Cécile Guillaume : « Durant la crise, les communicants ont joué un rôle-clé dans le maintien du lien avec les collaborateurs »

Cécile Guillaume - Les communicants ont été particulièrement sollicités et ont joué un rôle-clé dans le maintien du lien avec les collaborateurs, notamment entre ceux qui ont continué à travailler et ceux qui ont été mis en chômage partiel. Les entreprises devaient transmettre des informations simples, notamment sur les questions d’hygiène et de sécurité au travail, mais il leur fallait également expliquer et donner de la visibilité à leur propre stratégie, et répondre à l’inquiétude des salariés. Certaines entreprises ou secteurs d’activité étaient davantage préparés que d’autres, certains ont réagi vite, d’autres moins. Les communicants ont apporté leur expertise aux organisations en déterminant, en interne, sur quoi communiquer sur le court, le moyen et le long terme.

Cécile Guillaume - Des managers ont envoyé des messages à leurs salariés, se sont intéressés à leur santé, leur bien-être ou leurs difficultés. Dans les entreprises, on a parfois réappris que se préoccuper des autres était une valeur fondamentale. Une prise de conscience qui est intervenue dans un contexte exceptionnel, au cœur d’une crise mettant en lumière de fortes inégalités, dans les entreprises comme, plus largement, dans la société. Le confinement a ainsi été vécu dans des conditions confortables par certains collaborateurs, mais a été particulièrement difficile pour d’autres, notamment les parents avec de jeunes enfants. Les femmes ont été particulièrement touchées par la double journée de travail, et également particulièrement exposées au risque sanitaire du fait de leurs métiers. Les communicants ont été mobilisés en interne sur cette dimension humaine, cette nécessité de prendre en compte des situations très hétérogènes, et de valoriser la mobilisation exceptionnelle des salariés durant cette crise.

Cécile Guillaume - Un certain nombre d’entreprises ont largement informé et consulté leurs salariés pendant la crise. Elles ont également fortement communiqué avec les autres parties prenantes, comme les  élus locaux par exemple, pour trouver des solutions et continuer à maintenir des conditions acceptables de production ou de services. Je pense ici aux communicants dans certains EPHAD qui ont fait un énorme travail pour maintenir le lien avec les familles, et trouver des équipements de protection pour les salariés. Les communicants ont été impliqués, pour créer du lien entre les différents acteurs concernés et faire remonter les propositions émises. Ce sont des initiatives qu’il serait bon de poursuivre à l’avenir. De telles consultations, y compris avec les partenaires sociaux, permettent de construire des solutions ad hoc souvent pertinentes, au plus près des réalités du terrain. Elles sont aussi l’occasion de redonner du sens à l’initiative et à la responsabilité individuelle des salariés.

Cécile Guillaume - Les entreprises ont bien évidemment dû communiquer en direction de leurs clients, afin de leur expliquer de quelle manière allaient être produits les biens et les services. Mais la crise a également pu être l’occasion pour certaines entreprises de développer un autre axe de communication externe. Durant le confinement, les français ont accordé une grande attention aux travailleurs restant à leur poste, les caissières ou les agents d’entretien par exemple. Certaines entreprises ont su communiquer sur le sujet et se servir de cette valorisation inattendue pour redonner de la visibilité, mais aussi du sens à la mission de ces travailleurs. Une manière, pour elles, de « supporter » l’engagement des salariés dans cette crise.

Cécile Guillaume - La crise a en effet pu être, dans certaines entreprises, une opportunité pour revaloriser le métier des communicants et souligner l’importance de leur travail. Au sein de l'Executive Mastère Spécialisé® Communication, nous invitons justement les participants à mener une réflexion sur la contribution de leur fonction en entreprise et les moyens de mettre en lumière sa valeur ajoutée. La période du confinement a, en cela, été particulièrement intéressante. Dans un contexte d’incertitudes, où les canaux habituels de communication en présentiel disparaissaient, les compétences des communicants, notamment sur les réseaux sociaux, sont apparues précieuses. Ils ont démontré leur savoir-faire pour animer des communautés, et créer des liens virtuels là où les liens réels étaient rompus.