Critique internationale - Sommaire
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Après « Repenser l’histoire » (Critique internationale n° 1), « Réapprendre la Chine » (n° 5) et « L’égalité en question » (n° 9), voici le quatrième article de la série « Le Japon par lui-même », dans laquelle sont analysés les débats qui renouvellent, depuis quelques années, le regard des Japonais sur leur propre société.
Guy Hermet, Les populismes dans le monde. Une histoire sociologique (XIXe-XXe siècles), Paris, Fayard, 2001, 479 pages.
Ashforth (Adam), Madumo, A Man Bewitched Chicago, Chicago University Press, 2000, 255 pages.
Harding (Jeremy), The Uninvited. Refugees at the Rich Man’s Gate, Londres, Profile Books, 2000, 128 pages.
Macgaffey (Janet), Bazenguissa-Ganga (Rémy), Congo-Paris. Transnational Traders on the Margins of the Law, Londres, The International African Institute; Oxford, James Currey; et Bloomington, Indiana University Press, 2000, 190 pages.
Sartori (Giovanni), Pluralismo, multiculturalismo e estranei. Saggio sulla società multietnica, Milan, Rizzoli, 2000, 128 pages.
Rusconi (Gian Enrico), Come se Dio non ci fosse. I laici, i cattolici e la democrazia, Turin, Einaudi, 2000, 167 pages.
Florini (Ann M.), ed., The Third Force. The Rise of Transnational Civil Society, Washington, Carnegie Endowment for International Peace, 2000, 295 pages.
Davis (Deborah S.), ed., The Consumer Revolution in Urban China, Berkeley, University of California Press, 2000, 366 pages.
Liu Xin, In One’s Own Shadow. An Ethnographic Account of the Condition of Post-Reform Rural China, Berkeley, University of California Press, 2000, 245 pages.
Lü Xiaobo, Cadres and Corruption. The Organizational Involution of the Chinese Communist Party, Stanford, Stanford University Press, 2000, 368 pages.
Mueggler (Erik), The Age of Wild Ghosts. Memory, Violence and Place in Southwest China, Berkeley, University of California Press, 2001, 360 pages.
Hsu (Madeline A.), Dreaming of Gold, Dreaming of Home. Transnationalism and Migration between the United States and South China, 1882-1943, Stanford, Stanford University Press, 2000, 271 pages.
Leifer (Michael), ed., Asian Nationalism, Londres, Routledge, 2000, 203 pages.
Ondaatje (Michael), Le fantôme d’Anil, Traduit de l’anglais par Michel Lederer. Paris, Éditions de l’Olivier, 2000, 301 pages.
Les deux grands projets de la construction européenne depuis les années quatre-vingt (marché unique et union monétaire) sont apparus comme exclusivement économiques, et nourris par un événement fondamental de la période : la résurgence du marché comme principe d'organisation de l'économie. D'où le sentiment répandu d'un défaut de politique, d'une Europe "sans âme". En réalité, les promoteurs de l'Europe ont su jouer, pour répondre à des attentes très diverses, de plusieurs logiques du marché (le marché comme réalité substantielle, comme idéal normatif, comme espace de développement et comme horizon politique), dont seule la première est à peu près purement "économique". La construction européenne est décidément un processus politique, et en ce sens une "Europe politique" existe déjà. Toutefois c'est seulement rétrospectivement qu'apparaît une rationalité d'ensemble dans cette trajectoire, et les leçons qu'on peut en tirer pour l'avenir n'ont rien d'automatique
Tandis que bien des gouvernements de pays à population majoritairement musulmane se heurtaient, dans les années 80, à des oppositions et à des mobilisations islamiques souvent violentes et y répondaient eux-mêmes par la violence, la Malaisie a su éviter cette spirale. Cela est dû à l'alliance, étonnamment durable, entre le Dr. Mahathir, tenant d'un islam moderniste et pragmatique, et Anwar Ibrahim, entré en politique par la voie de l'islamisme radical. Il en est issu un islam d'Etat très particulier, qui a connu son apogée dans la première moitié des années 90. La crise asiatique de 1997 et la disgrâce d'Anwar Ibrahim en 2000 qui lui est partiellement liée ont fait entrer le pays dans une période de doute. Pis, les frontières entre gouvernement et opposition sont désormais tracées en termes moraux et religieux - et non politiques - ce qui est une situation dangereuse.
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Depuis les années quatre-vingt, les projets de construction de grands barrages rencontrent des résistances locales de plus en plus déterminées. Celles-ci sont désormais relayées par des actions nationales et internationales puissantes, qui parviennent parfois à bloquer l'achèvement des travaux. Derrière ces conflits, ce sont des questions plus générales qui se trouvent posées, celles des choix de développement et de la répartition de ses coûts et de ses bienfaits. Ils illustrent un aspect très important de la mondialisation : l'émergence de réseaux mondiaux et d'alliances transnationales dans laquelle certains veulent voir celle d'une "société civile mondiale". Le cas des grands barrages montre bien les problèmes d'efficacité et de légitimité auxquels se heurtent ces mouvements et les luttes de pouvoir dont cette arène nouvelle est le cadre.
Les ONG constituent aujourd'hui une forme privilégiée d'ingénierie du développement, notamment parce qu'on y voit les représentantes des "communautés" locales, de la "société civile" et de l' "économie informelle", toutes notions en vogue. Certaines d'entre elles gèrent des "micro-crédits" (financés par l'aide internationale et transitant par des banques locales) accordés à des artisans du secteur informel. L'observation de ces mécanismes dans certains quartiers du Caire met en lumière, d'une part, le caractère généralement illusoire de l'aide ainsi apportée aux pauvres gens des villes, en dépit d'un discours qui fait du micro-crédit un instrument d'empowerment, d'autre part le rôle disciplinaire que jouent ces ONG (responsables du remboursement de ces prêts, accordés au taux d'intérêt du marché), qui prennent ainsi le relais de l'action des organisations internationales, notamment du FMI, pour discipliner les Ét
Au-delà des bruyantes manifestations antimondialisation qui se déroulent à l'occasion de telle ou telle rencontre des grands de ce monde, des mouvements d'un genre nouveau se structurent à l'échelle mondiale, autour de quatre grands thèmes : annuler la dette des pays en développement, réformer les institutions financières internationales et obtenir l'arrêt des plans d'ajustement structurels, imposer les mouvements de capitaux à court terme, enfin fixer de nouvelles règles du jeu pour le commerce mondial. Ces objectifs ne sont pas exempts de contradictions, et les mobilisations auxquelles ils donnent lieu ne sont pas exemptes d'enjeux de pouvoir. C'est ce qu'ont montré l'organisation et les résultats du "contre-sommet" de Porto Alegre, en janvier 2001, où cependant ces mouvements ont montré leur capacité à s'organiser et à se projeter.
S'il existe aujourd'hui une "société civile internationale", ce terme ne peut désigner qu'une arène extrêmement fragmentée, caractérisée par une grande inégalité entre les acteurs, par des discours convenus masquant mal l'absence de valeurs communes, par des modes de légitimation qui s'éloignent des modèles classiques de la représentation politique, et par une certaine opacité de l'accountability. Toutefois, les importantes mobilisations transnationales et les international advocacy networks constituent une réalité qu'il convient d'interroger dans la réalité concrète des batailles ainsi menées. Un tel examen fait notamment apparaître, à côté du transnational proprement dit, la prégnance toujours très forte du national et de l'intergouvernemental, celui-ci étant toutefois supplanté, dans certains domaines, par la négociation directe entre acteurs privés, y compris du secteur marchand.