Critique internationale - Sommaire
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Georges-Henri Soutou, La guerre de Cinquante Ans. Les relations Est-Ouest, 1945-1990 Paris, Fayard, 2001, 767 page
Davis (Mike), Late Victorian Holocausts. El Niño Famines and the Making of the Third World, Londres, Verso, 2001, 464 pages.
Erlmann(Veit), Music, Modernity and the Global Imagination. South Africa and the West, New York, Oxford University Press, 1999, 312 pages.
Wacqant (Loïc), Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur, Marseille, Agone, 2000, 270 pages.
Ikhtilal Mizan al-Sultah wa al-Sarwah fi Sudan. Al-Kitab al-Aswad [Les déséquilibres du pouvoir et de la richesse au Soudan. Le livre noir] sl [Khartoum], sd [mai 2000], sans maison d’édition, 90 pages.
Mouffe (Chantal) ,The Democratic Paradox, Londres, Verso, 2000,143 pages.
Rosoux (Valérie-Barbara), Les usages de la mémoire dans les relations internationales. Le recours au passé dans la politique étrangère de la France à l’égard de l’Allemagne et de l’Algérie, de 1962 à nos jours, Bruxelles, Bruylant, 2001,403 pages.
La politique chinoise de la France se démarque de celle des autres chancelleries, non par son contenu, mais par l’existence d’un référent – 1964 – à l’aune duquel se mesure, au-delà des crises et des mutations internes ou internationales, la relation bilatérale. Invoquer 1964, c’est tout autant suggérer la cause – le geste historique du général de Gaulle – que son effet – une affinité élective. Il s’agit d’une politique déclaratoire, dans la mesure où ce référent est extérieur aux dossiers bilatéraux en cours. Dès lors, le dénouement des inévitables crises entre les deux pays – dues essentiellement, depuis la fin des années 1980, aux violations des droits de l’homme en Chine ou aux ventes d’armes à Taiwan – est sans effet durable sur leur cause. En un mouvement incessant de revivification du geste fondateur, le mythe de la relation privilégiée induit des « normalisations » à répétition de la relation bilatérale, faute d’accepter sa banalisation. La vocation à l’exceptionnalité de la relation Paris-Pékin doit en outre être relativisée étant donné la faible part de marché détenue par la France, pourtant troisième bailleur de fonds de la Chine
A partir du XVIIIe siècle, avec l'apparition de nations modernes en Europe, l'État ottoman a dû fixer ses frontières et sédentariser ses tribus nomades, dont la présence à ses confins le servait jusque-là. Mais cette politique s'est paradoxalement traduite par encore plus de mobilité : d'une part, les premières grandes pertes de territoire faisaient affluer des réfugiés qu'il fallait installer, d'autre part, des populations ont été déplacées sous différents motifs. Par ailleurs, il ne s'agissait pas que de coercition : l'État a composé avec les chefs des tribus nomades, qui ont souvent collaboré à leur propre sédentarisation. Rien n'autorise à tracer une frontière nette, dans ce processus, entre société et État. Mais ce dernier, confronté à la question vitale de la construction nationale, n'a pas réussi à intégrer sa société par delà sa diversité ethnique et religieuse.
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La nouvelle Russie a connu, au cours de ses dix ans d'existence, une dégradation économique pratiquement continue, qui ne se mesure pas seulement en contre-performances générales mais aussi dans le non-renouvellement dramatique de son stock de capital et dans la part croissante occupée par les matières premières dans ses revenus. La dissolution de l'autorité dans les dernières années de l'URSS en est en partie responsable, mais elle a été suivie, sous Eltsine, de politiques qui se sont révélées désastreuses. Le problème vital de la stimulation des investissements est encore aggravé par une géographie défavorable, qui rend indispensable une intervention de l'État. Mais celle-ci se heurte à l'état de faiblesse des institutions et aux contraintes d'un marché mondial des capitaux de plus en plus ouvert.
La question de l'Etat n'a pas été véritablement traitée par les dirigeants à Moscou depuis 1991. Le fédéralisme était, et est toujours considéré comme un handicap, et la question du gouvernement des régions et de leur structure fédérale n'a pas fait l'objet d'une réflexion politico-institutionnelle, économique et sociale. Durant ces dix années, les acteurs locaux, politiques ou économiques, ont occupé ces vides et s'y sont enracinés. Aussi le problème n'est-il plus aujourd'hui, contrairement à ce que pense Poutine, "recentralisation ou décentralisation?", mais la gestion d'une situation de fait, qui est une forte autonomie des dirigeants régionaux et locaux. Poutine s'attaque enfin au problème de l'Etat et de la gouvernance, mais son approche et ses méthodes sont totalement inadaptées au contexte actuel. Le bilan provisoire de ses réformes en matière de fédération et de régions est plutôt un constat d'échec.
Au cours de ses dix années d'existence, la nouvelle Russie a connu des oscillations de sa politique vis-à-vis des républiques de l'ex-URSS. Contrairement à la Serbie dans l'ex-Yougoslavie, le sentiment nationaliste était peu présent dans la Russie d'après l'éclatement, qui vivait une période d'enthousiasme pro-occidental assez peu réaliste. Mais la déception née du désastre économique et du peu de coopération de l'Occident eu égard aux attentes a ensuite conduit, notamment sous la pression d'un ultranationalisme renaissant, à une pratique plus impériale, facilitée par l'état de faiblesse économique et politique des républiques et leur vulnérabilité aux revendications ethniques sur leur territoires, dont la Russie a souvent usé à ses propres fins. Depuis, on a assisté à un nouvel aller et retour du balancier, mais moins marqué que le premier.
Dans la continuité de la période gorbatchévienne, la nouvelle Russie attendait beaucoup, à ses débuts, d'une coopération avec l'Occident,. Ensuite sont venues les désillusions, dues à cette attente excessive, ainsi qu'à l'asymétrie croissante des ressources économiques, politiques et militaires. A partir de 1996 et du remplacement de Kozyrev par Primakov aux Affaires étrangères, la Russie chercha à faire davantage prévaloir ses intérêts nationaux et à promouvoir un monde multipolaire. Mais cette politique se heurta à son tour à un échec lors de la fin de la guerre en Yougoslavie. L'arrivée de Poutine au pouvoir correspond, dans les relations avec l'Occident, à une ambition d'indépendance, voire de puissance, au sein d'un monde multipolaire, qui n'est pas sans rappeler De Gaulle.