Catastrophes, gestion du danger et réparations

 
Responsable(s)

Sandrine Revet

A propos

Ce séminaire, animé au CERI par Sandrine Revet et par Cassandre Rey-Thibault (CEE), contribue à un axe de recherche du laboratoire « Violences et gestion du danger ». Depuis 2009, le séminaire Catastrophes et risques permet de faire dialoguer des travaux de différentes disciplines autour des questions posées par les catastrophes et les situations de risques. Il vise à poser les jalons de leur dialogue en sortant l’étude des catastrophes de leurs spécificités (catastrophes « naturelles », « technologiques », drames sanitaires, catastrophes nucléaires etc). Le séminaire place les recherches empiriques sur des situations « à risque » ou des catastrophes au cœur de la discussion.

En 2025, le séminaire propose d’explorer une diversité de cas de catastrophes et de situations de risque, pour interroger leur gouvernance et leur appréhension par différents types d'acteurs. Le séminaire permettra de poser des questions de méthode, et d'observer aussi ces situations comme des moments de possibles recompositions - à la fois comme facteurs et contributeurs de la catastrophe, et comme leviers de transformations post-catastrophe. Il croisera largement les entrées disciplinaires : histoire, sociologie, anthropologie, géographie, droit, etc.

Réseaux

Liste de diffusion Info Catastrophes et risques animée par Sandrine Revet.
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Programme

2025

Jeudi, 23 janvier 2025, 16-18h
Diego Arango López. professeur du Département de Pédagogie d'Histoire, Géographie et Sciences Sociales de l'Université Catholique de Maule, à Talca, Chili
“Histoire du risque d’incendie à Valparaiso, Chili. 1834-1906”
Salle G009, 28 rue des Saint-Pères

Vendredi 14 mars 2025, 16h-18h
Brice Molo (Afriques - Noria et CERMES 3)
“Le désastre comme passeport. L'État et la construction d'un exceptionnalisme victimaire et environnemental au Cameroun, 1980-2000”
Salle G009, 28 rue des Saint-Pères

Jeudi 27 mars, 16h-18h
Mathilde Hermelin-Burnol, EVS, Université de St Etienne, 
“Prévenir le risque d’exposition des riverains aux pesticides ou se prévenir des riverains ? Apports d’une approche géographique”

Vendredi 11 avril, 16h-18h
Juliette Woitchik, UCLouvain Saint-Louis Bruxelles (affiliée au CESIR). 
“Ethnographie sensible d'une catastrophe minière : le fleuve Rio Doce et ses entités, à Regência, Brésil” 

Vendredi 16 mai 2025, 16h-18h 
Valérie Arnhold, OCE Research Center, EMLYON Business School
“Des crises (in)comparables ? Organisations et expertise face aux accidents nucléaires « majeurs » (1979-2019)”

Qu’apprend-t-on des accidents nucléaires « majeurs », à l’instar de Fukushima Dai-ichi en mars 2011 ? Cette communication porte sur le rôle des savoirs experts dans la gestion post-catastrophe, en étudiant les dispositifs de « leçons » des accidents. Une enquête ethnographique multi-située des organismes de régulation et d’expertise de la sécurité nucléaire en France et au niveau international (2014-2018), ainsi qu’un corpus documentaire, ont permis d’observer le travail sur Fukushima au concret et d’en étudier les résultats.
A la différence d'accidents nucléaires du passé, qui ont fait l’objet d’une « singularisation » (Schmid, 2015), le travail sur Fukushima rend cet accident comparable dans une certaine mesure : Il produit une commensurabilité limitée de certaines caractéristiques de la sécurité nucléaire, en développant des « leçons » à partir d'une diversité d’échelles d’évaluation et de métriques existantes, tout en empêchant différentes hypothèses, méthodes et données sur les accidents de dialoguer. Les leçons n’apportent ainsi que peu de connaissances réellement nouvelles, malgré la catastrophe au départ considérée comme inédite, et restent valables uniquement dans leur contexte de production, empêchant d’en tirer des conclusions générales ou cumulatives. 
Replaçant le travail post-Fukushima dans les pratiques ordinaires des acteurs de régulation et d’expertise, la communication montre également que ces organisations bénéficient d'une autonomie relative dans la gestion des accidents nucléaires, qui conduit à promouvoir l’idée que les accidents majeurs peuvent être surmontés, tout en empêchant la critique des pratiques du passé. Ce cas ouvre des questions plus larges sur les limites des savoirs sur les crises en tant que situations dans lesquels les experts (re)définissent les états acceptables du monde.

Crédit : Greg Webb / IAEA / Wikimedia

Jeudi 26 juin 2025, 16h-18h

Reiko Hasegawa, CSO, Sciences Po
“Les déplacés et les personnes piégées à Fukushima: "Le droit au déplacement" pour la protection des populations en cas de catastrophes environnementales”

Travaux

Le séminaire a abordé les thématiques suivantes : Catastrophes, risques et sciences sociales (2009-2011, avec Julien Langumier) ; Simulations (2011-2012, avec Marc Elie et Frédéric Keck).

En 2012-2013, trois journées thématiques ont été organisées : Haïti : après la catastrophe ; Sciences et désastres ; Catastrophes et religions.

Entre 2012 et 2014, le groupe s’est associé avec Sophie Houdart et Vanessa Manceron du Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparée (LESC) de Nanterre pour animer le séminaire La mesure du danger. En 2015, en collaboration avec Alain Musset du Centre de recherches historiques de l’EHESS et Virginia Garcia Acosta du CIESAS au Mexique, il a abordé la thématique "Dialogues et discours croisés : catastrophes et interdisciplinarité", et en 2016-2017, avec Vanessa Manceron, celle de "Ce que le droit fait à la « nature ». Catastrophes, risques, environnement et justice".

Le groupe de recherche est actuellement impliqué dans le projet ANR RAVEX. Au CERI, Jan Wörlein, chercheur post-doctorant, vient consolider l’équipe. Outre la préparation de l’enquête en Martinique, il est en charge de la coordination de l’équipe sciences sociales de ce projet multidisciplinaire.

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