RELIMIGRANTILLES. Religion et migration, des Antilles à l'Hexagone

 
Responsable(s)

Gwendoline Malogne-Fer et Juliette Galonnier

Equipe de recherche

Allan Anaïs (stagiaire)
Valérie Aubourg (Université catholique de Lyon, IC Migrations) 
Ysé Auque-Pallez (Sciences Po Bordeaux/LAM)
Julie Blanc (Centre Maurice Halbwachs, ENS PSL) 
Joao Cartry (stagiaire)
Yannick Fer (CNRS, CMH, IC Migrations)
Juliette Galonnier (Sciences Po CERI, IC Migrations)
Ary Gordien (CNRS, LARCA)
Marine Haddad (Institut national d’études démographiques)
Linda Haapajärvi (Université d’Helsinki/CMH, IC Migrations)

Gwendoline Malogne-Fer (Centre Maurice Halbwachs)
Aurélie Roger (Laboratoire caribéen de sciences sociales, Université des Antilles)
Ayasia Telesca-Whipple (stagiaire)

A propos

Ce projet s’intéresse à la manière dont la religion - en tant que croyances, pratiques et institutions - accompagne l’expérience de la migration chez les Antillais et Antillaises vivant en France hexagonale (plus précisément en Ile-de-France), afin d’éclairer les articulations entre religion, migration et racialisation au sein de l’espace national français.

Les recherches sur les migrations antillaises prêtent assez peu d’attention aux pratiques et aux appartenances religieuses, qui jouent pourtant un rôle spécifique dans la vie quotidienne de beaucoup de personnes issues des Antilles. La religion offre en outre un point d’entrée particulièrement pertinent pour analyser les tensions entre universalisme et expérience du racisme au sein de la citoyenneté française. Elle participe en effet directement aux constructions identitaires individuelles et collectives, en dialogue avec d’autres formes de catégorisations sociales comme les assignations ethno-raciales, la classe, la génération ou le genre. Ce projet met en œuvre une analyse comparative et transversale de ces phénomènes, en investissant plusieurs terrains religieux et en décloisonnant l’objet religieux pour l’inscrire pleinement dans le contexte social où il prend sens.

La recherche s’organise autour de trois axes thématiques :

  • En premier lieu, il s’agit d’étudier la façon dont le religieux se recompose dans la migration entre les Antilles et l’Hexagone. On s’intéresse aux effets des conditions sociales d’installation en termes de pratiques religieuses et au rôle de l’appartenance religieuse dans les expériences d’intégration et de discrimination. En s’intéressant aussi aux enfants qui grandissent en Hexagone, l’analyse interroge en outre les modalités de transmission religieuse entre générations en contexte migratoire.
  • Ensuite, ce projet vise à saisir dans quelle mesure la désaffiliation ou l’affiliation religieuse (au catholicisme, largement majoritaire, mais aussi au protestantisme évangélique, au judaïsme messianique, à l’islam, etc.) affectent la façon dont les Antillais sont perçus et catégorisés racialement dans la société française ainsi que leur propre rapport à la citoyenneté et à l’histoire antillaise. On s’intéresse par ailleurs à la position des personnes antillaises au sein de ces différents espaces religieux et à la place qui leur est accordée par les institutions religieuses : du point de vue de leur (in)visibilité, de leur accès aux positions de responsabilités et des processus de catégorisation, de reconnaissance ou de stigmatisation intra-religieux.
  • La population antillaise en Ile-de-France se caractérise enfin par des dynamiques de circulation entre Antilles et Hexagone et des pratiques qu’on peut qualifier de « transrégionales ». Ce projet a donc également pour objectif d’identifier les discours et les acteurs religieux qui circulent, ainsi que leurs effets sur les familles et les espaces religieux des Antilles et d’Ile-de-France, les liens mémoriels qui rattachent les migrants à leur terre d’origine et les transformations religieuses qui accompagnent les évolutions en cours de ces circulations transrégionales.

La méthode d’enquête est principalement qualitative, fondée sur l’observation ethnographique et des entretiens individuels ou collectifs. Ces données qualitatives sont complétées par un cadrage quantitatif issu des enquêtes Trajectoires et origines et migration, famille et vieillissement, réalisées par l’Ined entre 2008 et 2010 et dont les deuxièmes volets sont en cours de finalisation. 

Les enquêtes de terrain sont organisées en deux phases : une phase principale en Ile-de-France, suivie d’une seconde phase complémentaire en Guadeloupe et en Martinique. Les liens familiaux, en particulier les relations de parentalité et de fratrie, seront notre point d’entrée sur le terrain d’enquête et c’est en suivant ce fil que nous poursuivrons les enquêtes aux Antilles, auprès des parents d’enquêtés rencontrés en Ile-de-France. L’entrée par les familles permet de saisir de façon intime et non figée les rapports à la migration, à la mémoire et à « l’identité », qui prennent corps aussi bien dans les récits familiaux, que dans leurs silences. 

Ce travail bénéficie du soutien financier de l’Institut Convergences Migrations porté par le CNRS, portant la référence ANR-17-CONV-0001.

Durée du projet : 
Janvier 2022-décembre 2024

Crédit photo : Yannick Fer et Olivier Fer

Type de projet
ANR
Programme

25-26 juin 2024
Sciences Po, Amphithéâtre Erignac, 13, rue de l’Université 75007 Paris

Religion et migration, des Antilles à l’Hexagone
Colloque de clôture du programme de recherche ReliMigrAntilles (IC Migrations - CERI, Sciences Po/CNRS)

Ce colloque s’intéresse à la manière dont les religions – en tant que croyances, pratiques et institutions – participent à la définition et à l’affirmation d’une « antillanité » aux Antilles et accompagnent l’expérience de la migration chez les Antillais vivant dans l’Hexagone. Il rassemble des sociologues, politistes et anthropologues du programme ReliMigrAntilles – financé par l’Institut Convergences Migrations (2022-2024) et accueilli au CERI (SciencesPo/CNRS) – dont l’objectif est d’éclairer les articulations entre religion, migration et racialisation au sein de l’espace national français. 


Messe du 15 août lors de fête patronale de Sainte-Marie, Martinique (2023), crédit: Gwendoline Malogne-Fer

Mardi 25 juin
9h30-10h - Café d’accueil 
10h15 – Introduction, par Gwendoline Malogne-Fer et Juliette Galonnier
10h30-12h30 - Panel 1 : La place du religieux dans les identifications collectives en Guadeloupe et en Martinique
•       Allan Anais, « Etudier les liens entre religion et migrations aux Antilles à partir des enquêtes de la statistique publique »
•       Ary Gordien, « La place du religieux dans l’affirmation de la “guadeloupéanité” »
•       Lou Kermarrec, « Croire : dialogues du catholicisme et de l’hindouisme en Guadeloupe. Réflexion autour d’un terrain ethnographique »
Discutante : Audrey Célestine

12h30-14h Déjeuner 

14h-16h – Panel 2 : Institutions religieuses et mémoires de l’esclavage
•       Gaetano Ciarcia, « La Route de l’Esclave dans le labyrinthe des mémoires en Guadeloupe »
•       Gwendoline Malogne-Fer, « L’Église catholique et la mémoire de l’esclavage en Martinique »
•       Yannick Fer, « Le territoire, la nation et Israël : analyse d’une tentative d’élaboration d’un charismatisme martiniquais »
Discutante : Aurélie Roger

16h-16h30 Café

16h30-18h Documentaire Bèlè Légliz : des coups de tambours dans l’église, réalisé par Yannick Fer et Gwendoline Malogne-Fer (2024)
Discutant : Jean-Claude Girondin

Mercredi 26 juin

10h-10h30 Café d’accueil
10h30-12h – Panel 3 : Inégalités territoriales et circulations transatlantiques   
•       Linda Haapajärvi et Marine Haddad, « Religion, mobilité et sépulture : comment le catholicisme structure les subjectivités des Antillais·es »
•       Linda Haapajärvi, « Morts et mouvements critiques. La politisation ordinaire des morts du Covid-19 dans les familles guadeloupéennes multi-situées »
Discutante : Audrey Célestine  

12h-13h30 Déjeuner 

13h30-15h - Panel 4 : Mobilités géographiques, sociales et religieuses entre les Antilles et l’Hexagone
•       Julie Blanc, « “Se grandir par Jésus”, de part et d’autre de l’Atlantique : trajectoires adventistes et ascension sociale entre la France hexagonale et les Antilles »
•       Valérie Aubourg, « Prêtres martiniquais. Deux parcours vocationnels entre les Antilles et l’Hexagone »
Discutante : Théoxane Camara 

15h-15h30 Café 

15h30-17h30 - Panel 5 : Socialisation, engagement et désengagement religieux
•       Ayasia Telesca-Whipple, « Une transmission “par miettes” : monographie de la famille Lubin » 
•       Juliette Galonnier, « Saisir les arrangements familiaux autour du religieux. Familles antillaises de l’Hexagone à l’épreuve de la conversion »
•       Joao Cartry, « Homosexualité et croyance dans la migration. Les trajectoires religieuses des gays et des lesbiennes originaires des Antilles »
Discutante: Stéphanie Condon

 

Travaux

Retrouvez les enregistrements du colloque de clôture du projet Relimigrantilles 

Religion et migration, des Antilles à l’Hexagone

en cliquant ICI 

 

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