Prisonnière à Téhéran
À l'occasion de la publication de son livre Prisonnière à Téhéran paru aux Éditions du Seuil et un an après sa libération, Fariba Adelkhah nous invite à réfléchir sur l'expérience de sa captivité. Cette présentation sera suivie d'un débat qui permettra d'aborder la situation des prisonniers et des réfugiés scientifiques ainsi que la question de la liberté académique.
Autour de Fariba Adelkhah, Sciences Po-CERI, le débat sera animé par :
Stéphanie Balme, Directrice du CERI, référente liberté académique – modératrice.
Vincent Casanova, Éditions du Seuil
Beatrice Hibou, Sciences Po - CERI/ CNRS, membre fondatrice du comité de soutien à Fariba
Pascale Laborier, Université Paris Nanterre, membre du conseil scientifique de PAUSE
Jean-François Bayart, IHEID Graduate Institute Genève, membre fondateur du comité de soutien à Fariba
Par définition, un anthropologue est un intrus. Sa présence et son regard dérangent. Fariba Adelkhah en a fait l’expérience. Arrêtée en 2019, elle a été condamnée en 2020 à cinq ans de prison en Iran pour atteinte à la sécurité nationale. Elle a finalement été libérée en 2023, après avoir été graciée et non acquittée comme elle l’aurait souhaité. Privée de son terrain d’étude, elle s’en est inventé un autre, inattendu. Dans une suite de courts récits, Fariba Adelkhah raconte sans complaisance, à rebours des clichés, sa vie de prisonnière « politico-sécuritaire » en République islamique. Par là même, elle renouvelle notre compréhension de l’Iran post-révolutionnaire, et livre une réflexion plus générale sur la condition carcérale. Elle incarne également avec modestie, ironie et non sans autodérision un combat courageux et lucide pour la liberté scientifique, de plus en plus menacée aussi bien dans les régimes autoritaires que dans les démocraties libérales.
Directrice de recherche au CERI-Sciences Po, Fariba Adelkhah est anthropologue, spécialiste des pratiques religieuses et de l’Iran contemporain. Elle a notamment publié Être moderne en Iran (Karthala, 1998) et Les Mille et Une frontières de l’Iran (Karthala, 2012).