Bayram Balci, Chercheur au CERI
La Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens. Selon les dernières données du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies, sur les cinq millions de réfugiés syriens, près de trois millions sont en Turquie. Cette situation fait de la Turquie le premier pays d’accueil de réfugiés au monde.
Niklaus Miszak, doctorant – Graduate Institute of International and Development Studies, Genève
In Western media, Afghanistan is frequently portrayed as a hotbed of radical Islamist movements. Prominent examples are the Taliban and Al Qaeda present in the country since the 1990s and which have become known throughout the globe as symbols of religiously inspired violent extremist groups. While these armed groups in opposition to the Western-backed Afghan government have monopolized the language of religion to legitimize their aspirations and claims, the appearance of Daesh in Afghanistan in the summer of 2014 has added a new and significant dimension to the dynamic.
Paul Rollier, assistant professor – université de St Gallen (Suisse) & associate professor –université d'Oslo (Norvège)
Depuis une vingtaine d’années, le paysage religieux pakistanais est traversé par un mouvement social de grande ampleur autour de la question du blasphème. Dernier épisode en date, en octobre 2017 des manifestants outrés par un prétendu assouplissement des lois sur le blasphème ont obtenu la démission du Ministre de la justice, après des semaines de sit-in aux portes de la capitale. Depuis l’affaire des Versets sataniques
Alix Philippon, maîtresse de conférence – Sciences-Po Aix-en-Provence
Laurent Bonnefoy, Chargé de recherche au CNRS
Fin août 2016 à Grozny, en Tchétchénie, 200 oulémas sunnites venus de nombreux pays musulmans se sont rassemblés pour discuter des frontières de leur identité religieuse collective. La conférence était organisée par le gouvernement tchétchène, proche de Vladimir Poutine. Issus notamment des pays du Caucase, de Syrie, du Yémen et d’Egypte, les signataires de la déclaration finale intitulée « Qui sont les sunnites ? » ont généré une vive controverse.
Pierre-Jean Luizard, Directeur de recherche CNRS
Mossoul connaîtra-t-elle le sort tragique d’Alep ? Dans les deux cas, nous assistons à la tentative de reconquête de la seconde ville de chacun des deux pays par des gouvernements qui proclament lutter contre le « terrorisme » et agir pour restaurer la souveraineté de l’Etat. Car en Irak comme en Syrie, l’Etat a cédé la place à une conception communautaire du territoire.
Colloque du 5-6 décembre 2016, avec les interventions de Laurent Bonnefoy, Alain Dieckhoff, Stéphane Lacroix, Laurence Louër, Pierre-Jean Luizard et Jean-Paul Willaime.
L’Islam est pluriel, dans ses approches juridiques, théologiques, spirituelles, mais depuis quelques temps, il est traversé, dans le monde sunnite, par la montée d’un courant fondamentaliste qui entend revenir, de façon stricte, aux « principes originels » de la religion. Cette volonté de « retour aux sources » est portée par le salafisme qui connaît un essor indéniable, sous des formes diverses, avec des rapports au politique eux-mêmes changeants, allant d’un quiétisme assumé à l’engagement dans l’action violente (djihadisme).
Pour comprendre ce fondamentalisme, il est impérieux de se pencher sur ses assises doctrinales, sur les représentations de soi et de l’Autre qu’il véhicule, sur les concepts (shari’a, sunna, djihad, califat…) qu’il mobilise, sur les mythes et utopies qu’il invoque. Certes, les idées seules ne font pas l’histoire, mais elles forment un soubassement indispensable à l’action des hommes. Il convient donc de prendre au sérieux les discours religieux eux-mêmes, sans les tenir pour de simples travestissements.
L’objectif de ce colloque interdisciplinaire qui réunit islamologues, historiens, sociologues, politistes, venant de différentes institutions de recherche en France comme à l’étranger, a précisément pour objectif de débrouiller cet écheveau complexe en engageant une réflexion en profondeur sur le fondamentalisme sunnite contemporain.
Les tensions entre sunnites et chiites relèvent-elles d’une dynamique unique ou bien au contraire de l’agrégation de processus locaux créant a posteriori un effet d’ensemble ? Elles sont en réalité au confluent de dynamiques régionales et locales. On observe en effet que les identités confessionnelles sunnite et chiite sont incarnées dans des Etats, notamment l’Arabie Saoudite et l’Iran, qui s’en servent comme outil d’influence à l’extérieur de leurs frontières. Leur action s’articule cependant aux dynamiques locales de la structuration des relations inter-confessionnelles, liée à des facteurs historiques, sociaux et politiques spécifiques.
Abdo Geneive, The New Sectarianism. The Arab Uprisings and the Rebirth of the Shi‘a-Sunni Divide, Oxford, Oxford University Press, 2017.
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L’Arabie Saoudite a la particularité d’être un Etat prosélyte, au sein duquel des milliards de dollars ont servi – et servent toujours – à alimenter une entreprise missionnaire à destination des pays musulmans comme non-musulmans. Quels en sont les acteurs et comment ce prosélytisme s’inscrit-il dans les rapports de pouvoir en Arabie même ? Quel islam les Saoudiens exportent-ils précisément ? Le processus de « salafisation » de l’islam sunnite auquel on assiste depuis plusieurs décennies est-il seulement le résultat de l’action saoudienne ? Enfin, quel contrôle les Saoudiens continuent-ils aujourd’hui d’exercer sur le prosélytisme salafiste ?
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