De l'hégémonie à la "prédation" ? Hypothèses sur la transformation de la puissance américaine
Zaki Laïdi
La perception couramment admise d'un décalage entre l'ampleur des ressources politiques des Etats-Unis - encore accrues par l'effondrement de l'URSS - et leur affaiblissement économique repose le problème de la puissance américaine. L'Amérique n'est-elle pas passée, notamment depuis 1985, du statut de puissance hégémonique, c'est-à-dire d'une puissance capable de consentir des sacrifices économiques et financiers en faveur d'alliés politiques privilégiés, à celui de puissance prédatrice, autrement dit d'acteur maximisant ses ressources politiques pour faire partiellement assumer par d'autres le coût de son déclin économique ?
En se plaçant dans une perspective essentiellement économique et en s'attachant surtout à l'observation des rapports entre les Etats-Unis et les nouveaux pays industrialisés d'Asie et d'Amérique latine, Zaki Laïdi explore cette hypothèse et conclut que, malgré le durcissement de l'exercice de la puissance américaine, celle-ci ne peut pour autant être qualifiée de prédatrice.
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