Enquêter sur un terrain "sensible". Ficelles méthodologiques, positionnement et dilemmes
Colloque organisé en partenariat avec l'Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire (IRSEM) et l'Institut des hautes études en défenses nationale (IHEDN)
Mener une enquête qualitative sur des terrains considérés comme « sensibles » expose le chercheur à des obstacles, risques et périls qu’il importe de penser.
Par terrain « sensible », les contributeurs à ce colloque entendent toute enquête qualitative réalisée sur un objet affecté par des contraintes d’ordre sécuritaire qui infléchissent la démarche de recherche – par des interdictions, par le secret, par des risques de sanction – et imposent l’adoption de stratégies de contournement ou des accommodements spécifiques.
Ce caractère « sensible » se rattache aussi bien au thème de l’investigation, qu’au positionnement du chercheur sur son terrain, ou encore à son intégrité physique, morale et professionnelle, ainsi qu’à celle de ses enquêtés. Il se décline en un large éventail de situations allant de l’enquête au sein d’administrations responsables de la politique étrangère et de défense d’un pays à l’étude de groupuscules extrémistes violents, en passant par l’observation de mouvements sociaux dans des États totalitaires, ou encore de combattants sur un théâtre de guerre…. Cette définition recouvre ainsi des expériences empiriques diverses dont certaines caractéristiques convergent lorsque les chercheurs enquêtent sur le terrain.
L’objectif de ce colloque est alors de réunir des chercheurs français et internationaux afin de les faire dialoguer sur le caractère sensible de leur terrain, de dresser des ponts entre leurs approches, et de fournir des clés méthodologiques pour mieux les appréhender.
Faire face aux enjeux sécuritaires
INTRODUCTION GÉNÉRALE par Alain Dieckhoff, Sciences Po-CERI / CNRS.
INTRODUCTION par Roland Marchal, Sciences Po-CERI / CNRS.
TABLE RONDE 1 | Enquêter dans une zone de conflits armés : des terrains inaccessibles ?
Dércio Tsandzana, laboratoire Les Afriques dans le Monde - IEP de Bordeaux.
Emmanuel Al Miah, Centre d'étude sur la sécurité internationale et les coopérations européennes (CESICE).
Robert Kluijver, Sciences Po-CERI.
Discussion :
Mélanie Sadozaï, INALCO.
TABLE RONDE 2 | Enquêter au sein d’un état autoritaire : regards croisés
Sarah Tonsy, Université de Nice.
Pierre Labrunie, CERCEC - EHESS.
Emmanuel Dreyfus, Centre Thucydide - Université Paris 2-Panthéon Assas / IRSEM.
Alexandrine Dupras, Université de Genève.
Discussion :
Paul Charon, IRSEM.
Stéphane Lacroix, Sciences Po-CERI.
CONCLUSION par Roland Marchal, Sciences Po-CERI / CNRS.
Les terrains institutionnels :
de la problématique du secret au dilemme insider-outsider
INTRODUCTION par Olivier Schmitt, IHEDN.
TABLE RONDE 3 | L’observation participante en milieu politico-militaire : apports et contraintes d’un positionnement hybride
Samuel Faure, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye / Printemps (Professions Institutions Temporalités) CNRS / Université Paris-Saclay.
Christelle Calmels, Sciences Po-CERI / IRSEM.
Léonard Colomba-Petteng, Sciences Po-CERI / IRSEM.
Discussion :
Mathias Thura, laboratoire SAGE - Université de Strasbourg.
Iman El Fehki, laboratoire SAGE - Université de Strasbourg.
TABLE RONDE 4 | Contourner les difficultés d’accès aux acteurs de la diplomatie et de la défense : bricolages et innovations méthodologiques
Adrien Estève, Sciences Po-CERI.
Sylvain Domergue, Ecole doctorale de géographie de Paris - Université Paris 1.
Mélina Agricole, Institut de Recherche Montesquieu - Université de Bordeaux.
Laurent Borzillo, Centre d’études politiques de l’Europe latine (CEPEL) - Université de Montpellier / IRSEM.
Delphine Deschaux-Dutard, Université de Grenoble Alpes.
Discussion :
Hugo Meijer, Sciences Po - CERI.
CONCLUSION par Samy Cohen, Sciences Po-CERI.
réflexivité, enjeux éthiques et juridiques
INTRODUCTION par Ariel Colonomos, Sciences Po-CERI.
TABLE RONDE 5 | Enquêter chez soi : les tensions éthiques liées à la recherche en terrains familiers
Aghiad Ghanem, Sciences Po-CERI / Institut français d’études anatoliennes (IFEA).
Charza Shahabuddin, Centre d'Etudes de l'Asie du Sud - EHESS.
Dima Alsajdeya, Collège de France, Université Paris II Panthéon Assas.
Discussion :
Fatoumata Ouattara-Traoré, Institut de recherche pour le développement (IRD) - Université de Lomé.
Sandrine Revet, Sciences Po-CERI.
TABLE RONDE 6 | La protection des enquêtes : mener une recherche auprès de populations vulnérables. L’exemple des migrants
Catherine Wihtol de Wenden, Sciences Po-CERI.
Marie Mallet, Université d’Oxford.
Discussion :
Hélène Le Bail, Sciences Po-CERI / CNRS.
TABLE RONDE 7 | La protection des enquêteurs : responsabilités morales et mécanismes juridiques
Etienne Dignat, Sciences Po-CERI / IRSEM.
Thibault Delamare, Aix-Marseille Université.
Discussion :
Eberhard Kienle, Sciences Po-CERI.
CONCLUSION GÉNÉRALE par Jean-Vincent Holeindre, IRSEM / Université Paris II Panthéon-Assas.
Responsables scientifiques : Christelle Calmels, Sciences Po-CERI / IRSEM, Léonard Colomba-Petteng, Sciences Po-CERI / IRSEM, Emmanuel Dreyfus, Centre Thucydide - Université Paris 2-Panthéon Assas / IRSEM, Adrien Estève, Sciences Po-CERI.