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27.03.2025
Violences sexistes et sexuelles : une enquête de recherche menée par Université Paris Cité et Sciences Po
En 2024, plus de 5 000 étudiantes et étudiants d’Université Paris Cité et de Sciences Po ont participé à l’enquête SAFEDUC : la première enquête menée dans ces deux établissements d’enseignement supérieur sur l’exposition des étudiantes et étudiants aux violences sexistes et sexuelles (VSS).
ACCÉDER AU RAPPORT SAFEDUC 2024
L'enquête permet de mieux comprendre dans quels contextes adviennent ces violences, et comment les trajectoires universitaires et personnelles des étudiantes et des étudiants peuvent être affectées. État des lieux en quelques éléments clés.
Les femmes, les minorités sexuelles et de genre plus susceptibles de déclarer des violences
Ce sont surtout les femmes qui déclarent avoir subi des violences sexistes ou sexuelles depuis le début de leurs études supérieures :
- Plus de la moitié (57 %) déclarent avoir subi une atteinte personnelle à dimension sexuelle (harcèlement, revenge porn, stalking, exhibition, etc.) depuis le début de leurs études, contre 30 % des étudiants ;
- Près d’une étudiante sur 3 (32 %) déclare avoir subi une atteinte à son intégrité physique ou sexuelle (attouchements, chantage sexuel, etc.) contre 18 % des étudiants ;
- Une étudiante sur 10 (10 %) déclare avoir subi un viol ou une tentative de viol, contre 3 % des étudiants.
Les personnes non-hétérosexuelles, qu'elles soient gays, lesbiennes ou bisexuelles, sont également plus exposées aux violences sexistes et sexuelles :
- Plus d’un tiers des personnes homosexuelles ou bisexuelles interrogées (37 %) ont subi une atteinte à leur intégrité physique ou sexuelle, contre 23 % des personnes hétérosexuelles ;
- 12 % des personnes homosexuelles ou bisexuelles ont été victimes d'un viol ou d'une tentative de viol, contre 6 % des personnes hétérosexuelles.
Les personnes non-binaires semblent également être surexposées aux violences au cours de leur vie étudiante, comparativement aux hommes.
Des violences commises majoritairement par des hommes
Les auteurs des violences sexistes et sexuelles rapportées sont majoritairement des hommes. Les élèves ayant déclaré avoir subi une atteinte à leur intégrité physique ou sexuelle au cours des 12 mois précédant l’enquête indiquent que dans plus de 4 cas sur 5 (88 %) l’auteur était un ou plusieurs hommes. De même, plus de 9 tentatives de viol ou viols déclarés sur 10 (93 %) ont été commis par un ou plusieurs hommes.
Des violences commises principalement dans le cadre privé
Bien que les faits de violence rapportés par les étudiantes et étudiants d’Université Paris Cité et de Sciences Po soient majoritairement survenus dans le cadre privé, certains faits de violence se produisent dans des contextes professionnels ou universitaires :
- 10 % des atteintes personnelles à dimension sexuelle produites au cours des 12 derniers mois (harcèlement, stalking, etc.) ont eu lieu dans le cadre d’un travail, d’un stage ou d’un terrain de recherche ;
- 11 % des atteintes l’intégrité physique ou sexuelle (attouchements, chantage sexuel, etc.) ont eu lieu au sein de l’établissement.
Des répercussions importantes sur la vie des victimes
Les violences sexistes et sexuelles ont des répercussions majeures sur la vie des victimes. Elles affectent leur implication dans les études et leur vie sociale universitaire. Les violences impliquant une dimension physique et sexuelle en particulier dégradent la vie amoureuse et sexuelle des victimes et nuisent également à leur santé.
Une enquête pour mieux comprendre et agir.
L'enquête SAFEDUC vise à produire des données sur l'ampleur des violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur, afin de permettre aux établissements d’enseignement supérieur de mettre en place des politiques institutionnelles efficaces pour les prévenir.
Cette enquête a été conçue pour être reproduite dans d'autres établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche.
> Un épisode du podcast Genre, etc. (25 minutes) abordant la mise en œuvre et les principaux résultats de cette enquête est disponible : écoutez l’épisode.