public

Ce sous-axe revisite une approche classique en termes de répertoires d'action, enrichie à l'aune d'expériences empiriques multiples montrant à la fois une universalité de certains répertoires routinisés (occupations, manifestations) mais aussi une grande diversité inscrite dans des historicités spécifiques. Il s'intéresse notamment aux énoncés autochtones des mobilisations et aux controverses auxquels ils donnent lieu dans le contexte de trajectoires historiques spécifiques. Il comprend des travaux centrés sur la dimension spatiale de la mobilisation ou reliant la réflexion sur les mobilisations à la thématique de la qualité de la démocratie à l'échelle locale. D'autres recherches utilisent une approche en termes de carrières militantes et d'effets biographiques de l'engagement, observent les mobilisations catégorielles/sectorielles dans des contextes nationaux spécifiques, ou analysent les mobilisations contre la mainmise du pouvoir sur les médias.

Revisiter l'acte de vote

Ce deuxième sous-axe analyse les pratiques de vote afin d'élaborer des grilles de lecture alternatives aux analyses dominantes, normatives et souvent surplombantes, de l'acte électoral. Il questionne la sociologie des élections, ses outils et ses approches en s'interrogeant sur la fabrique du vote au concret. La réflexion menée se nourrit d'interdisciplinarité convoquant à la fois la sociohistoire du vote, l'anthropologie politique ou la géographie électorale ; elle favorise une approche localisée et fait une place majeure à l'empirie et à une approche de type ethnographique. Les travaux abordent notamment le cas du personnel de soutien au vote, se penchent sur les objets du vote, portent sur les mobilisations en milieu carcéral, ou s'interrogent sur la question des mobilisations et du vote sous contrainte dans le contexte de la dé-démocratisation.

Plusieurs activités relevant de l'axe 2 sont récemment arrivées à échéance : projet " Politique de la rue : citoyenneté, engagement et prise de parole dans l'espace public en Afrique de l'Ouest " (Joint African Studies Program entre Columbia University, l'Université Paris 1 et Sciences Po) ; programme transversal*  "Représentations et pratiques des classes sociales " ; projet " Vote Workers. From Local to Transnational ". Le lancement de nouvelles recherches est en préparation.

Axe : 3 - L’Etat et ses recompositions

Pilotes : Elise Massicard et Hélène Thiollet

Membres à titre principal : Fariba Adelkhah, François Bafoil, Stéphanie Balme, Romain Bertand, Béatrice Hibou, Christophe Jaffrelot, Eberhard Kienle, Laurence Louër, Roland Marchal, Luis Martinez, Elise Massicard, Marie Mendras, Françoise Mengin, Nadège Ragaru, Jean-Louis Rocca, Jérôme Sgard, Hélène Thiollet, Eric Verdeil, Catherine Wihtol de Wenden

Membres à titre secondaire : Adam Baczko, Bayram Balci, Antonela Capelle-Pogacean, Guillaume Devin, Gilles Favarel-Garrigues, Laurent Fourchard, Christian Lequesne, Catherine Perron

L'axe, centré autour de l'Etat, de son historicité, de ses modes d'action et de son insertion dans le global, mène des travaux portant sur les sociologies historiques du politique, les trajectoires du capitalisme, la formation de l'Etat, les politiques publiques et l'articulation entre acteurs publics et privés dans les modes de régulations du monde social. Il se situe dans le prolongement de l'approche par la sociologie historique de l'Etat et de l'action publique, traditionnellement présente au sein du laboratoire. Les recherches actuelles portent sur les recompositions de l'Etat et plus généralement des formes de régulation politique dans un monde globalisé, et de leur circulation ; elles abordent également la transformation des processus de production de politiques publiques et leurs acteurs, notamment l'articulation des échelles de régulation du micro-local au global, et s'intéressent à l'analyse des situations autoritaires. Principalement inscrits dans la science politique notamment en sociologie politique et en politique comparée, ces travaux développent un dialogue avec les autres sciences sociales, notamment l'histoire et la sociologie. A travers des études de cas, ils contribuent à une sociologie critique, empiriquement ancrée et historicisée de la gouvernance globale contemporaine.

Débats théoriques sur l'Etat et la mondialisation à partir de cas dits " périphériques "

Alors que la sociologie de l'Etat, la sociohistoire des institutions et l'analyse des politiques publiques restent largement dominées par des cadres théoriques élaborés à partir de cas occidentaux, la réflexion sur l'Etat menée au CERI se nourrit essentiellement de terrains souvent considérés comme périphériques. Cependant, si les chercheurs sont spécialistes d'une aire géographique, avec des compétences spécifiques y ayant trait (linguistiques, familiarité avec le " terrain ", maîtrise de sources primaires), leurs travaux s'attachent à éclairer des interrogations générales, en décloisonnant des cas souvent étudiés isolément, pour mettre en lumière des " angles morts " d'approches théoriques souvent élaborées dans et pour l'Amérique du Nord et l'Europe. La prise en compte d'autres trajectoires historiques et d'autres configurations contribue à affiner les outils d'analyse et à faire saillir de nouveaux questionnements, voire de nouvelles propositions. L'ambition théorique commune privilégie l'approche par objet plutôt que par " pays " ou région : le périmètre de l'Etat, son enracinement social, sa revendication du monopole de la violence, les nouveaux types de situations autoritaires…

Etudier le politique à l'échelle globale (global politics) : circulations, niveaux de régulation

Les processus politiques sont saisis par les chercheurs de cet axe dans leur connexion à des phénomènes infra ou supra nationaux : ils relient des objets classiquement considérés comme " internationaux " (coopération internationale, diplomatie...) à des objets généralement considérés comme intérieurs (administrations, acteurs domestiques, politiques publiques). La sociohistoire de l'Etat est articulée aux relations internationales et à la sociologie des phénomènes transnationaux. Il s'agit d' " internationaliser " et de " transnationaliser " l'Etat tout en " sociologisant " les faits sociaux internationaux et transnationaux pour interroger la "politique globale " d'un point de vue empirique. Les chercheurs articulent les dimensions locales, nationales, transnationales et internationales pour étudier les reconfigurations des sociétés politiques dans et par leur rapport avec l'international (sanctions internationales, aide au développement, coopération, migrations, investissements). De nombreux travaux analysent les formes de circulation et d'appropriation de modèles internationaux dans des situations localisées, par objet ou secteur d'action publique.

Outils et méthodes : L'Etat et le global "par le haut et par le bas" : empiries, échelles et historicités

Les chercheurs de cet axe revendiquent une diversité de méthodes (archives, entretiens, observations, sources juridiques), dans le cadre d'un certain pragmatisme lié à des situations de sources disparates et changeantes (fermeture de terrains devenus inaccessibles), mais qui garantit également un réel pluralisme. L'articulation de différentes méthodes est courante sur l'économie politique de l'énergie ou sur l'histoire de longue durée, et peut aller jusqu'à des tentatives inédites de faire travailler ensemble approche ethnographique et méthodes quantitatives (mixed methods). Collectivement, les travaux de l'axe se sont attachés à saisir les processus dans leur historicité : la mobilisation de matériaux historiques permet en effet d'enchâsser diverses temporalités (impériales, coloniales, nationales, immédiates) et de faire émerger des configurations historiques singulières qui interrogent les ruptures politiques (coloniale/post coloniale ; impériale/nationale). Les chercheurs de l'axe partagent un fort ancrage empirique ; ils pratiquent une sociologie politique ancrée dans des faits souvent nouveaux ou peu étudiés (sociologie des pratiques quotidiennes, matérialité, action publique " au guichet "…).Ce faisant, ils contribuent au renouveau des travaux " par le bas ".

Axe : 4 - Violences et gestion du danger

Pilotes : Laurent Gayer et Sandrine Revet

Membres à titre principal : Claire Andrieu, Adam Baczko, Didier Bigo, Gilles Favarel-Garrigues, Laurent Fourchard, Laurent Gayer, Benoit Pelopidas, Sandrine Revet, Jacques Semelin

Membres à titre secondaire : Laurent Bonnefoy, Dominique Colas, Stéphanie Latte, Sandrine Perrot, Frédéric Ramel

Les sciences sociales semblent parfois désarmées face aux crises extrêmes. Par-delà leur diversité, guerres, génocides ou catastrophes de tous types - technologiques ou naturelles - présentent un défi analytique commun. Comment réinjecter des logiques d'action, des rapports de pouvoir et plus généralement une certaine forme de cohérence sociologique dans ces moments de délitement apparent de l'ordre social ? Comment penser le social, le politique ou l'économie lorsque la violence des hommes ou les grondements de la nature font vaciller les évidences ? La part du désordre propre aux sociétés contemporaines ne se cantonne pourtant pas à la gestion de crises effectives. De manière plus diffuse, elle se manifeste à travers toute une série de dispositifs préventifs et d'assemblages sécuritaires, à travers lesquels l'Etat se redéploye face à de nouvelles menaces et populations désignées comme " à risque ". C'est à ces thématiques que s'est consacré cet axe de recherche, à travers des travaux sur les " rationalités " des violences de masse, la prise en charge des catastrophes dites " naturelles ", les formes contemporaines de la sécurité ou encore la fabrique du politique en contexte de conflit armé. Un travail conceptuel autour des notions mêmes de " violence ", de " catastrophe ", de " sécurité ", de " désordre ", de " vulnérabilité " ou de " génocide ", entre autres, a été mené par les différentes composantes de l'axe, afin d'en interroger la pertinence, les usages et les limites.

Violence de masse et crises extrêmes

Un premier groupe de chercheurs de cet axe est confronté aux entreprises génocidaires et aux violences de masse. Ces travaux tendent également à rendre compte des formes de résistance déployées par les victimes désignées, ainsi que des solidarités dont elles peuvent bénéficier pour faire obstacle au projet génocidaire. Un autre ensemble de recherches entreprises se penche sur les formes de mise en ordre émergeant au sein même des situations de crise extrême (catastrophes, conflits armés...), qu'il s'agisse d'interventions justifiées par l'objectif d'une sortie de crise ou bien de pratiques routinières, faiblement objectivées, instaurant une " normalité de l'anormal ". Les travaux réalisés dans cette direction ont en commun de penser ces situations de crise dans leur historicité et leur " créativité " propre, en les déliant de l'horizon temporel et normatif du retour à l'ordre. Ce faisant, ils interrogent l'ordinaire du désordre - qu'est-ce que gouverner, produire ou habiter en situation de danger chronique ?

Sécurité et insécurité

Parallèlement, les chercheurs de l'axe observent les transformations de la " sécurité " au sens large - à la fois comme imaginaire, discours, marché et ensemble de pratiques. A la croisée des security et des surveillance studies, de la sociologie politique et des études urbaines, ces travaux ont notamment contribué à un renouvellement des analyses sur le policing, à la fois au niveau transnational et au niveau des Etats : recherches sur les transformations des pratiques de surveillance en lien avec le numérique et notamment, l'hybridation des rapports publics et privés et à la redéfinition de la " sécurité nationale " en relation aux droits fondamentaux ; réflexion sur la prise en charge des catastrophes dites " naturelles " à l'échelle internationale en tant que reflet de la transformation dans les pratiques de " sécurité " depuis les années 2000 ; ré-interrogation du concept de vulnérabilité face au risque nucléaire, ; études sur le vigilantisme…

Les travaux menés dans le cadre de cet axe se développeront prochainement avec le lancement d'un groupe de recherche interdisciplinaire consacré à la (re)production du quotidien dans les situations d'incertitude collective chronique.

Axe : 5 - Identités et politique

Pilotes :  Laurent Bonnefoy et Daniel Sabbagh


Membres à titre principal : Bayram Balci, Richard Banégas, Laurent Bonnefoy, Antonela Capelle-Pogacean, Alain Dieckhoff, Juliette Galonnier, Riva Kastoryano, Denis Lacorne, Stéphane Lacroix, Hélène Le Bail, Nadia Marzouki, Catherine Perron, Karoline Postel-Vinay, Nadège Ragaru, David Recondo, Kathy Rousselet, Daniel Sabbagh, Astrid von Busekist

Membres à titre secondaire : Fariba Adelkhah, Jean-Philippe Béjà, Romain Bertrand, Jean-Pierre Filiu, Christophe Jaffrelot, Laurence Louër, Jacques Rupnik, Jacques Semelin, Catherine Wihtol de Wenden

Cet axe réunit des chercheurs qui prennent pour objet la formation et l'expression des diverses identités collectives (nationales, culturelles, ethniques, religieuses, diasporiques, " raciales "…) qui entrent en jeu dans la sphère politique au sens le plus large du terme. Les travaux en question s'inscrivent généralement dans une perspective constructiviste et mobilisent des méthodes variées (ethnographie, entretiens qualitatifs, recours aux archives, analyses quantitatives...) sur un grand nombre de terrains. L'axe se subdivise en quatre composantes principales.

Assignations et institutionnalisations identitaires

Dans le prolongement des multiples travaux sur la formation des États, plusieurs chercheurs ont pris pour objet les processus étatiques d'assignation et d'institutionnalisation identitaires (avec des travaux sur l'instrumentalisation des documents d'identification à des fins d'inclusion, d'exclusion ou de contrôle des individus ; sur les régimes de contrôle des frontières et aux politiques de visa en Europe, dans une perspective néo-foucaldienne ; sur les les ressorts de l'ethnicisation de la société afghane…). Leurs travaux démontrent la centralité des acteurs étatiques dans les processus d'assignation, de cristallisation et de rigidification identitaires sur des terrains par ailleurs fortement contrastés.

Déterminants, modalités et limites de la politisation du religieux

Ici, les recherches entreprises se consacrent aux recompositions des identités religieuses et à leur reconstruction par une variété d'acteurs et entrepreneurs : les transformations de l'islam en Asie centrale et dans le Caucase depuis la disparition de l'Union soviétique, les origines historiques, l'organisation transnationale et les stratégies politiques des mouvements islamistes sunnites et chiites dans le monde arabe, les ressorts de la marginalisation des musulmans dans les villes indiennes, le poids croissant du facteur religieux dans le jeu politique israélien, le rôle de l'Église orthodoxe dans la reviviscence du patriotisme et le processus de " désécularisation " en Russie... Les publications sur en sont issues soulignent la fluidité des constructions identitaires dans des contextes de crise et/ou de conflit et insistent sur la capacité de mobilisation renouvelée des acteurs religieux et sur l'implication des États dans ces constructions identitaires.

Historicité, formes et apories du " multiculturalisme "

Les travaux engagés dans ce sous-axe participent d'une entreprise d'historicisation et de désagrégation du multiculturalisme. Il s'agit notamment des recherches sur le poids du " vote ethnique ", qu'elles relativisent, dans les pays d'Europe orientale post-communiste, sur l'effacement tendanciel de la caste au profit de la classe parmi les déterminants du comportement électoral en Inde, sur les raisons et usages du rejet du multiculturalisme en Europe orientale, sur l'institutionnalisation des identités ethniques en Mexique. D'autres travaux mobilisent la distinction analytique entre identité raciale et identités culturelles ou observent les processus de construction des identités collectives et leur articulation avec diverses logiques territoriales et institutionnelles.

Politiques mémorielles

Dans une perspective résolument interdisciplinaire, certains chercheurs du CERI ont pris pour objet les politiques mémorielles concernant les violences de masse dans des contextes variés : controverses mémorielles relatives à divers épisodes de la Seconde guerre mondiale dans les pays européens, rôle des récits dans la politique internationale, en s'attachant notamment aux multiples héritages de l'occupation japonaise en Asie…

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