Critique internationale - Sommaire
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Patrick Weil et Randall Hansen (dir.), Nationalité et citoyenneté en Europe, Paris, La Découverte (collection « Recherches »), 1999, 329 pages.
Pons (Philippe), Misère et crime au Japon, du XVIIe siècle à nos jours, Paris, Gallimard, 1999, 551 pages.
Jett (Dennis C.), Why Peacekeeping Fails ?, New York, St Martin’s Press, 1999, XVIII-236 pages.
Ferguson (James), Expectations of Modernity. Myths and Meanings of Urban Life on the Zambian Copperbelt, Berkeley, University of California Press, 1999, XVII-326 pages.
Palard (Jacques), dir., Les relations internationales des régions en Europe, Études internationales (Québec), numéro spécial, volume XXX, n° 4, décembre 1999.
Ramirez (Philippe), De la disparition des chefs. Une anthropologie politique népalaise, Paris, CNRS Éditions, 2000, 370 pages.
Parenti (Christian), Lockdown America. Police and Prisons in the Age of Crisis, Londres et New York, Verso, 1999, 290 pages.
Allen (James), Als (Hilton), Lewis(John), Litwack (Leon F.), Without Sanctuary. Lynching Photography in America, Santa Fe (Nouveau-Mexique), Twin Palms Publishers, 2000, 209 pages.
Seymour (Michel), dir., Nationalité, citoyenneté et solidarité, Montréal, Liber, 1999, 508 pages.
Une enquête conduite dans les cinq plus grands pays d'Europe sur les attitudes envers l'immigration en relation avec la perception de l'Union européenne montre que les attitudes hostiles sont largement répandues, quoique minoritaires, et qu'elles ne sont pas liées à des facteurs objectifs (l'opinion que les immigrés sont une menace pour l'emploi n'est pas corrélée au taux de chômage) ; que le facteur qui a le plus d'influence sur l'opinion est l'appartenance nationale (l'hostilité à la double nationalité est plus liée au fait d'être allemand qu'à l'âge ou au niveau socio-économique) ; que la construction européenne elle-même n'est guère perçue comme un cadre pour résoudre les problèmes, mais plutôt comme une source d'inquiétude supplémentaire (forte hostilité aux immigrés en provenance de pays actuellement candidats à l'adhésion). Pourtant, il est irréaliste de prétendre résoudre ces questions dans un seul pays. La solution ne peut résider que dans une intégration européenne plus audacieuse, moins équivoque.
A l'approche des élections présidentielles américaines, les candidats élaborent leur programme de politique étrangère, qui implique aussi une analyse du bilan du Président sortant. Après la guerre froide, il n'est plus si aisé de définir l'intérêt national, comme l'ont montré les hésitations de Bush-père ainsi que l'évolution de la politique clintonienne, les débats au Congrès et les débats d'experts qu'elle a occasionnés. Si le programme du candidat Bush est d'un réalisme assez classique (hiérarchisant notamment les problèmes selon une échelle où les droits de l'homme occupent une place relativement modeste), on peut se demander si, après la guerre froide, accorder, comme jadis, la priorité aux risques de grands affrontements est vraiment plus réaliste qu'une approche plus fine, qui reconnaîtrait que les plus grands dangers gisent peut-être dans des foyers de crises apparemment "périphériques".
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L'Italie et le Royaume-Uni sont assez semblables par leur population et leur PNB, mais leurs évolutions économiques, et en particulier la façon dont ils ont intégré la mondialisation, sont très différentes : à cause de leur héritage économique de la période antérieure, d'abord (prédominance de la finance au Royaume-Uni ; retard de l'industrialisation en Italie...) ; de leur histoire politique particulière ensuite (compromis keynésien après la guerre, puis défaite durable de la gauche et des syndicats au Royaume-Uni ; dévalorisation de l'État au profit du local, réintégration de la gauche dans le système politique après une longue exclusion, en Italie). Aujourd'hui, le succès du schéma italien de petites entreprises fonctionnant en réseaux personnalisés, d'une part, les relations finalement pas si impersonnelles qui lient la City au pouvoir politique, en Grande-Bretagne, remettent en cause certains principes fondamentaux des théories néo-classique et néo-libérale.
L'Allemagne et le Japon ont en commun un marché étroitement inscrit dans le social et un type d'économie coordonnée. Comment leurs économies se sont-elles insérées dans la globalisation ? Les modèles allemand et japonais n'ont ni convergé vers un modèle anglo-américain ni conservé leurs forces passées. Ils ont plutôt procédé à une hybridation : des éléments de libéralisme ont été sélectivement introduits dans des contextes non libéraux. Vue sous cet angle, la libéralisation œuvre contre les avantages passés de la coopération entre insiders et contre les compromis de répartition que celle-ci implique. Le capitalisme non libéral n'est pas simplement placé devant le choix "égalité ou efficacité". Son rapprochement trop rapide du modèle libéral nuirait non seulement à l'égalité mais pourrait, à long terme, saper les bases de sa compétitivité.
Dès avant la crise asiatique, la Corée et Taiwan avaient commencé à réviser leurs modèles économiques d' "Etat développeur" (developmental state). La Corée avait déréglementé le secteur financier pour échapper aux liens très forts qui unissaient les chaebols et l'Etat. Mais elle s'en est trouvée plus vulnérable à la crise. Aussi est-ce l'Etat, et non le marché, qui conduit aujourd'hui sa restructuration ; en outre, l'ouverture du marché s'accompagne paradoxalement d'un retour en force de la réglementation. A Taiwan, les principaux défis de la mondialisation ont été successivement l'appréciation du NT$ puis la perspective de l'adhésion (et de celle de la Chine) à l'OMC. Dans l'un comme dans l'autre cas, le résultat de ces transformations n'apparaît pas encore nettement mais il est clair que ce qui se met en place n'est pas un modèle néo-libéral. Le système qui sortira des réformes en cours se situera plus vraisemblablement dans le droit fil des structures préexistantes.
A partir de 1983, la France a si radicalement transformé son économie qu'on peut se demander si ce pays, naguère archétype du capitalisme d'Etat, correspond encore en quelque façon à ce modèle. Toutefois, la France n'est nullement devenue un système de capitalisme de marché ; elle a bien évolué dans ce sens, mais l'Etat y conserve un rôle beaucoup plus important que dans les systèmes de capitalisme de marché (comme la Grande-Bretagne) ou dans les systèmes de capitalisme coordonné (comme l'Allemagne). Bien que l'Etat ait largement renoncé à "faire" le marché, il ambitionne toujours de le "façonner", aussi bien dans les relations d'affaires que dans les relations industrielles. Il a même parfois cherché à le remodeler dans une optique de capitalisme coordonné, ajoutant ainsi aux difficultés de classification. Mais le capitalisme d'Etat français a encore de beaux restes.