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Commentaire de Valentine Zuber
Les Etats possédant une législation nationale relative aux crimes de nature religieuse (blasphème, apostasie) restent encore nombreux de par le monde. Ces législations sont soit des héritages historiques (en particulier dans les anciens Etats confessionnels), soit d’introduction récente et liées à une affirmation religieuse et identitaire dans certains pays récemment créés. Ces législations vont à l’encontre des critères internationaux des droits de l’homme en matière de droit à la liberté de religion et de conviction, qui sont à la fois libéraux et laïques. Il faut cependant distinguer différents groupes de pays en fonction des sanctions réellement encourues par les individus en raison de ces « crimes ». La plus sévère, soit la peine de mort, reste l’apanage d’un petit nombre de pays dont la religion dominante se montre fortement intolérante face au pluralisme des convictions. Dans d’autres pays – généralement monoconfessionnels, l’apostasie est plus sévèrement réprimée que le blasphème. Cela s’explique par l’adéquation faite dans ces pays entre identité religieuse et identité nationale. Enfin, dans les autres Etats concernés, ces législations héritées de l’histoire sont généralement en déshérence ; les restrictions à la liberté d’expression qu’elles prévoient sont très rarement mises en application de nos jours.