Négation, dénégation, déni et pacte dénégatif
Une séance de séminaire organisée dans le cadre du groupe de recherche:
Sciences Sociales et Psychanalyse.
Intervenants :
François Bafoil, Directeur de recherche CNRS émérite
La première séance sera l’occasion de rappeler l’importance et l’intérêt des catégories freudienne de la négation et du déni (la Négation, 1925) pour comprendre comment le déni suppose malgré tout l’existence de ce qui refoulé. Cette position se différentie de celle de la dénégation interprétée dans le sens de l’anéantissement de l’autre, qu’il soit symbolique par le biais du langage, ou acté par le meurtre. Seront rappelées certaines conclusions de l’étude conduites récemment par l’intervenant sur les risques liés au trop d’eau - l’inondation et l’érosion - en lien avec le changement climatique.
Le séminaire Psychanalyse et sciences sociales qui se déroulera sur 10 séances, d’octobre 2023 à juin 2024, s’inscrit dans la suite de celui qui s’est tenu les deux années précédentes et qui s’est achevé par la rédaction d’un ouvrage reprenant nombre d’interventions, par ailleurs intégralement disponibles sur le podcast du groupe.
On poursuivra la réflexion en se donnant cette fois pour objectif d’opérer l’examen critique des notions de négation et de déni du réel, de l’histoire, de la violence mais aussi de la catastrophe. On y rappellera entre autres les théories freudiennes du déni et du refoulement pour comprendre, les voies par lesquelles le champ social et le champ politique se consolident souvent sur la base d’un silence du crime partagé socialement. Nos échanges entre approches psychanalytiques et approches sociologiques mettent au cœur de nos interrogations la place des institutions, notamment des institutions de sens.
Comprises comme des entreprises de pacification, elles sont à même de produire les règles à la base des compromis sociaux, d’apaiser les conflits sociaux qui leur ont donné naissance et qui imposent silence sur l’origine, au prix du déni, du clivage et du refoulement. Ainsi, des violences faites aux femmes ; des répressions à l’encontre de certains groupes sociaux ; mais aussi de la lenteur mise à reconnaître l’ampleur du crime (du nazisme en Allemagne ; du colonialisme en France) et au-delà le déni de la catastrophe infligée au vivant.
Responsables scientifiques : François Bafoil, Sciences Po - CERI / CNRS (UMR 7050) et Paul Zawadzki, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL/UMR 8582).