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26.05.2016
Portrait d'Alumni : Des pistes de ski à la direction du pôle Loisirs de l’UCPA
Depuis toujours, Kevin O’Sullivan veut devenir moniteur de ski. Quelques godilles plus tard, il se lance dans une formation à Sciences Po Executive Education et prend la tête de la business unit Loisirs de l’UCPA (Union nationale des Centres sportifs de Plein Air). Retour sur une escalade aux prises bien pensées.
Point de départ : niveau de la mer
Pendant son enfance, Kevin O’Sullivan vit quelques années à la montagne et rêve de devenir moniteur de ski. Il quitte le lycée dans l’optique de vivre sa passion mais n’y trouve pas son compte et rejoint les rives de la Manche, où il passe son Brevet d’État de voile. C’est là qu’il croise le chemin de l’UCPA et qu’il a l’opportunité de renouer avec sa passion originelle. Il rejoint l’association en tant que « skiman » et passe son Brevet d’État de ski.
Pour pouvoir évoluer durablement au sein de l’association, il mise sur la polyvalence. Pari gagné : il effectue plusieurs saisons sur différents sites de l’UCPA et acquiert une réelle expertise du fonctionnement des centres. À 29 ans, il prend la direction du site de Port Barcarès, où tout est à construire. Il y reste 6 ans, durant lesquels il lance les différentes activités du centre et se retrouve à la tête d’une équipe de 40 personnes.
Lors d’une formation courte en management, les équipes pédagogiques décèlent en lui un fort potentiel et le poussent à continuer de se former viser plus haut. Il se renseigne sur différentes formations, mais, trop spécialisées, elles ne correspondent pas à ses attentes, d’autant plus qu’il part avec un handicap : il n’a pas le bac. À cette période-là, il a l’opportunité de remplacer le directeur d’un important site nautique, qui part en congé formation d’un an.
Il prend la tête d’un centre qui fonctionne avec plus de 300 salariés l’été. Au bout de quelques mois, il souhaite engager de profondes transformations et, soutenu en cela par la direction, reste 7 ans à ce poste.
Passage de col
Après quelques années, il a le sentiment de ne plus faire le métier pour lequel il a été formé. Alors que l’UCPA va bientôt fêter ses 50 ans et de moins en moins de managers du siège sont issus du terrain. Comme nombre d’ organisations, l’association est constamment en dynamiques de changement et il fait l’hypothèse que l’efficacité de ces transformations est entravée par un déficit de compréhension et de connaissance des réalités du terrain.
Pendant son parcours, Kevin O’Sullivan a développé une réelle expertise des enjeux propres à l’association et souhaiterait capitaliser sur ses acquis. Un proche lui conseille de se renseigner sur les formations proposées par Sciences Po. En découvrant le descriptif de l’Executive Master Sociologie de l’entreprise et stratégie de changement, il a la conviction que cette formation est faite pour lui. Ces enseignements, polyvalents, entrent en résonnance avec son parcours et répondent au diagnostic qu’il fait de l’UCPA. Il a à peine 40 ans, la direction a un réel intérêt à ce qu’il évolue en interne. Elle le soutient donc dans sa démarche.
Il se lance dans le cursus en 2012 : « J’ai éprouvé un véritable bonheur à me plonger dans la formation. Moi qui n’avais aucune expérience universitaire, j’ai été abasourdi par l’ensemble des possibles ouvert par le champ de la recherche ». À travers les échanges avec les autres participants, de profils très variés – des parcours autodidactes aux plus académiques, travaillant dans les ressources humaines, la communication ou le management – il se confronte à d’autres univers et affine sa compréhension des problématiques de changement. Les concepts appréhendés lui permettent d’objectiver sa démarche, alors qu’il avait tendance à fonctionner à l’instinct. D’aller à l’encontre de ses intuitions aussi, et d’aborder les sujets avec un œil neuf et vif.
Arrivée au sommet
Pendant sa formation, changement de direction à la tête de l’UCPA. Le nouveau Directeur Général, entreprend un processus de réorganisation en profondeur. Avant le dernier séminaire de son cursus, il est contacté par le nouveau patron qui lui propose de postuler sur un nouveau poste très ambitieux. Il s’agit de constituer une nouvelle BU dans le cadre de la nouvelle organisation.
Il est embauché et prend la tête du tout nouveau pôle Loisirs, en charge de la gestion déléguée des équipements de loisirs pour les collectivités. Un véritable défi pour ce sportif invétéré : « En prenant ce poste, j’ai franchi plusieurs marches d’un coup. Le contexte était assez compliqué, je n’avais pas vraiment de légitimité sur la partie loisirs – j’étais plutôt issu du secteur vacances. Mais j’ai été confronté à des problématiques très proches de celle étudiées en formation. Ce bagage m’a donné l’assurance qui m’a permis d’emmener les collaborateurs dans une même direction ».
En parallèle de cette prise de poste, il travaille sur son mémoire. Une gageure : « J’appréhendais beaucoup la rédaction du mémoire. Je manquais un peu de pratique au niveau de la rédaction. J’ai fini par y prendre goût, d’autant plus que le travail que j’ai mené dans ce cadre m’a beaucoup aidé dans ma prise de poste ». Il est diplômé en décembre 2014, alors qu’il en poste depuis un an. La nouvelle organisation est déjà posée, et le plan de croissance va plus vite que prévu.
« L’Executive Master m’a permis de structurer mes expériences et de passer un véritable cap. J’encourage vivement mes équipes à se lancer dans l’aventure et, en ce qui me concerne, j’ai déjà envie de repartir pour une nouvelle formation ! »