Prix du premier livre, Chaire d’études sur le fait religieux. Palmarès 2021
Prix du premier livre
Augustin Jomier, Islam, réforme et colonisation : une histoire de l’ibadisme en Algérie (1882-1962), Éditions de la Sorbonne, 2020.
Historien du Maghreb contemporain, Augustin Jomier est maître de conférences au département d’études arabes de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et chercheur au CERMOM. Ses recherches portent sur les transformations de l’islam et des cultures musulmanes du Maghreb à la période coloniale.
Le livre primé met en lumière une branche méconnue de l’islam, l’ibadisme, à travers une enquête sur sa métamorphose à la période coloniale. Suivant quatre générations de savants ibadites, originaires du Sahara algérien, l’auteur montre comment les ibadites d’Algérie se sont réinventés dans une dialectique complexe avec la France, mais surtout dans d’intenses échanges avec le Moyen-Orient. Envisager l’Algérie à travers l’évolution de sa culture religieuse permet de renouveler son histoire en prenant en compte la façon dont les populations colonisées ont donné sens aux cadres coloniaux et dont elles se sont réinventées.
Mention spéciale du jury
Mathieu Gervais, Nous on se sauve nous-mêmes. Sécularisation, identité paysanne et écologie, Van Dieren Editeur, 2020.
Diplômé de Sciences Po, docteur de l’Ecole pratique des hautes études, associé au Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL), Mathieu Gervais est enseignant-chercheur en sociologie et en science politique. Ses travaux portent sur l’évolution des liens entre pratiques et imaginaires, religion et écologie.
Le livre distingué par le jury s’intéresse aux transformations du monde agricole français dans la seconde moitié du XXe siècle et montre comment les agriculteurs ont développé à travers leurs pratiques, leur rapport à la terre, à l’écologie et à l’agriculture bio, des formes différenciées de spiritualité chrétienne engagée. Il s’appuie sur une enquête historique et sociologique qui souligne l’importance du religieux dans ces mutations qui ont affecté notre rapport à la nature.