Home>Young Research Program (2022)
23.09.2024
Young Research Program (2022)
The support program for young researchers in public policy evaluation is part of the redeployment of the LIEPP in partnership with the University of Paris. In 2022, it is open to doctoral students (from the first year of their thesis at the beginning of the 2022-2023 academic year) and young doctors (who have defended their thesis less than two years ago, and whose thesis must have been defended after August 31, 2020) whose main affiliation is with a Sciences Po or University of Paris laboratory, regardless of discipline.
See the complete description of the program in 2022 and the application procedures.
PROGRAM Laureates WINNERS FOR 2022/2023:
ABENA TSOUNGUI, Alain, sociologie, CSO (Sciences Po): Tentative d'évaluation du compte de santé des étrangers en France
L’essentiel du débat sur le coût des dépenses de santé appliquées aux personnes étrangères en France (immigrés légaux et illégaux), qui revient inlassablement au-devant de l’actualité médiatique à chaque période électorale, est focalisé sur le rythme d’évolution rapide de l’aide médicale d’Etat (AME). Il s’agit d’un dispositif de couverture santé offert aux personnes étrangères en situation irrégulière pouvant démontrer une résidence d’au moins trois mois en France et un faible niveau de ressources. Ce dispositif est complété par deux autres mécanismes de financement des soins : i) le dispositif des soins urgents et vitaux, qui permet de compenser les dépenses engagées par les hôpitaux pour l’octroi des soins à des étrangers en situation irrégulière non éligible à l’AME; ii) la protection universelle maladie PUMA dont bénéficient les demandeurs d’asile et qui a remplacé la CMU.
La politisation dont fait l’objet l’AME depuis sa création en 1999 est exemplaire de la manière dont est traité le problème de l’immigration en France, avant tout à travers la charge qu’elle représenterait pour les finances publiques.
L’ambition ici est d’investiguer sur le compte des charges et des recettes qui composent les dépenses de santé des étrangers en France, en vue d’en dégager un solde. Il s’agira de se baser sur des statistiques déjà produites par un ensemble d’institutions publiques (DREES, CNAMTS, IGAS-IGF, etc) ou par divers chercheurs sur la consommation des soins des étrangers, et de produire au besoin des données propres sur des aspects de cette dépense. Il s’agira pour nous d’offrir une vue d’ensemble du financement des soins des étrangers.
CLEAVER Ana, sociologie, URMIS (UPC): Travailleuses domestiques et politiques publiques: une analyse sociologique des inégalités structurelles au Brésil
Ce projet de recherche entend analyser comment des politiques publiques spécifiques de lutte contre la pauvreté, vouées à la réduction des inégalités sociales et à l’accès au droit du travail, ont eu un impact sur les conditions de vie et de travail des travailleuses domestiques brésiliennes. Pour cela, l’analyse sera menée sur deux volets: d’une part, un examen des statistiques officielles permettra d’identifier, dans la durée, l’impact des différentes politiques publiques mises en place sur la vie des travailleuses domestiques. Ensuite, l’expérience vécue par les femmes employées dans cette catégorie socioprofessionnelle sera étudiée, afin de discuter les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour leur survie et de comprendre leur perception sur les voies nécessaires pour la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté. Ainsi, il est possible de donner de la densité aux données statistiques, en les inscrivant dans l’expérience vécue par les travailleuses domestiques. À la suite de l’analyse, la thèse proposée entend présenter des propositions pratiques, basées sur les analyses réalisées et sur l’expérience des travailleuses domestiques en tant qu’utilisatrices des politiques et services publics, pour leur inclusion économique et sociale.
DE NUZZO, Carlo, sociologie politique comparée, CEVIPOF (Sciences Po): Evaluation de la citoyenneté : une comparaison entre la France et l'Italie, de la naissance de la société de masse au traité de Maastricht 1919-1992.
Citizenship is one of the keywords of the contemporary philosophical and political vocabulary, since it touches on some of the central issues being discussed in the political arena: human rights, the foundation, definition and nature of which are the subject of intense debate; the nature of the political community, which had long been identified with the nation-state, but the boundaries of which are now being discussed, and often extended to include supranational formations.
Citizenship is an expression that can be used to focus on the fundamental political relationship and its main articulations: expectations and requests, rights and duties, modes of belonging and criteria for differentiation, strategies for inclusion and exclusion. Citizenship is composed of two meanings: the first, of a legal nature, coincides with a normative status, a subject linked through territorial connections, family ties to the legal system of a state. The second, of a theoretical- political type, coincides with the social status of the citizen, i.e. with all the political, economic and cultural conditions that are guaranteed to those who are full members of an organised social group.
Citizenship can be represented as a triangle, with Structure, Discourse, and Agency as its sides. Citizenship is produced by laws and public policies (Structure); but also from cultural constructions and their variations across time and space (Discourse); lastly, it can be tied to a broad set of actors (Agency). To try to understand citizenship we must consider all sides of this triangle, because it derives from the interplay between structure, agency and discourse.
To try to understand citizenship we must consider all three sides of this triangle, because citizenship derives from the interplay between structure, agency and discourse. If we do not rely on such a multidimensional concept of citizenship, we cannot fully grasp what citizenship entails over time and in different contexts. The triangle of citizenship is necessary in order to understand the link between the individual, civil rights and the political community. To think about citizenship means analysing the connecting points between an individual and a politically organised community. The triangle of citizenship raises the question of how a given society has approached and resolved the problem of the relationship between the individual and the legal and political order. The answers to this question will differ depending on the context and the specific problems faced by a given society.
DEWITTE, Edgard, économie, Département d'économie (Sciences Po): The Historical Roots of Climate Change Denial
Plus de 30% des américains déclarent ne pas croire au changement climatique anthropogénique, et cette fraction est restée relativement constante depuis que les premieres enquêtes d'envergure sur le sujet. Souvent pointée du doigt, la polarisation de la question sur des lignes politiques est bien réelle. Cependant, ces croyances font montre d'une forte hétérogénéité, géographique notamment, au sein même de ces affiliations politiques. Par ailleurs, cette explication, comme la plupart des corrélats étudiés par la littérature naissante sur le sujet (genre, éducation, revenus,..), est souvent insatisfaisante: pourquoi les républicains sont-ils climato-sceptiques? Dans ce projet, il s'agit de rechercher des explications plus spécifiques, et historiques, aux niveaux relativement hauts et persistent de climato-scepticisme observés aux Etats Unis.
Le cadre conceptuel est celui de la formation des croyances et en particulier des "raisonnements motivés" qui pourraient être à l'oeuvre avec un sujet mobilisant tellement d'enjeux économiques et sociaux. Dans ce cadre, des travaux existants ont montré que lorsque le "cout" du déni devient trop grand, par exemple faisant face à des événements climatiques extrêmes, les croyances s'en voyaient affecté positivement. Mais l'effet de ces chocs est souvent de courte durée, et ne permet en tout cas pas d'expliquer les niveaux actuels. Cette recherche regarde la question sous l'angle opposé: quelle désirabilité pourrait-il y avoir à de telles croyances? Elle est menée dans le cadre spécifique des communautés exposées à l'extraction d'énergies fossiles.
FREULET, Louise, éducation, CERLIS (UPC): Une division sociale du travail de politisation ? Associations d’éducation populaire et jeunesses face aux inégalités ethnoraciales, de genre et de religion
En France, le problème des « discriminations » liées à « l’origine » est mis à l’agenda politique dans les années 1990. Dans la continuité, des associations d’éducation non-formelle – dites d’ « éducation populaire » - déploient des dispositifs pour que les jeunes « s’engagent » contre les inégalités ethnoraciales, mais aussi de genre, de sexualité et de religion. D’un dispositif à l’autre, les profils sociodémographiques des jeunes (classe/genre/race/religion) sont fortement contrastés. A l’intersection des sciences de l’éducation et de la sociologie politique, ma thèse vise à évaluer ces programmes en répondant à la problématique suivante : ces interventions associatives façonnent-elles – et si oui, comment – les manières dont différents profils de jeunes politisent le problème des inégalités ethnoraciales, de genre et de religion ? Comment les jeunes se divisent-ielles socialement ce travail de politisation et qu’est-ce que cela dit des effets (in)égalitaires de ces interventions associatives ?
HARROCHE Audrey, sociologie, CSO (Sciences Po): Gouverner par les inégalités : la mise en œuvre d’une initiative d’excellence dans l’enseignement supérieur et la recherche
La thèse prend pour objet les Initiatives d’excellence (Idex) qui constituent la déclinaison française des réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche menées au nom de l’excellence à travers l’Europe. Plusieurs pays tels que l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Espagne, ou encore la Suède, le Danemark, et la Norvège ont réformé ce secteur afin de modifier le système d’attribution des crédits symboliques et financiers au profit d’une plus grande concentration des fonds et de leur attribution compétitive. Les Idex prennet la forme d’appels à projets lancés dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (le PIA) créé en 2011 et constituent la clef de voute de ce programme. Les plus dotés et les plus transformateurs, ce sont eux qui portent les ambitions réformatrices du PIA. Ils distribuent 7,7 milliards d’euros à une dizaine de sites universitaires. L’enjeu est de différencier et de hiérarchiser les établissements afin de faire émerger des pôles d’excellence pluridisciplinaires capables de rivaliser avec les meilleures universités du monde. Afin d’obtenir ces fonds, les équipes dirigeantes des établissements doivent se constituer en consortiums et formaliser un projet dont l’essentiel, en fait, porte sur l’introduction de dispositifs permettant de hiérarchiser les activités et les personnes au sein des universités. Après quatre ans de mise en œuvre, les projets sont évalués : si l’évaluation est positive, la totalité de la dotation est accordée et le projet est définitivement pérennisé. Dans ce projet, les Idex sont envisagés comme un instrument d’action publique au service d’une politique inégalitaire c’est-à-dire une politique qui a pour but d’accroitre les inégalités et qui comporte les trois dimensions suivantes : un traitement différencié, aussi bien au niveau matériel que symbolique, des individus ; le fait que ce traitement différencié résulte d’une hiérarchisation des organisations, des activités, et des personnes ; le fait que cette hiérarchisation soit organisée par les pouvoirs publics dans le cadre d’une réforme.
MADON, Julie, sociologie , CSO (Sciences Po): Quelles politiques publiques pour la durée de vie des produits ?
Dans ce projet, il s'agit explorer les extensions possibles d’un travail de thèse sur le thème de la durée de vie des produits. Cette question, qui a été mise sur le devant de la scène avec les polémiques sur l’obsolescence programmée dans les années 2010, a pour intérêt de mêler au moins deux enjeux aux yeux des acteurs publics et privés qui s’en emparent : l’enjeu économique d’une part, et l’enjeu environnemental de l’autre. Dans la sphère associative, par exemple, la question de l’obsolescence interpelle autant des associations consuméristes, qui cherchent à défendre le pouvoir d’achat des consommateurs, que des associations environnementales, qui critiquent le coût en ressources de la production et la pollution générée par les déchets. Des politiques publiques ont été déployées sur ces sujets à plusieurs reprises, encadrant les pratiques industrielles: loi Hamon contre l’obsolescence programmée en 2015, extension de la durée de garantie en 2016, et bien plus récemment, loi anti-gaspillage en 2020.