Colombie : Système électoral
Élections présidentielles
Mandat de 4 ans. Dernière élection en 2006.
Election au scrutin uninominal majoritaire à deux tours (depuis 1991).
Une réforme de la Constitution a mis fin à l'interdiction de la réélection, y compris immédiate.
Élections législatives
Mandat de 4 ans. Dernière élection en 2002. Prochaine élection en 2010.
Deux assemblées : Chambre des représentants (165 sièges) et Sénateurs (102 sièges).
Mode de scrutin
Avant la réforme de 2003
Système de répartition proportionnelle au plus forte reste, au niveau départemental pour la Chambre des représentants et au niveau national pour le Sénat.
Mais l'absence de seuil minimal, la possibilité pour une même formation de présenter autant de listes qu'elle le souhaite, et l'utilisation systématique de ce recours par presque tous les partis, à fait dériver le mode de scrutin vers une logique « micro-majoritaire », où il s'agit d'obtenir des sièges en ayant un « plus fort reste » que ses adversaires (tactique dénommée localement comme « operación avispa »), à partir soit sur une implantation locale, soit sur d'une reconnaissance médiatique. De fait, très rares sont les listes à obtenir un résultat supérieur au quotient électoral. L'usage faite de ce système a conduit à un très fort éparpillement des candidatures, à accentuer le faible contrôle des partis sur les candidats présnetés et à faire apparaître de très nombreux nouveaux partis. Les élus se regroupaient postérieurement en groupes parlementaires suivant leurs partis d'origine, mais cette pratique a eu tendance à décroître.
À titre d'exemple de la dispersion, lors des élections pour le Sénat en 2002, seules 9 listes sont parvenues à dépasser le quotient électoral. Les résultats des 96 listes qui ont obtenu des élus se situait entre 2,22 % pour la liste arrivée en tête et 0,43 % pour la dernière liste ayant obtenu un élu
Par ailleurs, depuis la Constitution de 1991, ont été introduites des "circonscriptions spéciales" pour la représentation des minorités. 2 sièges sont réservés au Sénat pour les indigènes et 2 sièges à la Chambre pour les communautés noires. Le fonctionnement de ce mécanisme de "discrimination positive" ne repose que sur des critères politiques et non ethniques : les électeurs choisissent de voter soit pour la circonscription "spéciale", soit pour la circonscription "normale". Dans les circonscriptions spéciales; les sièges sont ensuite attribués à la répartition proportionnelle, sur une base nationale.
Après la réforme de 2003
Le nouveau mode de scrutin maintient la représentation proportionnelle mais introduit un seuil minimal (2 % des voix au niveau national au Sénat, la moitié du quotient électoral dans chaque département pour la Chambre) ("umbral"), et une répartition selon le système d'Hondt ("cifra repartidora"). Il introduit également la possibilité pour les électeurs d'émettre au sein d'une liste un vote préférenciel pour certains candidats.
La réforme prétend limiter la dispersion et conduire à la formation de listes présentées sur des logiques partisanes (regroupement des candidats d'un même parti sur une même liste) permettant de clarifier les psotions des différents partis et groupes parlementaires face à l'exécutif.
La dispersion est aujourd'hui à ce point importante que même l'introduction d'un seuil très faible produira des effets de regroupement. Mais il est vraisemblable que les effets de la réforme vont essentiellement se faire sentir au Sénat, et pour les Chambres dans les départements les plus peuplés. Ainsi, en 2002, pour le Sénat, seules trois listes ont dépassé 2 %.
Elections locales (département et communes)
Au niveau local, les exécutifs (scrutin uninominal à un tour) et les législatifs sont élus séparemment.
Les législatifs locaux sont également concernés par la réforme du mode de scrutin où le seuil minimal est le même que pour la Chambre des représentants.
Il a déjà été appliqué lors des élections locales de 2003. Ainsi, au conseil municipal de Bogota, où le seuil minimal a été de 1,1 %, seules 16 listes présentées ont obtenu des sièges ; leur résultat était compris entre 9,9 % et 1,27 %. Parmi ces 16 listes, 10 ont obtenu seulement entre 1 et 2 sièges. Comparé aux élections antérieures, l'effet de regroupement est manifeste : dans les élections antérieures, les 40 sièges étaient pratiquement tous distribués au plus fort reste.