Oberg, Carl
Officier lors de la Première Guerre mondiale, Carl Oberg (1897 – 1965) prend part au putsch de Kapp en mars 1920. Vite entré au parti nazi en 1931, il fait une carrière rapide au sein de l’appareil policier. Proche d’Heydrich, il devient notamment en 1939 le président de la police à Zwickau, en Saxe. En septembre 1941, il prend en charge le district de Radom, un des cinq du gouvernement général de Pologne. Il y participe à l’extermination de Juifs.
En mai 1942, Heydrich le choisit pour devenir en France occupée le tout nouveau chef suprême des SS et de la police (Höherer SS und Polizeiführer, HSSPF). Il devient en outre le représentant personnel d’Himmler dans ce ressort. Lui sont rattachés les services d’Helmut Knochen, son adjoint mais en réalité aussi la véritable cheville ouvrière du pouvoir policier nazi en France occupée. La directive d’Hitler créant son poste, datée du 9 mars 1942, assure à Carl Oberg la maîtrise de la politique répressive, ainsi enlevée aux militaires. Il a notamment d’abord en charge « les mesures d’expiation » et les fusillades d’otages.
Ses services lanceront très vite de nombreuses déportations vers les camps de concentration nazis, tout en organisant la phase active de la « solution finale ». Ses accords avec Bousquet lui permettent de s’appuyer sur la collaboration policière et administrative de Vichy. Conscient de son manque de talent diplomatique, et ne parlant pas français comme son plus proche collaborateur, il laisse Knochen développer son intelligence politique au service de sa mission. Extradé en France en octobre 1946, il est condamné à mort par le tribunal militaire de Paris le 9 octobre 1954, peine ensuite commuée en détention à perpétuité puis réduite à vingt ans de travaux forcés. Il est finalement gracié en 1965 et rentre en Allemagne, où il meurt la même année.