Le renouveau islamique en Azerbaïdjan, entre dynamiques internes et influences extérieures
Bayram Balci
L’Azerbaïdjan post-soviétique est le théâtre d’un renouveau de l’islam dans l’espace public, conséquence directe de la sortie de l’empire et de l’accession à l’indépendance qui s’est traduite par une réhabilitation du religieux, voire par l’intégration de l’islam à la nouvelle politique identitaire nationale. L’Azerbaïdjan se singularise dans toute l’ex-URSS par le fait qu’il est le pays musulman le plus laïcisé à cause d’une entrée précoce dans le giron de la Russie et parce qu’il fut longtemps le terrain d’affrontements idéologiques entre les Empires perses chiites et l’Empire ottoman sunnite. La convergence de facteurs internes – un islam préservé en dépit d’une politique soviétique antireligieuse – et externes – l’influence des pays voisins, Turquie, Iran et monde arabe – a présidé à la recomposition de l’islam azerbaïdjanais après la chute du communisme. Soucieux de préserver une laïcité qui fait la fierté de ses élites et de veiller à ce que le renouveau religieux ne crée pas de tensions entre les deux composantes (chiite et sunnite) de sa population, l’Etat a mis en place, avec difficulté et parfois une certaine maladresse, une politique religieuse loin d’être acceptée par tous. Toutefois, même contestées dans leur gestion de l’islam, les autorités azerbaïdjanaises contrôlent le phénomène religieux par une politique qui oscille entre tolérance et répression.
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