Une historienne de l'art au CERI. Entretien avec Androula Michael

18/11/2024
Androula Michael

Androula Michael est Professeure des Universités, responsable des relations internationales et directrice du Centre de recherches en arts et esthétique (CRÆ, UR 4291) de l’Université de Picardie Jules Verne, également commissaire d’expositions. Elle vient de rejoindre le CERI dans le cadre d’une résidence de chercheur entre le musée Picasso de Paris et le Centre de Recherches Internationales de Sciences Po, rendue possible par le CNRS. Une expérience nouvelle, que nous nous réjouissons d’entreprendre avec Androula. Entretien.

Vous venez de rejoindre le CERI dans le cadre d’un programme de résidence, qui permet à des chercheurs, pendant une année, de travailler sur un projet, entre musée et centre de recherche - et dans le cas présent, à Paris, entre le Musée Picasso et le CERI Sciences Po. Pouvez-vous nous présenter, dans ses grandes lignes, le projet sur lequel vous souhaitez vous concentrer cette année dans le cadre de cette résidence de recherche ?

Tout d’abord, permettez-moi de vous exprimer toute ma joie de pouvoir effectuer cette résidence conjointe au musée national Picasso à Paris et au CERI. Dans ce cadre, et après discussion avec la direction des deux institutions, le projet portera sur deux sujets qui pourraient d’une certaine manière s’entrecroiser.

Il s’agira de travailler sur la question de la réception critique de l’œuvre et de la personnalité de Picasso. Il est aujourd’hui important pour nous d’étudier plus en profondeur la place qu’occupe cet artiste mythique dans le domaine de l’art, mais aussi dans les débats de société, car Pablo Picasso incarne à certaines périodes la figure imposante de l’artiste moderne, et devient la cible privilégiée des attaques qui s’en prennent à l’art moderne. À ce titre, la contestation actuelle de la figure de Picasso n’est pas nouvelle. Il suffirait de se rappeler la critique incendiaire de Maurice de Vlaminck dans Comoedia1 en pleine occupation (6 juin 1942), alors même que l’artiste espagnol se trouve fragilisé en tant qu’étranger en France. Pablo Picasso, ce « catalan aux yeux de moine », « est coupable d’avoir entraîné la peinture française dans la plus mortelle impasse, dans une indescriptible confusion. De 1900 à 1930, il l’a conduite à la négation, à l’impuissance, à la mort. Car, seul avec lui-même, Picasso est l’impuissance faite homme ».2

Pris en étau entre la critique contre l’art moderne et celle contre les étrangers qui auraient perverti la pureté et la clarté de la peinture française, Picasso a toujours incarné une figure dominante à encenser ou à combattre. Il n’est donc pas surprenant qu’il focalise encore les critiques négatives, non plus pour ses œuvres devenues des classiques et dont on a « oublié » la force subversive au moment de leur création – voir les Demoiselles d’Avignon (1907) ou la Nature morte à la chaise cannée (1912) –, mais pour sa personnalité. Sa réception critique et l’examen de la figure du mythe qu’il incarne m’ont préoccupée depuis le début de mes recherches. Le colloque « Picasso. L’objet du mythe », organisé avec Laurence Bertrand-Dorléac en 2004 à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts et qui a donné lieu à une publication nous confirmait l’importance du sujet.



Demoiselles d'Avignon, Picasso

Les recherches que je mène sur Picasso, depuis maintenant plus de trente ans, m’ont offert la possibilité de regarder et d’étudier son œuvre en profondeur, en me concentrant au départ sur des aspects méconnus – son œuvre poétique et théâtrale – afin de mieux appréhender son processus créateur. Il s’agissait à l’époque d’aller au-delà d’une interprétation psychologisante fondée sur sa biographie, mais aussi une interprétation formaliste, pour pénétrer plus avant dans son laboratoire de création. Malgré les expositions très importantes organisées par les musées et les catalogues qui les accompagnent, la connaissance nuancée et profonde de l’œuvre de Picasso reste encore un terrain réservé aux chercheurs. Car Picasso a été et reste encore un extraordinaire « Objet du mythe ».3 De très nombreuses idées reçues sont véhiculées sur son travail : il attaque et déforme la figure humaine, il martyrise les femmes, il se moque du public, pour n’en citer que quelques-unes. Plus récemment, avec le mouvement #metoo et la publication aussi bien de podcasts délétères et de « biographies » farfelues, la figure de Picasso est plus que jamais contestée sans que son œuvre soit envisagée de façon rigoureuse. Si, jusqu’à présent, il était important d’éclairer l’œuvre et la personnalité de l’artiste au moyen de sources, de documents et d’une recherche approfondie, il est encore plus important de le faire aujourd’hui. Contre les arguments à l’emporte-pièce, il s’agit de recourir aux archives et de remettre les pièces du dossier en perspective et en contexte. Un exemple significatif est celui du portrait de Dora Maar, La femme qui pleure, interprété à tort comme un signe de souffrance infligée à Dora Maar par Picasso. Ce portrait datant de 1937 fait partie du cycle d’œuvres liées à la souffrance du peuple espagnol durant la guerre civile et à Guernica avec des mères qui pleurent leurs enfants.

L’aire géographique ciblée est l’Amérique Latine (et en particulier le Brésil, le Mexique et la Colombie), dont il nous manque beaucoup d’informations, mais aussi l’Afrique, depuis le Maghreb jusqu’à l’Afrique sub-saharienne. En associant doctorants et jeunes chercheurs, collègues à l’étranger dans le monde académique, mais aussi dans les musées, nous allons travailler pour établir une cartographie du point de vue diachronique, susceptible d’être complétée au fur et à mesure de la recherche. Étant donné les forces vives du laboratoire et le développement actuel d’une politique de médiation de la recherche en SHS par les arts et le sensible, cette cartographie offrirait une belle forme de médiation et de valorisation des résultats de la recherche.

Au-delà du travail sur Picasso, quels sont les autres projets sur lesquels vous allez travailler dans le cadre de votre résidence au CERI ?

L’autre projet que je développe actuellement touche à la question de l’esclavage colonial et à ses héritages contemporains dans les musées et les arts. Il s’agit d’un travail de recherche initié avec deux autres collègues (Anne-Claire Faucquez de l’université Paris 8 et Renée Gosson, de Bucknell University en Pensylvanie).

Affiche expo Exposer l'esclavageCette recherche se situe dans le sillage de plusieurs travaux antérieurs qui mettent l’accent sur la difficulté qu’il y a à représenter l’esclavage sans trahir cette mémoire douloureuse. Publications et colloques se sont multipliés ces dernières années, depuis le colloque international « Exposer l'esclavage - Méthodologies et pratiques » (Musée du quai Branly, 11-13 mai 2011). Treize ans après ce colloque international, au milieu de la mobilisation internationale menée par le mouvement Black Lives Matter, de l'explosion des protestations mondiales contre les brutalités policières racistes, de la profanation des statues et des monuments symbolisant le racisme, et des récents appels à la décolonisation des musées, la série de conférences que nous avons organisée avaient comme but d’examiner le chemin parcouru par les musées sur la question de l'exposition et de la représentation de la traite coloniale et de l'esclavage dans les institutions européennes.

La recherche a essentiellement porté sur l’espace européen jusqu’à présent. L’organisation de plusieurs colloque et journées d’études a abouti à une publication en cours chez Liverpool University Press . Une bourse à la mobilité par la Terra foundation for the arts, ainsi qu’un soutien ponctuel de mobilité par la Maison européenne des Sciences de l’homme (Meshs), m’ont permis de commencer, en 2023-2024, une cartographie des musées nord-américains. Cette première connaissance du terrain demande maintenant à être consolidée et approfondie avant d’étendre l’aire géographique du projet à l’Amérique Latine et qui concernera pour commencer trois pays, les mêmes que ceux évoqués précédemment, à savoir le Brésil, le Mexique et la Colombie.

Le but de cette recherche, divisée pour l’instant en aires géographiques distinctes afin d’en faciliter l’étude, consistera en un travail comparatif des pratiques muséales avec un accent particulier mis sur les travaux d’artistes contemporains. Ceci dans un contexte de réévaluation, par de nombreux musées, de leur positionnement institutionnel quant à la décolonisation de leurs pratiques muséographiques et la mise en récit de l’histoire nationale.

À partir d’une première cartographie et d’un travail comparatif préliminaire sur les pratiques muséales en rapport avec l’écriture de l’histoire de l’esclavage colonial, il s’agirait de réfléchir aux modalités de médiation scientifique et culturelle dans le but d’informer les citoyennes et les citoyens et de sensibiliser le jeune public. Car il est évident que toute muséographie véhicule un récit à travers la mise à disposition des objets, l’organisation des salles, l’écriture des textes et des cartels, le catalogue qui accompagne les expositions. Ainsi, le Legacy Museum fondé en 2018 par Equal Justice Initiative à Montgomery en Alabama, prend le parti explicite de relier l’histoire de l’esclavage colonial à l’histoire récente des États-Unis et à l’incarcération de masse des afro-descendants. Cela se fait à travers une muséographie qui fait un usage très judicieux des documents historiques et des propositions artistiques.
Banjoun station Copyright Bandjoun Station et Barthélémy Toguo

Nous examinerons donc la façon dont leurs productions artistiques peuvent avoir un rôle à jouer dans la médiation et la compréhension des sujets complexes qui ont trait à l’histoire. En réécrivant l’histoire dans leurs œuvres, tout en montrant les liens que cette tragédie continue à entretenir avec notre modernité, les artistes jouent un rôle de médiateur entre cette mémoire et les nouvelles générations. Fred Wilson a été un artiste pionnier en soulevant ces questions dès 1992, avec sa proposition artistique Mining the Museum, qui consistait en un nouvel agencement des objets présentés dans le musée de la Maryland Historical Society. Par des confrontations inattendues d'objets muséaux (les chaînes et le luxueux service d'argenterie, les chaises et le poteau de fouet), avec des œuvres d’art contemporaines, Wilson remettait en question le modèle occidental du musée, tout en révélant les silences de l'histoire.
En tant qu’historienne de l’art contemporain et commissaire d’exposition, j’ai eu l’occasion de travailler avec beaucoup d’artistes, ce qui m’a permis d’approfondir certains sujets liés à la question de l’œuvre d’art comme moyen de transmission par le sensible des contenus plus difficiles à appréhender uniquement par des textes.

Comment envisagez-vous, concrètement, de collaborer avec les membres de la communauté académique du CERI pendant votre séjour ?

La collaboration avec les membres de la communauté scientifique du CERI est primordiale pour moi. Plusieurs pistes de collaboration évoquées avec la direction du laboratoire me permettront d’initier de nombreuses synergies entre les chercheurs et l’institution muséale d’accueil, en tant que lieu privilégié de médiation scientifique. Il s’agirait de travailler ensemble, afin de réfléchir à la façon de donner une place plus importante à une réflexion intégrant une approche par les arts, et d’encourager la co-construction des savoirs. Cette réflexion commune sera enrichie par l’expertise offerte par les membres de la communauté de recherche du CERI sur les différents Suds (Asie, Afrique, Amérique Latine notamment), ainsi que par ma propre expérience dans le domaine de l’art et des musées. J’aimerais que l’on imagine ensemble la mise en place de collaborations autour de formats novateurs et moins conventionnels que ceux habituellement utilisés dans les travaux de recherche, notamment la cartographie – sensible – évoquée plus haut.
En outre, j’aimerais envisager les séminaires de laboratoire tel que le séminaire de lecture ou « Retour de terrains » comme des lieux de partages de connaissance et de savoir-faire entre les différentes disciplines évoquées. Le séminaire du CERI sur les approches postcoloniales pourrait aussi être un lieu de discussions stimulantes autour des lectures déjà initiées qui renouvellent l’œuvre de Picasso. J’espère en tout cas que cette résidence donnera lieu à des formes de médiation de la recherche stimulantes et ouvertes sur la Cité, au sein d’une structure en prise avec la société au croisement des savoirs et des réflexions entre les humanités et les sciences sociales.
Enfin, je souhaite vivement pouvoir interagir avec la communauté scientifique du CERI afin de croiser les regards sur les pratiques et les méthodologies de travail. Dans ce cadre, je pourrais imaginer de mettre en place un séminaire portant sur la question de la médiation scientifique par les arts ; ce qui serait, je pense, stimulant pour toutes les parties impliquées. J’aime aussi imaginer que des choses auxquelles je n’avais pas pensé pourraient surgir et ouvrir éventuellement de nouvelles pistes de réflexion. Car je crois profondément que l’imprévu peut être riche de potentialités.

En parallèle de votre métier d’historienne de l’art, vous êtes commissaire d’exposition. Vous venez d’inaugurer une exposition autour des œuvres de Barthélémy Togo au Frac (Fonds régional d’art contemporain) d’Amiens, dont vous êtes la commissaire. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Expo Barthelemy Toguo, photo de Irwin LeullierL’exposition Barthélémy Toguo « Ceci est le dessin de mes rêves » qui a lieu actuellement au Frac Picardie s’inscrit dans la continuité d’un travail de collaboration étroite et de longue date avec l’artiste. Son œuvre plurielle touche directement des sujets qui me préoccupent en tant qu’historienne de l’art.
Il s’agit d’un artiste contemporain qui manie avec dextérité tous les médiums et qui a une approche de l’art très stimulante, en prise avec la société, l’histoire et la mémoire. Son œuvre est très stimulante pour mon travail de recherche sur l’esclavage colonial et ses héritages contemporains dans les arts et les musées. J’ai déjà réalisé plusieurs expositions en collaboration avec Barthélémy Toguo (l’exposition collective Retours à l’Afrique à Bandjoun Station au Cameroun et celles, individuelles, Habiter la terre à la Hab Galerie à Nantes, Picasso/Toguo au Musée Picasso de Barcelone ou encore Stronger together, toujours en cours au musée Mohammed VI à Rabat au Maroc.
L’exposition en cours au Frac Picardie, qui a pour spécificité le dessin, porte principalement sur des œuvres sur papier (deux séries de dessins Das bett et Animal Comedy) accompagnés par quelques sculptures dont Le Christ de la Cathédrale Notre Dame d’Amiens datant de l’époque – il y a plus de trente ans – où l’artiste entamait ses études à l’école des beaux-arts d’Abidjan. L’exposition se complète par un grand dessin à l’encre de 10 m de largeur et de 1.5 m de hauteur, réalisée en Égypte, Les pleureuses. Sans copier l’iconographie égyptienne, il traverse l’histoire et condense dans son esprit toutes les scènes de deuil et de pleurs, ces sentiments que les humains ont en partage. Pleurs et prières deviennent un cri contre toute forme d’injustice sociale, de discrimination et d’exploitation à outrance de la nature. Ici, l’artiste détourne la dimension mélancolique d’une scène funeste en un désir profond de vie.
Enfin, nous présentons l’œuvre emblématique de l’artiste Urban Requiem (2015-2024), consistant en un affichage d’empreintes et un tampon géant sous forme de buste à l’inscription gravée : « slavery caring memory ». Cela fait écho à la sculpture dédiée à la mémoire de l’esclavage colonial qui sera inaugurée le 10 mai 2025 dans l’espace public (square Aimé Césaire) à Amiens.
Une présentation de Bandjoun Station (centre d’art, musée, résidence d’artistes, doté d’un projet écologique inédit sur le continent) complète l’exposition. Je me suis rendue deux fois – pour l’organisation d’un colloque et de l'exposition Retours à l’Afrique – dans ce lieu fascinant qui condense une dimension à la fois artistique et sociale.

Envisagez-vous le travail de commissariat d’exposition comme un travail de recherche ?

Je conçois effectivement le travail de commissariat d’exposition (le curating – prendre soin) comme un travail de recherche qui émane et prolonge mes travaux universitaires. Pour une historienne de l’art, il n’y a rien de plus exaltant que de voir les œuvres mises en situation dans l’espace, dialoguer entre elles, construire un récit. C’est aussi un travail collectif qui me plaît particulièrement – j’ai organisé ou co-organisé plusieurs expositions portant sur des sujets allant de La cuisine de Picasso et de Picasso poète à l’art contemporain (Retours à l’Afrique).
Le commissariat d’exposition est une recherche en acte ; elle est pour moi un excellent dispositif de médiation scientifique et de valorisation de la recherche auprès d’un public plus large. Il s’agit également d’un travail qui ne peut se faire sans collaboration et interaction avec des personnes aux corps de métiers variés, ce qui augmente le plaisir du partage d’expériences en vue d’un objectif commun.

Enfin, vous êtes l’une des cofondatrices du « Doctorat Picasso », un programme d'enseignement supérieur dans le cadre d'un accord entre l'Universitat Autònoma de Barcelona, l'Université de Picardie, Jules Verne d'Amiens et le Museu Picasso de Barcelone. En quoi consiste ce projet ?

Le « Doctorat Picasso » est un programme académique unique au niveau international. Co-fondé par Emmanuel Guigon (Musée Picasso de Barcelone), Jèssica Jaques (Université Autonome de Barcelone) et moi-même (Université de Picardie Jules Verne), il a donné lieu à une convention entre les trois institutions. Il offre aux étudiants du 3e cycle qui la suivent des enseignements de haut niveau, dispensés par des enseignants-chercheurs, directeurs de musées, conservateurs, archivistes, mais aussi artistes et personnalités du monde de la culture en général, comme le grand chef catalan, Ferran Adria, invités reconnus pour leur expertise en la matière. Le « doctorat Picasso » a pour mission de renforcer la recherche sur Picasso, d’interroger l’artiste et son œuvre à la lumière du présent, sans tomber dans l’anachronisme. Il entend replacer les choses dans leur contexte, les éclairer en s’appuyant sur des sources et des documents, en ouvrant de nouvelles perspectives de recherche.

La réception de l’artiste dont l’œuvre et la personnalité continuent de susciter de vifs débats dans la société, mérite donc d’être examiné sous un jour nouveau. Des séminaires annuels ont porté sur des sujets le plus souvent en rapport avec des expositions qui sont autant de résultats de recherches ou liés à des enjeux contemporains importants touchant l’œuvre de Picasso. Je pourrais citer, à titre d’exemple : La nature morte et la présence de l’élément culinaire dans les écrits de Picasso (en parallèle avec l’exposition « La cuisine de Picasso » dont j’ai été co-commissaire) ; Picasso poète et plus généralement la relation de Picasso avec les poètes (en parallèle avec l’exposition « Picasso poète » dont j’ai également été co-commissaire) ; Lectures « gynocentrées » de l’œuvre de Picasso (en parallèle avec l’exposition sur Lola Picasso, sœur de l’artiste). Lors de ces séances ont été invités des personnalités venant de diverses champs disciplinaires (enseignants-chercheurs, conservateurs de musées, anthropologues, sociologues) pour répondre à une actualité visant à revisiter l’histoire de l’art du point de vue des questions du genre. En plus des séances du séminaire, des colloques et des rencontres ont été organisés. Voir par exemple le symposium international sur « Picasso, un poète qui a mal tourné » ou la rencontre avec Laurence Bertrand-Dorléac, organisée conjointement par le Doctorat Picasso et le groupe MCTM sur « Picasso au croisement d’un réseau d’amitiés. Regards sur les problématiques anti/post/coloniales ». Le séminaire de l’année académique 2023-2024 sur Picasso et la Catalogne a adopté le mode nomade et s’est tenu dans des lieux importants pour l’étude de l’œuvre de Picasso : Barcelone, Madrid, Horta de Ebro, Gosol, Paris, Cadaqués. Cette année, centenaire de la parution du Manifeste du surréalisme par André Breton, le séminaire portera sur Picasso et le surréalisme.

Propos recueillis par Miriam Périer, CERI.

Photo de couverture : Portrait d'Androula Michael par Ilaf Haïdar
Photo 2 : Les Demoiselles d'Avignon, au Museum of Modern Art de New York. Photo de Bumble Dee pour Shutterstock
Photo 3 : Affiche des journées d'étude Exposer l'esclavage, au Musée du Quai Branly
Photo 4 : Banjoun station, Ouest Cameroun. Copyright: Bandjoun Station et Barthélémy Toguo
Photo 5 : Photo de l'exposition de Barthélémy Togo au FRAC Amiens, par Irwin Leuillier
Photo 6 : Affiche de l'exposition Ceci est le dessin de mes rêves, Barthélémy Toguo, au FRAC Amiens.
Photo 7 : Entrée du musée Picasso de Barcelone, mai 2024. Photo de Irina Brester pour Shutterstock

  • 1. Maurice de Vlaminck, « Opinions libres sur la peinture », Comoedia, 6 juin 1942
  • 2. Ibid
  • 3. Titre du colloque Picasso, L’objet du mythe, organisé avec Laurence Bertrand-Dorléac à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, 29-30 novembre 2002 et dont les actes ont été publiés aux éditions de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts en 2005.
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