Sortir des mobilités carbonées : quels cadres d’analyse, quels enjeux ?

Sortir des mobilités carbonées : quels cadres d’analyse, quels enjeux ?

Séminaire co-organisé avec le LIED. 14/05. 14h-17h.
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L'axe Politiques environnementales du LIEPP et le Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain sont ravis de vous convier au séminaire :

Sortir des mobilités carbonées : quels cadres d’analyse, quels enjeux ? 

Mardi 14 mai 2024. 14h-17h. 

Lieu : Salle 454A du bâtiment Condorcet de l’Université Paris Cité, 4 rue Elsa Morante, 75013 Paris. 

Un café d’accueil sera servi à partir de 13 h 30

Résumé : 

Les objectifs de réduction des émissions carbone dans le secteur des transports et des mobilités invitent à dépasser les approches de changement fondées sur les technologies pour tenir compte des nécessaires évolutions dans les politiques publiques. Comment repenser le temps long des problèmes publics de transport à l’aune de l’idée de démobilité ? Quelle évolution des comportements et de la demande de mobilité, dès lors que l’on introduit entre déplacements essentiels et non essentiels, en se fixant pour objectif de réduire ces derniers ? Quelles trajectoires de renforcement des capacités politiques ? Ce séminaire abordera successivement ces trois questions, en proposant de croiser les regards disciplinaires et les méthodes d’enquête. 

Programme : 

14h00 Arnaud Passalacqua (Lab’URBA Université Paris Est-Créteil)

De la mobilité comme liberté à la démobilité comme choix : comment sortir de deux siècles de chemin de dépendance ?

Cette intervention reviendra sur la construction de la mobilité en France, comme valeur intrinsèquement liée aux idées de liberté et à l'affirmation de l'individu. Dès lors, quand il apparaît que cette mobilité se heurte aux limites planétaires et que les dispositifs techniques présentés pour la proroger sous des formes moins destructrices déplacent ou masquent les problèmes plus qu'ils ne les résolvent, comment basculer dans un monde de réduction de la mobilité, tout en préservant des acquis politiques et sociaux ? Cette communication prendra appui sur une réflexion de temps long pour éclairer les choix qui s'offrent aux politiques publiques et aux individus dans le contexte de la France contemporaine, si l'on prend l'idée de démobilité au sérieux.

14h30 Michael Sullivan (St Mary’s University, LIEPP visiting)

Reconsidering Discretionary Travel

Constraining high emissions discretionary travel is an essential part of climate change mitigation. This paper contends that the time has come for governments to take action to require businesses and private citizens to reduce discretionary travel, or to shift essential travel to less carbon-intensive transportation alternatives. In the near-term, technology alone cannot solve the problem when alternative energy production and storage facilities often rely on resource extraction projects that have their own ecological costs, threatening globally significant carbon sinks, wildlife reserves, and Indigenous homelands. To limit emissions resulting from discretionary travel, we must apply the lessons we have learned from the pandemic about how to work and meet for business purposes remotely. First, I will survey the scientific evidence detailing the damage to the natural environment that has resulted from greenhouse gas emissions (GHG) over the past century. Second, I will distinguish between discretionary and necessary travel, highlighting forms of travel that serves human rights interests like the right to flee a country where one faces political persecution (refugee travel) and family reunification as forms of travel that should be exempt from quotas and rations. Third, I will highlight the contribution of wealthy knowledge workers to overall travel emissions and the ways that they can reduce the environmental impact of their activities. Fourth, I will present and develop my normative argument for reducing by rationing discretionary business and employment related travel to interactions that cannot be conducted over Zoom, Skype, or other emerging meeting-related technologies. Finally, I will consider means to adjust to a new interaction-at-a-distance based economy for environmental reasons by limiting discretionary travel and shifting necessary travel to less-emissions intensive forms of transportation.

15h00 Pause

15h30 Charlotte Halpern (Sciences Po, CEE, LIEPP)

Piloter la transition vers une mobilité durable dans les villes européennes : quels enjeux pour l'action publique ?

L’objectif de neutralité carbone à horizon 2050 que s’est fixé l’Union européenne (UE), en respect des accords de Paris, implique de réduire les émissions du secteur des transports de 90%. Le défi est immense, en particulier pour les villes, dont on estime qu’elles contribuent pour près d’un quart aux émissions du secteur des transports. Bien que la promesse d’une mobilité urbaine neutre en carbone, durable et vivable n’ait cessé de gagner du terrain dans les discours et les objectifs, son déploiement se heurte à de nombreuses contraintes. Outre la difficile évolution des comportements et la prise en compte des évolutions technologiques, les enjeux de gouvernance et de conduite de l'action publique demeurent, pour nombre de collectivités, largement impensés. Celles-ci font face à des résistances multiples, qu’il s’agisse des usagers, des résidents, des professionnels de la mobilité et de leurs agents. Comment intégrer des intérêts contradictoires ? Quelles modalités de pilotage et de suivi au moment de la mise en œuvre ? Quelles similitudes entre villes européennes dans les trajectoires de transition vers une mobilité durable urbaine ? Cette présentation mobilise les résultats d'une enquête comparative en Europe.

16h00 Débat final animé par Catherine Mering (LIED - Université Paris Cité) et Fatoumata Diallo (Sciences Po, CERI).


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