Interview de Stéphanie Rismont, Directrice de la communication et de la marque de la SNCF, présidente d’honneur de l’Executive Master Communication

Stéphanie Rismont - Le métier de communicant s’exerce en première ligne d’évolutions fulgurantes, qu’elles soient technologiques, économiques, sociétales, culturelles. Le communicant relie des écosystèmes dont le degré de complexité respective va croissant. C’est le cas, bien sûr, de l’environnement numérique et virtuel, des enjeux d’influence et d’audiences, mais aussi des modèles d’affaires et de gouvernance des entreprises. De plus en plus, il doit pouvoir absorber la complexité et la volatilité du monde, des organisations, des individus, tout en autorisant l’intuition, l’émotion à s’exprimer. Cette disposition bien particulière est faite d’agilité, d’empathie, d’une forme d’humilité ; elle est un prérequis à l’exercice du métier. Les deux cerveaux du communicant – cerveau gauche pour le rationnel, l’analytique, cerveau droit pour l’imagination, l’émotion – vont être pleinement mobilisés dans les années qui viennent. D’une part, le nouveau « monde informationnel » – caractérisé par l’hyper-connexion, le web social, l’omniprésence de la donnée, la rareté de l’attention – nous impose d’être simples, sincères, inventifs ; nous devons créer de l’impact. D’autre part, la société est plus sensible ; ce que l’accroissement de la fréquence et de l’intensité des réactions éruptives tend à démontrer. L’émetteur, le message, le médium font systématiquement l’objet d’un examen approfondi, sans concessions. La défiance est un paramètre quotidien. Le communicant doit avoir la capacité de décider en intégrant les analyses de risque. La capacité du communicant à connecter les univers, à donner envie, est un levier essentiel de transversalité dans des organisations qui parfois peuvent vouloir aller dans des directions différentes et se conforter sur leurs acquis. J’ai l’intuition que demain, le rôle du communicant sera de favoriser un dialogue sincère, en mobilisant une qualité essentielle – l’écoute pour réussir à « embarquer »  des collectifs différents.

Stéphanie Rismont - L’Executive Master mobilise des perspectives multiples et complémentaires dans un contenu pédagogique de grande qualité, à cheval entre une culture française d’excellence et une ouverture internationale reconnue. Cette pluridisciplinarité est bien sûr ancrée dans la tradition académique de Sciences Po, celle des « humanités », si essentielles à notre métier. L’apport des sciences sociales éclaire les problématiques fondamentales de la communication d’entreprise et propose une grille de lecture de la société. Les intervenants « praticiens » et les cas pratiques offrent en outre des repères concrets fondés sur des situations « métier » et des best practices. Il s’agit de fournir des clés de compréhension et d’action au communicant, qu’il soit néophyte ou chevronné, pour lui permettre de mieux exercer ce métier toujours plus exigeant, à l’heure où les enjeux de communication se complexifient et alors que se renforce la fonction stratégique de la Direction de la communication.

Stéphanie Rismont - Notre métier s’adresse aux passionnés, à ceux qui ont le goût de l’échange, du débat d’idées, de la transmission. Je m’y reconnais. C’est donc naturellement que j’ai accepté de rejoindre ce comité pédagogique de haut niveau. C’est un privilège et une joie de pouvoir mettre mon expérience et mon expertise au service de nos « apprentis ». Nul doute que parmi les promotions de l’Executive Master se trouvent les acteurs qui relèveront des défis dont nous commençons tout juste à percevoir les contours !