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26.05.2021

Véloriser : Un tour de France à la découverte des territoires !

Juliette Hazard et Thaïs Sarrebourse d'Audeville, deux étudiantes du Master Stratégies territoriales et urbaines (STU), réalisent actuellement un tour de France à vélo dans le cadre de leur césure. Rencontre avec deux aventurières.

Quels sont vos parcours avant votre entrée en master ?

Juliette : Je suis entrée à Sciences Po après le baccalauréat, au Collège universitaire de Reims dans le programme euro-américain. J'ai effectué ma troisième année à l'étranger à l’École d'urbanisme de l'université de Melbourne.

Thaïs : J‘ai également intégré Sciences Po après le bac. J'ai réalisé mon collège universitaire à Paris et passé ma troisième année à Nashville aux États-Unis.

Pourquoi avoir choisi d’effectuer le master STU ?

Juliette : Je souhaite plus tard agir localement sur des territoires définis car je crois que c'est à cette échelle que l'impact sur nos modes de vie peut être le plus important, et que les habitants peuvent s'impliquer, se sentir concernés. Aussi, j'aime le croisement de plusieurs disciplines, notamment de la géographie, de l'économie, de la sociologie et de l'environnement par exemple.

Thaïs : Les questions de transition écologique me tiennent particulièrement à cœur et je souhaite que mon futur métier soit lié à ces enjeux. A mon sens, l'organisation et la gestion des territoires permet de traiter de nombreuses questions liées à cette thématique : politique de transport, rénovation énergétique, artificialisation des sols et préservation de la biodiversité, développement des circuits courts etc...

Pourquoi avoir souhaité faire une césure ?

Nous souhaitions prendre le temps de réfléchir à notre avenir professionnel et multiplier les expériences. Nous voulions confronter les aspects théoriques du master à la réalité du monde professionnel et du terrain. C'est pourquoi nous avons décidé de scinder notre césure en deux parties. Nous avons tout d’abord réalisé un stage de six mois : Juliette était à la direction « smart and resourceful cities » chez Suez et Thaïs dans le cabinet de conseil Neoclide. Puis la deuxième partie de la césure a été dédiée au projet Véloriser, notre tour de France à vélo de 4 mois.

Comment et quand vous est venue l’idée du projet « Véloriser » ? Quels en sont les objectifs ?

Nous nous sommes rencontrées en master et avons découvert que nous partagions des valeurs et centre d’intérêts : écologie, sport, nature, aventure, et bien sûr les questions urbaines et territoriales. Fortes des expériences de M1 (pré-rentrée, voyage de master, enquête sociologique), nous avons pris conscience de l'importance des expériences de terrain dans la compréhension d'un territoire. Nous voulions avoir une connaissance plus fine de la France et mieux appréhender la diversité des territoires qui la constituent. Le vélo, de par les distances qu'il permet de parcourir, nous a paru être le moyen de transport idéal. En même temps, il expose en permanence le cycliste à son environnement, ce qui permet de facilement entreprendre des conversations, de susciter la curiosité, de profiter du paysage...

Nous avons donc travaillé l'organisation de notre voyage pendant un an, entre mars 2020 et février 2021. Il nous fallait définir l’itinéraire et les villes étapes, identifier les professionnels à rencontrer et préparer le matériel nécessaire.

Comment se déroule votre voyage ?

Très bien. Mise à part la météo qui a parfois compliqué nos trajets, ce n’est que du positif. >Le vélo est un formidable moyen de transport. Nous pouvons nous déplacer sur de grandes distances tout en prenant le temps de voir les paysages défiler et évoluer. Il permet également de « ressentir » les territoires puisque l'on en fait physiquement l'expérience (topographie, climat, densité, niveau d'urbanité ou de ruralité, type d'activité économique, agricole ou industrielle) et offre une vraie flexibilité en fonction des rencontres et des opportunités.

De plus, les gens sont très accueillants. Nous avons toujours réussi à trouver où loger et avons été à chaque fois extrêmement bien reçues. Nos hôtes ont eu à notre égard beaucoup de bienveillance et ont partagé avec nous une tranche de leur quotidien. Réaliser un tel projet nous a permis de prendre conscience de nos capacités à la fois physiques mais également sociales et relationnelles.

Est-ce que vos objectifs de départ sont atteints ?

Oui, nous considérons avoir rempli nos objectifs. Nous voulions partir à l'aventure, pas loin de chez nous, et faire des rencontres avec des personnes aux modes de vie différents. Nous n'avons pas été déçues sur ces deux points.

Concernant la compréhension des territoires, celle-ci est un peu limitée car nous passons au final presque trop vite dans certains territoires. Il faudrait s'ancrer plusieurs jours et sillonner en étoile pour avoir une compréhension plus fine de ces derniers, mais cela signifierait en voir beaucoup moins ! Néanmoins, nos entretiens avec des élus (les maires principalement) et des membres de PETR (Pôle d’équilibre Territoriaux et Ruraux) sont très enrichissants et nous permettent d'aborder des questions vues en cours de manière appliquée comme notamment la dévitalisation des centres bourgs, les impacts des réformes de l'organisation territoriale avec notamment l'agrandissement des intercommunalités ou encore la patrimonialisation du territoire et les avantages et inconvénients qu'elle entraîne. Il nous est apparu clairement qu’en fonction de l'histoire, du patrimoine et de la géographie de chaque territoire, ce ne sont pas les mêmes politiques qui y sont développées.

En outre, le fait de dormir chez l'habitant tous les soirs nous permet également d'appréhender ces lieux par leurs yeux. Spontanément les gens parlent du manque de commerces, des lotissements en construction, du renouvellement de la population ou au contraire du dépeuplement de leur village, des changements dû à l'intercommunalité etc...

La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur le projet ?

Oui car l'incertitude concernant les mesures sanitaires nous a fait douter plusieurs fois de la possibilité de partir. Cela nous a obligé à être flexibles et à faire preuve d'adaptabilité. Dans l'ensemble, nous avons pu suivre l'itinéraire souhaité et réaliser la plupart des entretiens que nous avions prévu.

Néanmoins, nous avons conscience d'avoir découvert les territoires d'une manière un peu particulière puisque les commerces et les lieux culturels étaient fermés. Nous n'avons peut-être pas vu le visage habituel des territoires. Mais le fait que les habitants étaient beaucoup plus chez eux et donc plus disponibles nous a permis de trouver plus facilement où loger tous les soirs.

Vous êtes à présent à mi-parcours. Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience ?

Professionnellement et académiquement, cette expérience est très enrichissante et sera facilement valorisable par la suite. Ce voyage est également très formateur du point de vue personnel. Se lancer dans une telle aventure nous a permis de nous confronter à la différence et donc à forger notre ouverture d'esprit. Nous sommes réellement sorties de notre zone de confort et c'est sans regret à ce stade ! Nous avons hâte de poursuivre notre voyage, et de revenir en M2 avec une vision plus mature et concrète des territoires.

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