A pocos días de las elecciones, novedades en el debate sobre el aborto en Colombia / A quelques jours des élections, de nouveaux rebondissements au chapitre "avortement" en Colombie
- Sciences Po
A pocos días de las elecciones, novedades en el debate sobre el aborto en Colombia
Isidora Cubillos Ruiz por el OEC
El pasado 13 de mayo el gobierno de Iván Duque se adhirió al Consenso de Ginebra que sostiene que no recae sobre los Estados una obligación internacional de financiar o facilitar los abortos. A pesar de que este documento no tenga peso jurídico, que Duque adhiera a esta declaración en su último periodo de gobierno es un acto simbólico que llama mucho la atención. Teniendo en cuenta la reciente despenalización del aborto hasta las 24 semanas de gestación y el agitado debate presente en Estados Unidos para anular el aborto, este será un tema a abordar por el próximo presidente que gobernará el país.
Entre los candidatos mayormente apoyados por las y los colombianos, encontramos posiciones complejas y contrarias frente a este tema. Al tanto de las actuales demandas sociales de legalizar el aborto libre, Gustavo Petro es el candidato que se muestra más tolerante a la interrupción voluntaria del embarazo, ya que afirma que “el aborto no es positivo ni hay que fomentarlo, pero esto no implica criminalizar a las mujeres en ese camino”. Así, ha propuesto un proyecto de “aborto cero” en que ha declarado que “toda sociedad debe prevenir, con educación sexual y medidas tecnológicas para que no exista el aborto”. Sin embargo, su postura aún continúa ambigua dado que no se ha referido a qué garantías se les brindaría a las mujeres en esta situación y bajo qué criterios, así como no ha hecho mención de las causales ni de cómo protegería este derecho en su gobierno.
Por otra parte, el candidato Federico Gutiérrez ha expresado un fuerte desacuerdo a la despenalización del aborto, afirmando que como presidente solicitaría la revisión de esta decisión por parte de la Corte Constitucional para buscar otras alternativas. Según él, “es excesivo hablar de 24 semanas cuando son 6 meses, en el cual el feto y el bebé está bien formado”. Igualmente, ha declarado que su posición es restablecer la despenalización de la interrupción del embarazo solo bajo las causales de violación, malformación del feto y riesgo de la vida de la madre. De esta forma, su postura muestra clara disconformidad al fallo de la Corte y, en caso de llegar al poder, podemos imaginar que el candidato realizaría el intento de impugnarlo.
Más allá de la posición ideológica de los candidatos, se debe tener en cuenta que en Colombia se realizan cada año 400.400 abortos clandestinos y se calcula que las complicaciones de la interrupción voluntaria del embarazo están entre las primeras cinco causas de muerte materna a nivel nacional. En este escenario, es fundamental que el próximo gobierno tome responsabilidad de esta problemática abordándola desde la salud pública, garantizando los derechos sexuales y reproductivos de las mujeres y promoviendo la justicia social del país. El fallo de la corte ha sido un avance de la sociedad colombiana para proteger y garantizar los derechos de las mujeres, pero el camino que se tome desde el siguiente periodo presidencial será clave para avanzar en la protección de los derechos reproductivos y sexuales y también en el acceso a la salud pública, evitando procedimientos inseguros y clandestinos que colocan en alto riesgo la vida de las mujeres.
A quelques jours des élections, de nouveaux rebondissements au chapitre "avortement" en Colombie
Isidora Cubillos Ruiz pour l’OEC
Le 13 mai, le gouvernement colombien a signé le Consensus de Genève, qui stipule que les États n'ont aucune obligation internationale de financer ou de faciliter les avortements. Bien que ce document n'ait aucun poids juridique, le fait que Duque adhère à cette déclaration lors de son dernier mandat est un acte symbolique pertinent à considérer. Compte tenu de la récente dépénalisation de l'avortement jusqu'à 24 semaines de gestation et de l'actuel débat animé aux États-Unis en faveur de l'abrogation de l'avortement, cette question devra être abordée par le prochain président qui gouvernera le pays.
Dans le contexte de la campagne, les candidats en lice pour la présidentielle ont exprimé des avis assez divergents, mais parfois aussi complexes ou peu lisibles. En accord avec les demandes sociales actuelles de légalisation de l'avortement libre, Gustavo Petro reste le candidat le plus tolérant à l'égard de l'interruption volontaire de grossesse, déclarant que "l'avortement n'est pas positif et ne doit pas être encouragé, mais cela n'implique pas de criminaliser les femmes de cette manière". Il a donc proposé un projet de "zéro avortement", dans laquel il a déclaré que "chaque société doit prévenir, avec une éducation sexuelle et des mesures technologiques pour que l'avortement n'existe pas". Toutefois, sa position reste ambiguë car il n'a pas évoqué les garanties qui seraient accordées aux femmes dans cette situation et selon quels critères, ni mentionné les motifs d'avortement ou la manière dont il garantirait ce droit dans son gouvernement.
Pour sa part, le candidat Federico Gutiérrez a exprimé un fort désaccord avec la dépénalisation de l'avortement, déclarant qu'au cours de son mandat, il demanderait une révision de cette décision par la Cour constitutionnelle afin de rechercher d'autres solutions, car il a déclaré qu'il "est excessif de parler de 24 semaines alors qu'il s'agit de 6 mois, au cours desquels le fœtus et le bébé sont bien formés". Il a également affirmé que sa position était de maintenir la dépénalisation de l'interruption de grossesse uniquement pour les motifs de viol, de malformation du fœtus et de risque pour la vie de la mère. De cette façon, la position du candidat montre un désaccord clair avec le jugement de la Cour et des tentatives de remise en cause de celle-ci seraient à prévoir, dans l’hypothèse où il accèderait au pouvoir.
Au-delà de la position éthique propre à chaque candidat, il faut tenir compte du fait qu'en Colombie, 400400 avortements clandestins sont pratiqués chaque année et que l'on estime que les complications liées à l'interruption volontaire de grossesse figurent parmi les cinq premières causes de décès maternel au niveau national. Dans ce scénario, il est essentiel que le prochain gouvernement prenne en charge ce problème en l'abordant sous l'angle de la santé publique, en garantissant les droits sexuels et reproductifs des femmes et en promouvant la justice sociale dans le pays. La décision de la Cour constitue un progrès pour la société colombienne en matière de protection et de garantie des droits fondamentaux des femmes. Néanmoins, d’importantes mesures et décisions restent à prendre, pour avancer dans la protection des droits sexuels et reproductifs et l'accès à la santé publique. De telles transformations seront vitales pour mettre un terme aux procédures non sécurisées et clandestines qui mettent chaque jour la vie des femmes en grand danger.