Pace
PACE explore la manière dont les acteurs non étatiques ont réagi à et ont alimenté la politique des crises migratoires au cours des années 2010 durant ce qu'il est convenu d'appeler la crise des migrants ou des réfugiés. Le projet met en lumière la manière dont la presse, les réseaux experts et militants, les organisations internationales, les réseaux de ville, les organisations de société civile, les organisations de migrants contribuent à interpréter et cadrer la crise dans leurs interactions avec les politiques et les acteurs publics. Le projet investigue aussi les changements de configuration (Norbert Elias) dans les organisations et les mobilisations durant et après la crise. PACE étudie donc à la fois la crise à travers la production de différents cadres cognitifs et différentes généalogies, mais aussi leurs conséquences dans les pratiques des acteurs non étatiques en lien avec celles des États, et les dispositifs institutionnels afférents.
Le projet considère les différents niveaux de construction de la crise : de micro-contextes locaux aux initiatives multilatérales.
L’objectif principal du projet est donc d'expliquer comment différents acteurs (des collectifs informels de migrants aux organisations internationales) perçoivent et construisent la crise, produisent des interprétations qui sous-tendent et légitiment leurs comportements et stratégies dans la crise au niveau individuel, collectif et organisationnel.
PACE adopte une perspective comparée et historique à partir de sources et de terrains dans des pays européens et non européens de destination de circulation et d’installation pour les migrants et les réfugiés. Le projet rassemble des chercheurs issus de cinq disciplines (science politique, géographie, anthropologie, sociologie, histoire). Il utilise un ensemble de méthodes incluant enquêtes ethnographiques, entretiens, analyse de discours et explorations textométriques, travail d’archive et cartographie critique des mobilisations et des migrations.
Son originalité repose à la fois sur son objet – les acteurs non-étatiques dans la crise, sur sa perspective critique et interdisciplinaire, et sur un parti pris méthodologique pluraliste.
Le projet est organisé en deux axes :
- Interpréter les crises : le cadrage et la réaction à la crise d’”en haut”.
- S'approprier la crise : les réactions à la crise d’”en bas”.