Élections des papes : origines géographiques des cardinaux, 1963-2013
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Commentaire de Denis Pelletier
La répartition géographique des cardinaux électeurs (âgés de moins de 75 ans) lors de l’élection de chaque pape permet d’évaluer la politique de nomination du pape précédent sous l’angle de la mondialisation et celle du pape François au cours des quatre premières années de son gouvernement. La répartition est évaluée en fonction des sièges épiscopaux et non en fonction de l’origine nationale des cardinaux. La place de l’Italie tient à la tradition de centralisation et au poids des cardinaux issus de la Curie romaine.
Le pontificat de Paul VI est particulièrement intéressant. Elu par un conclave très majoritairement européen, ce pape est le premier à modifier l’équilibre entre l’Europe et le reste du monde, au prix d’une augmentation du nombre des cardinaux qui facilite ce rééquilibrage. Son successeur est élu par un conclave où l’Europe et le reste du monde sont à égalité. Sous Jean-Paul II et Benoît XVI, les équilibres se modifient peu : Jean-Paul II a surtout été soucieux de nommer des cardinaux issus de l’ancienne Europe de l’Est, Benoît XVI a légèrement renforcé le poids des Italiens, et notamment des Romains. Les premières années du pontificat de François montrent une nouvelle inflexion : le renforcement de l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie. La diminution du nombre des Européens tient surtout au non remplacement des cardinaux italiens, que François estime surreprésentés.