Pétain, Philippe
C’est le héros de Verdun, maréchal de France, qui en 1940 fait « don de sa personne » au pays et fonde le nouvel Etat français installé à Vichy. Anticommuniste convaincu, antiparlementariste, munichois avant la guerre et partisan après la défaite d’un armistice dégageant la responsabilité du Haut Commandement militaire français, le nouveau chef du pays – âgé de 84 ans – tente d’imposer sa « Révolution nationale », grâce notamment à sa forte popularité. La République est ainsi mise en sommeil.
Tout en se détachant de Pierre Laval, il assume la politique de collaboration avec l’Allemagne et rencontre notamment Hitler à Montoire le 24 octobre 1940. Mais sa marge de manoeuvre va être considérablement réduite après le retour au pouvoir de [Laval->art416], en avril 1942, et l’invasion de la zone Sud, en novembre. Il n’en suit pas moins les tournants radicaux du régime. La chute de Mussolini en Italie et l’imminence d’un débarquement allié le pousse à une dernière velléité d’indépendance en demandant la convocation de l’Assemblée nationale et une nouvelle constitution. Les Allemands lui refusant un message radiodiffusé pour l’annoncer, il entame une « grève » du pouvoir avant, une fois encore, de céder.
La libération approchant, s’il espère encore se maintenir grâce aux Américains, les Allemands ne lui laissent finalement pas le choix en l’emmenant à Sigmaringen en août 1944. Se considérant comme « prisonnier », il y prépare sa défense. Le 15 août 1945, la Haute Cour de justice le condamne à mort. Mais, en raison de son âge, la peine est commuée en détention à perpétuité. Il meurt en prison, en Vendée, dans la forteresse de l’île d’Yeu (M. Ferro, 1987).