Observatoire International du Religieux
Analyse de document :
Les récentes évolutions en Syrie contre l’Etat islamique (EI) sont l’occasion de revenir sur le prêche prononcé par le sheikh Abd al-Mahdi al-Karbala’i à Kerbala le 13 juin 2014. Ce texte est fondateur en ce qui concerne la trajectoire irakienne du conflit contre l’EI, car il induit la légitimation du fait milicien chiite.
Jean-François Ratelle, université d’Ottawa (Canada)
Depuis 2012, entre 4 000 et 5 000 citoyens russes ont gagné la Syrie ou l’Irak pour rejoindre les rangs des différentes factions jihadistes incluant plus de 1 000 Daghestanais et Tchétchènes. Ce nombre fait de la Fédération de Russie le principal exportateur de combattants étrangers dans le conflit, dépassant même, en cela, des pays comme l’Arabie Saoudite, la Turquie et la Jordanie.
Observatoire International du Religieux
Comment le fait religieux interesse-t-il aujourd'hui l'environnement de nos forces ?
Interventions du matin – Balard, amphithéâtre Valin (9h30 – 12h30)
Introduction au colloque
Eric Germain (chargé de projet fait religieux et laïcité, DGRIS, ministère des Armées)
Philippe Portier (directeur d’études à l’EPHE, directeur du GSRL)
Observatoire International du Religieux
Dans le bulletin n°5 du mois de février 2017, nous attirions l’attention de nos lecteurs vers la collection d’ouvrages en anglais, spécialisés dans les rapports entre religion et politique, édités chez Palgrave.
Eric Meyer, professeur émérite à l’INALCO
Le Sri Lanka a la taille d’un petit Etat de l’Union Indienne. Sa population, de l’ordre de 20 millions d’habitants, se compose de groupes qui se définissent par le croisement de l’appartenance ethno-linguistique et de l’appartenance religieuse.
Laurent Bonnefoy, chercheur au CERI
Depuis une quinzaine d’années, les relations entre monarchies du Golfe ont été massivement lues à la lumière de la rivalité entre l’Arabie Saoudite et le Qatar. En dépit de sa petite taille, ce dernier semblait développer une diplomatie indépendante (à travers le rôle joué par la chaîne al-Jazeera notamment), tournée vers les acteurs islamistes dans le sillage des Frères musulmans.
L’Afrique subsaharienne se caractérise par un pluralisme religieux qui, bien que variable selon les Etats, tend partout à se renforcer. La fragmentation de l’offre, la mobilité des acteurs et la dérégulation des champs religieux favorisent une proximité et une cohabitation souvent inédites des cultes, notamment chrétiens et musulmans, démultipliant les possibilités d’interactions et avivant les rivalités. Quels visages emprunte cette compétition religieuse au quotidien ? Comment façonne-t-elle les relations qui se nouent d’une part entre les acteurs religieux et d’autre part entre ceux-ci et le politique ?
Bayart Jean-François, « Religion et politique en Afrique : le paradigme de la cité cultuelle », Études africaines comparées, 1, avril 2015.
Chanson Philippe, Droz Yvan, Gez Yonatan N. et Soares Edio (dir.), Mobilité religieuse. Retours croisés des Afriques aux Amériques, Paris, Karthala, 2014.
Fath Sébastien et Mayrargue Cédric, « Les nouveaux christianismes en Afrique », Afrique contemporaine, 252, 2014, p. 13-25.
Holder Gilles (dir.), L’Islam, nouvel espace public en Afrique, Paris, Karthala, 2009.
Holder Gilles et Sow Moussa (dir.), L’Afrique des laïcités. État, religion et pouvoirs au sud du Sahara, Paris, Éditions Tombouctou-IRD, 2013.
Kastfelt Niels (ed.), Religion and African Civil Wars, Londres, Hurst, 2005.
Lasseur Maud et Mayrargue, Cédric, « Le religieux dans la pluralisation contemporaine. Éclatement et concurrence », Politique africaine, 123, 2011, p. 5-25.
Lasseur Maud, « Le pluralisme religieux dans la production des villes ouest-africaines », Géoconfluences, 2016.
Marshall Ruth, Political Spiritualities. The Pentecostal Revolution in Nigeria, Chicago (Ill.), University of Chicago Press, 2009.
Miran Marie, Islam, histoire et modernité en Côte-d’Ivoire, Paris, Karthala, 2006.
Miran-Guyon Marie, Guerres mystiques en Côte-d’Ivoire. Religion, patriotisme, violence (2002-2013), Paris, Karthala, 2015.
N’Diaye Marième, La Réforme du droit de la famille. Une comparaison Sénégal-Maroc, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2016.
Pérouse de Montclos Marc-Antoine (ed.), Boko Haram: Islamism, Politics, Security and the State in Nigeria, Leyde, Ibadan, African Studies Centre, IFRA-Nigeria, 2014.
Strandsbjerg Camilla, Religion et transformations politiques au Bénin. Les spectres du pouvoir, Paris, Karthala, 2015.
Les tensions entre sunnites et chiites relèvent-elles d’une dynamique unique ou bien au contraire de l’agrégation de processus locaux créant a posteriori un effet d’ensemble ? Elles sont en réalité au confluent de dynamiques régionales et locales. On observe en effet que les identités confessionnelles sunnite et chiite sont incarnées dans des Etats, notamment l’Arabie Saoudite et l’Iran, qui s’en servent comme outil d’influence à l’extérieur de leurs frontières. Leur action s’articule cependant aux dynamiques locales de la structuration des relations inter-confessionnelles, liée à des facteurs historiques, sociaux et politiques spécifiques.
Abdo Geneive, The New Sectarianism. The Arab Uprisings and the Rebirth of the Shi‘a-Sunni Divide, Oxford, Oxford University Press, 2017.
Bonnefoy Laurent, « Les identités religieuses contemporaines au Yémen : convergence, résistances et instrumentalisations », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 121-122, avril 2008, p. 199-213.
Haddad Fanar, Sectarianism in Iraq. Antagonistic Visions of Unity, New York (N. Y.), Columbia University Press, 2011.
Levallois Agnès et Therme Clément, « Iran/Arabie Saoudite : une guerre froide », Confluences Méditerranée, 97, printemps-été 2016.
Louër Laurence, Chiisme et politique au Moyen-Orient. Iran, Iraq, Liban, monarchies du Golfe, Paris, Autrement, 2008 [rééd., Paris, Perrin, 2009].
Luizard Pierre-Jean, « Le mandat britannique et la nouvelle citoyenneté irakienne dans les années 1920 », dans Pierre-Jean Luizard (dir.), Le Choc colonial et l’islam, Paris, La Découverte, 2006, p. 9-35.
Luizard Pierre-Jean, La Question irakienne, Paris, Fayard, 2002.
Luizard Pierre-Jean, Le Piège Daech. L’État islamique ou le retour de l’Histoire, Paris, La Découverte, 2015.
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Nasr, Vali, The Shia Revival. How Conflicts within Islam Will Shape the Future, New York (N. Y.), Norton, 2006.
Roy Olivier, « Le facteur chiite dans la politique extérieure de l’Iran », Central Asian Survey, 9 (3), 1990, p. 57-75.
Le mot même de « minorité » s'est imposé dans le vocabulaire politique dans l'entre-deux guerres. Son surgissement est lié à la mise en place des Etats-nations. La fin du XIXe siècle a vu la montée de la conscience nationale et de l'ethnicisation des groupes religieux dans l'Empire ottoman, avec le début de violences intercommunautaires qui ont atteint leur paroxysme pendant le premier conflit mondial. A la fin de celui-ci, les chrétiens sont devenus minoritaires dans les nouveaux Etats dessinés au Proche-Orient. Ils ont cependant pu y trouver leur place tant que la nation y faisait l’objet d’une définition culturelle et géographique. Toutefois, les chrétiens ont très tôt été marginalisés et menacés par la référence à l’islam.
« Lettre des 120 savants musulmans contemporains », traduction française.
al-Qaradawi Yusuf, « La société musulmane et la lutte contre l’apostasie », Islamophile. Ressources islamiques en langue française.
al-Qaradawi Yusuf, Non-Muslims in the Islamic Society, trad. anglaise, Burr Ridge (Ill.), American Trust Publications, 2005.
Bozarslan Hamit, Histoire de la Turquie contemporaine. De l’Empire à nos jours, Paris, Tallandier, 2013.
Bozarslan Hamit, Une histoire de la violence au Moyen-Orient, Paris, La Découverte, 2008.
Casmoussa Georges, Jusqu’au bout. Entretiens avec Joseph Alichoran et Luc Balbont, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 2012.
Costet-Tardieu Francine, Les Minorités chrétiennes dans la construction de l’Égypte moderne 1922-1952, Paris, Karthala, 2016.
Dakhli Leila (dir.), Le Moyen-Orient. Fin XIXe-XXe siècle, Paris, Seuil, 2016.
Dall’Oglio Paolo, La Rage et la lumière. Un prêtre dans la révolution syrienne, Ivry, Les Éditions de l’Atelier/Éditions ouvrières, 2013.
Dillmann Isabelle et Bechara Boutros Raï, Au cœur du chaos. La résistance d’un chrétien en Orient, entretiens avec Isabelle Dillmann, Paris, Albin Michel, 2016.
Heyberger Bernard, Les Chrétiens au Proche-Orient. De la compassion à la compréhension, Paris, Payot, 2013.
Heyberger Bernard, Les Chrétiens d’Orient, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2017.
Heyberger Bernard et Girard Aurélien (dir.), « Chrétiens au Proche-Orient », Archives de sciences sociales des religions, 171, juillet-septembre 2015.
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Méouchy Nadine, « La réforme des juridictions religieuses en Syrie et au Liban (1921-1939) : raisons de la puissance mandataire et raisons des communautés », dans Pierre-Jean Luizard (dir.), Le Choc colonial et l’islam. Les politiques religieuses des puissances coloniales en terre d’islam , Paris, La Découverte, 2006, p. 359-382.
Nga Longva Anh et Roald Anne Sofie (eds), Religious Minorities in the Middle East. Domination, Self-Empowerment, Accommodation, Leyde, Brill, 2012.
Dillmann Isabelle et Bechara Boutros Raï, Au cœur du chaos. La résistance d’un chrétien en Orient, entretiens avec Isabelle Dillmann, Paris, Albin Michel, 2016.
Depuis 1945, nombre de conflits internes ou internationalisés présentent une forte dimension religieuse. Même si la religion n’est jamais la seule explication des violences, le facteur religieux peut intensifier les différends, et lorsque la religion divise les peuples, la violence et l’intensité des conflits augmentent. Cependant l’impact de la religion sur le développement des conflits est très difficile à prévoir. Cette difficulté s’explique par l’extrême complexité de l’objet « religion », qui renvoie à la fois à des systèmes de croyances, à diverses structures sociales, et à des valeurs et pratiques en constante évolution.
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