Critique internationale - Sommaire
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Yossi Shain, Marketing the American Creed Abroad. Diasporas in the US and their Homelands, Cambridge (UK), Cambridge University Press, 1999, 294 pages.
Tony Smith, Foreign Attachments. The Power of Ethnic Groups in the Making of American Foreign Policy,Cambridge (Mass.) et Londres, Harvard University Press, 2000,190 pages.
Assayag (Jackie), Bénéï (Véronique), dirs. Intellectuels en diaspora et théories nomades, L’Homme, Revue française d’anthropologie, numéro spécial, 156, octobre-novembre 2000, 340 pages.
Vichnevski (Anatoli), La faucille et le rouble. La modernisation conservatrice en URSS, Traduit du russe par Marina Vichnevskaïa Paris, Gallimard (Bibliothèque des histoires), 2000, 465 pages.
Martinez (Luis), The Algerian Civil War 1990-1993, Londres, Hurst, 2000, 265 pages.
Souaïdia (Habib), La sale guerre, Paris, La Découverte, 2001, 204 pages.
Yous (Nesroulah), Qui a tué à Bentalha ? Algérie : Chronique d’un massacre annoncé, Paris, La Découverte, 2000, 312 pages.
Ourdan (Rémi) (Dir.) Après-guerre(s). Années 90, chaos et fragiles espoirs, Paris, Autrement (Mutations n° 199/200), janvier 2001, 339 pages, 24 photographies.
Dans les sociétés d'Asie du Sud-Est, un gouffre culturel et politique sépare les populations des hauteurs de ceux des vallées, alors qu'il est aisé de montrer que des échanges permanents ont eu lieu au cours des siècles entre les deux types de populations. Ces échanges sont dus au jeu de deux logiques : centripète, les royaumes des vallées cherchant toujours à peupler leurs terres par l'acquisition d'esclaves (les guerres sont destinées à capturer des hommes plus que du territoire) ; centrifuge, les populations des plaines étant souvent poussées par la rapacité des fonctionnaires ou des colons à s'échapper vers les hauteurs. Si les civilisations ne savent pas grimper, ce n'est pas seulement, comme le remarque Braudel, que la géographie leur complique la tâche, c'est aussi que ceux qui "grimpent" le font pour leur échapper.
Les crises de 1997-1998 ont subtilement miné les fondements du système mondial des échanges en réactivant partout dans le monde les préoccupations de sécurité économique des Etats. Les réponses apportées par l'OMC restent marquées par une certaine fragilité. Au surplus, l'échec de la conférence de Seattle a accru la méfiance à l'égard du libre-échange, tant dans l'opinion publique que chez les dirigeants de nombreux pays. Ceux-ci ont souvent réagi par une véritable frénésie d'accords préférentiels régionaux, souvent assortis de clauses absurdes, dont l'entrecroisement ne paraît guère propre à préparer une nouvelle progression de la libération des échanges à l'échelle mondiale. Un tel fractionnement pourrait même aller jusqu'à affecter négativement les relations politiques entre les Etats.
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La transition démocratique s'est accompagnée au Brésil d'une inflation galopante. Les raisons n'en sont pas purement économiques. Elles tiennent en grande partie à la structure fédérale du pays et au fait que le processus de démocratisation, commencé au niveau des États fédérés, n'a que lentement gagné le centre. Les unités fédérées ont donc longtemps tiré un parti maximal de l'autonomie dont elles disposaient et qui était très grande sur le plan monétaire, du fait de l'absence de véritable autorité monétaire centralisée. De la même façon, la stabilisation, qui a impliqué la concentration du pouvoir monétaire dans la Banque centrale, n'a pu ensuite réussir que pour des raisons essentiellement politiques : le changement des préférences de la population, excédée de l'hyperinflation et sur laquelle le populisme n'avait plus prise, et un calendrier électoral habilement mis à profit par le président Cardoso pour mettre au pas les gouvernements des États.
En 1994-1995, le gouvernement fédéral canadien lançait une réforme néolibérale profonde des programmes sociaux, au nom de l'adaptation aux nécessités de la mondialisation. La vigueur de la réaction des provinces fédérées et sa forme (recours ou menace de recours à l'interprovincialisme) a montré qu'il avait touché là à un point central du pacte fédéral. En même temps, cette réaction ayant pris la forme d'une "Union sociale" des seules provinces anglophones, une nouvelle impulsion a été donnée à l'évolution du Canada vers un fédéralisme asymétrique multinational. Mais l'histoire du dénouement de cette crise, qui a ébranlé le pacte fédéral bien au-delà de la vieille contestation québécoise, montre aussi que le dynamisme particulier du fédéralisme canadien a doté son État-providence d'une bonne capacité de résistance face aux tendances à l'américanisation de la so
De 1992 à 1998, la Russie a connu un processus de différenciation économique régionale qui a fini par présenter un véritable danger de désintégration. L'origine principale en est la politique délibérée de retrait de l'État pratiquée par le Centre (notamment sur le conseil des bailleurs de fonds occidentaux), qui a mis à mal toute légitimité de l'action publique centrale. La crise de 1998 a eu l'effet bénéfique de faire prendre conscience de cette course à la catastrophe et du fait que la question des transferts et des dépenses publiques centrales est au cœur du pacte national. L'État s'est remis à dépenser (encore trop modestement) et à honorer ses engagements financiers. Les réformes introduites par Poutine vont dans le même sens mais les résistances sont bien sûr considérables.
L'idée de doter l'Union européenne d'un gouvernement économique se justifie maintenant que les missions de l'Union portent moins sur la coordination législative (fonctionnement du marché unique) que sur la coordination exécutive (définition d'une politique économique). Mais un "besoin de gouvernement" se manifeste aussi dans les autres domaines de l'intégration européenne (social, militaire, sécurité intérieure), sous forme d'une floraison anarchique de procédures et d'organes informels ad hoc. En réalité la question qui se pose à l'Union est celle du gouvernement tout court. Peut-on espérer que la dynamique à l'œuvre convergera spontanément vers un dispositif institutionnel cohérent, ou bien faut-il donner d'un coup à l'Union le gouvernement qui lui fait défaut, le centre de l'action publique dont aucun État n'a pu encore faire l'économie, sous une forme spécifique compatible avec sa structure politique inédite ? C'est une question à laquelle il faudra bien répondre.