Politique religieuse de la Chine, 1949-2017
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Commentaire de Ji Zhe et Vincent Goossaert
L’Etat chinois est un acteur omniprésent du mouvement de renouveau religieux de l’ère post-maoïste. Depuis 1976, sa politique religieuse a connu trois moments essentiels. Tout d’abord en 1982, le PCC a publié le Document n° 19, qui jette les bases de la relation entre religion et politique dans la Chine contemporaine. Ce document abolit la politique maoïste vis-à-vis de la religion et souligne l’importance de la protection des croyances religieuses et de l’alliance nécessaire entre l’Etat-Parti et les religieux. Il restreint également considérablement la liberté religieuse et soumet les activités religieuses au jugement et au contrôle du Parti communiste. Après l'échec du mouvement démocratique de 1989, la politique du PCC en matière de religion a perdu son ancrage idéologique pour devenir de plus en plus pragmatique. Depuis la nouvelle politique de 1993, l’Etat se sert de la religion pour promouvoir ses intérêts économiques et politiques. Enfin, en 1999, peu après le lancement de la campagne anti-sectes lancée contre le Falungong, la politique religieuse du PCC s’est tournée vers un modèle plus sélectif. Le PCC a compris le besoin de religieux exprimé par la population et a commencé à soutenir les organisations religieuses officielles, notamment bouddhiste et taoïste, placées sous la stricte surveillance de l’Etat qui les utilise pour occuper le « marché religieux ». Cette politique différentielle s'est accélérée en 2016. Une « réunion de travail sur les affaires religieuses » s’est tenue à Pékin au cours de laquelle on a pu entendre des discours hostiles aux religions d’origine étrangère : le christianisme, l’islam ou encore le bouddhisme tibétain. Il reste à voir si cette réunion annonce un nouveau virage de la politique religieuse de l’Etat chinois.