Sociologie des élus nationaux et régionaux du Raj à l’Union Indienne contemporaine (LIA "SPINPER")
Christophe Jaffrelot
Autour du porteur du projet, l'équipe scientifique comprend Geneviève Michaud du CDSP, Virginie Dutoya (Centre Emile Durkheim), ainsi que Rajkamal Singh et Gilles Verniers (Université Ashoka). Les équipes françaises et indiennes jouissent d'une rare complémentarité dans la collecte des données (une spécialité de l'Université Ashoka), leur traitement (une spécialité du CDSP) et leur interprétation (un point fort du CERI, du Centre Emile Durkheim de Sciences Po Bordeaux et de l'Université Ashoka).
Avec ce projet piloté par Christophe Jaffrelot, le CERI se trouve impliqué pour la première fois dans un LIA, Laboratoire de recherche associé. "Laboratoire sans murs", un LIA associe des équipes d'un centre de recherche affilié au CNRS et d'un établissement étranger, qui mettent en commun leurs ressources pour réaliser ensemble un programme scientifique. La création d'un LIA relève de la décision du CNRS.
Portant sur les caractéristiques politiques et socio-économiques des élus indiens depuis l'époque coloniale, le projet s'intéresse à l'ensemble des élus nationaux et régionaux, depuis les premières élections organisées au sein du Raj après les réformes de 1919 jusqu'à nos jours, ainsi que sur les candidats des principaux partis. Il implique la combinaison d'approches qualitatives et quantitatives, essentielles pour définir les catégories d'analyse pertinentes et pour traiter les données collectées.
Les résultats attendus de ce travail sont de plusieurs ordres :
- constitution d'une base de données de référence à laquelle les chercheurs internationaux auront accès ;
- analyse du profil sociologique des élus indiens et de son évolution du point de vue des variables classiques (genre, âge, profession, niveau d'études, patrimoine, etc.), mais aussi du point de vue de la caste, de la tribu et de la religion (dont l'identification nécessite souvent un travail de terrain) ;
- étude du phénomène dynastique, certaines circonscriptions étant dominées par les mêmes familles sur plusieurs générations ; examen des poursuites judiciaires dont les élus font l'objet.
La création du LIA permet trois types de retombées majeures : d'une part, des transferts de compétences entre spécialistes des méthodes quantitatives et qualitatives, entre Français et Indiens et entre chercheurs seniors et juniors (y compris doctorants) ; d'autre part, des événements publics, en Inde, en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, les pays d'où viendront les participants ; et enfin, des publications dans les revues de référence de la discipline et dans les meilleurs presses universitaires internationales.
Le projet durera quatre ans, de 2017 à 2020.