Débat du 12/12/2017 à l'occasion de la parution de Pan-Islamic Connections. Transnational Networks Between South Asia and the Gulf, dirigé par Christophe Jaffrelot et Laurence Louër aux éditions Hurst dans la collection "Comparative Politics and International Studies",
introduit par Alain Dieckhoff, directeur du CERI, Sciences Po
avec :
Christophe Jaffrelot, directeur de recherche, Sciences Po-CERI/CNRS
Stéphane Lacroix, Associate Professor, Sciences Po-CERI
Laurence Louër, Associate Professor, Sciences Po-CERI
Stéphane Lacroix, CERI/Sciences Po
Les Frères musulmans connaissent aujourd’hui la crise la plus profonde de leur histoire presque centenaire. Depuis le coup d’Etat du maréchal (alors général) Abdel Fattah al-Sissi, ils sont pourchassés et jetés en prison par milliers en Egypte. Ils avaient déjà fait face à une répression similaire dans les années 1950 et 1960, sous le gouvernement de Gamal Abdel Nasser. A cette époque, des milliers d’entre eux avaient trouvé refuge dans les pays du Golfe, scellant avec ces derniers une alliance qui allait perdurer pendant des décennies.
Laurent Bonnefoy, CNRS, CERI/Sciences Po
Avant de déboucher sur une guerre, la dynamique révolutionnaire yéménite entamée en février 2011 avait un temps placé le parti al-Islah, branche locale des Frères musulmans, en position de force. La capacité de mobilisation des islamistes durant le soulèvement avait donné à celui-ci sa masse critique, permettant de mobiliser des militants, des fonds et une logistique. In fine, c’est grâce à son action que le Président Ali Abdallah Saleh avait été démis après 33 années de règne.
Laurent Bonnefoy, chercheur au CERI
Depuis une quinzaine d’années, les relations entre monarchies du Golfe ont été massivement lues à la lumière de la rivalité entre l’Arabie Saoudite et le Qatar. En dépit de sa petite taille, ce dernier semblait développer une diplomatie indépendante (à travers le rôle joué par la chaîne al-Jazeera notamment), tournée vers les acteurs islamistes dans le sillage des Frères musulmans.