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06.11.2018

Laurence Paquien : "Nous avons été invités, durant tout le cursus à chercher par nous-mêmes ce que nous devions découvrir ! "

Dans cette tribune, notre diplômée de l'Executive Master Spécialisé Digital Humanities, Laurence Paquien, nous parle de son parcours, de ses découvertes et des interventions qui l'ont marquées. Témoignage. 

   

 

Toute ma carrière a été consacrée à la communication.

Lorsque j’ai démarré l’Executive Mastère Spécialisé® Digital Humanities, je travaillais au sein du groupe Crédit Agricole où je pilotais le service de communication clients sur les activités assurances

Une de mes missions consistait à initier, sur les sujets qui le nécessitaient, une réflexion stratégique en amont des aspects opérationnels. C’est cette partie de mon travail qui me motivait tout particulièrement et que je souhaitais développer.  

Aujourd’hui, la transformation digitale ne peut être considérée seulement comme une évolution technologique. Nous assistons à une révolution culturelle qui transforme les valeurs et les usages de manière irréversible. Cette nouvelle donne redistribue les cartes des approches métiers, et notamment dans la communication.

C’est ce défi que je souhaitais relever : comprendre, arrêter le système D, élargir le terrain de jeu, régénérer mes connaissances, pallier l’obsolescence programmée de mes savoirs et mettre tout cela au service de mon équipe et de mon entreprise.

A Sciences po, pas de boîte à outils, mais une carte d’un territoire à repenser au fur et à mesure des enseignements quitte à se perdre en route et repartir à zéro de temps en temps !
Le ton a été donné dès le premier jour avec l’intervention inaugurale du Dr Laurent Alexandre, qui nous prédisait que nous étions entrain de devenir les idiots utiles de l’intelligence artificielle et que la guerre des cerveaux était déclarée : l’école allait devoir gérer les cerveaux, pas les savoirs …

Au-delà d’une prophétie un peu provocatrice, la feuille de route était claire même si le chemin devait s’avérer sinueux. Difficile lorsque l’on a une expertise métier, des réflexes acquis tout au long de son parcours, d’abandonner toute cette maîtrise pour se retrouver dans un apprentissage presque fondamental.

Dans le registre des empêcheurs de penser en rond, j’ai noté les interventions inoubliables :

  • d’Antonio Casilli et son éclairage implacable sur le digital labor : « On va passer de l’emploi formel au travail implicite, le partage de la donnée étant un geste productif.»
  • de Dominique Boullier et sa boussole des transitions numériques qui intègre les zones d’incertitudes, preuve que le terrain n’est pas toujours stable (j’ai d’ailleurs utilisé cette grille d’analyses pour évaluer les solutions proposées en télémédecine dans mon mémoire individuel)
  • de Dominique Cardon et sa topologie des communautés avec en illustration  la célébrité des cuisinières sur le net,
  • de Bénédicte Tilloy et le rôle des « Hacktiv’acteurs » dans les périodes de transformation des organisations avec des méthodes dites de « marine royale » ou de « corsaires ».

En parallèle de ces démonstrations brillantes, nous avons été invités, durant tout le cursus à chercher par nous-mêmes ce que nous devions découvrir : hackathon, data-sprint, design thinking, tech-tour, learning expedition… Des mises en condition pour apprendre à désapprendre, tordre le cou aux idées reçues et réfléchir autrement.

Point d’orgue de cette démarche, les attendus pour valider notre formation avec l’analyse d’une controverse sociotechnique dans le cadre de notre mémoire individuel/collectif : j’ai pu alors me rendre compte à quel point les approches orientées solutions numériques peuvent cacher des enjeux et créer des impacts assez éloignés des discours ambiants et convenus. Le Media lab et ses outils d’analyses, notamment en termes d’identification des réseaux d’influence sur le net, m’y ont particulièrement aidée. Nous avons pu ainsi mettre en évidence, avec mon groupe de travail, que la crise du Levothyrox, très médiatisée à l’époque, échappait complètement aux organisations pré-existantes  (associations de patients comprises), et répondait certainement à la première mobilisation sanitaire spontanée de cette ampleur… pour le meilleur et pour le pire.

   

« En conclusion, je dirai qu’à l’issue de ce parcours, je crois avoir réussi ma propre transformation numérique ! Je suis désormais consultante et je m’efforce de créer systématiquement des conditions de travail basées sur une collaboration collective, métissée, éclairée et imaginative sans posture prédominante et ouverte à tous les possibles. D’ailleurs ma société s’appelle Octopus pour bien souligner cette pluridisciplinarité agile, loin de la pensée unique et de la boite à outils. »

Laurence Paquien (Diplômée 2018 de l’Executive Mastère Spécialisé® Digital Humanities).

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