Critique internationale - Sommaire
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Hermann Schmitt, Jacques Thomassen (eds.), Political Representation and Legitimacy in the European Union, Oxford, Oxford University Press, 1999, 306 pages.
Richard S. Katz, Bernhard Wessels (eds.), The European Parliament, the National Parliaments, and European Integration, Oxford, Oxford University Press, 1999, 278 pages.
Warren E. Miller, Roy Pierce, et al., Policy Representation in Western Democracies, Oxford, Oxford University Press, 1999, 180 pages.
Diner (Dan), Das Jahrhundert verstehen. Eine universalhistorische Deutung, Francfort, Fischer Taschenbuch Verlag, 2000, 383 pages.
Durandin (Catherine), Roumanie – Un piège ? Saint-Claude-de-Diray, Éd. Hesse, 2000, 168 pages.
Esposito (John), Tamimi (Azzam), eds., Islam and Secularism in the Middle East, Londres, Hurst, 2000, 214 pages.
Fargues(Philippe), Générations arabes, l’alchimie du nombre, Paris, Fayard, 2000, 346 pages.
En quête d'une légitimité mise à mal par la médiocrité de ses résultats, l'aide publique au développement a été recentrée par ses principaux acteurs autour de la lutte contre la pauvreté, ce qui est extrêmement réducteur et ne peut conduire qu'à de nouveaux mécomptes. En réalité, l'aide a toujours reposé sur trois fondements : l'éthique, le géostratégique et l'économique, lesquels ont évolué notamment sous l'effet de la chute du mur de Berlin, de la mondialisation économique et de la mobilisation des opinions publiques. Une manière prometteuse de sortir des contradictions dans lesquelles l'aide est aujourd'hui emprisonnée serait de s'appuyer sur la théorie des biens communs planétaires. Celle-ci fournit en effet un fondement économique et a-moral de l'ensemble des objectifs de l'aide, permettant de la réintégrer dans l'agenda des maîtres de la planète.
Il y a deux problèmes avec le concept de "mondialisation" : "mondial" et "-isation". La première moitié du terme occulte le fonctionnement inégal et heurté des connexions à longue distance et détourne de l'étude concrète de leurs mécanismes. La seconde, en laissant entendre que l'intégration du monde se fait maintenant, sous-estime l'amplitude des mouvements des capitaux, des hommes, des idées et de la culture de ces quatre derniers siècles et surestime le déclin des institutions nationales. Comme la théorie de la "modernisation" dans les années 1950, le discours sur la "mondialisation" doit sa large audience au fait qu'il suppose la cohérence et la direction unique d'une évolution, ce qui évite de s'interroger sur l'enchaînement des causes et le déroulement des processus : mais c'est justement cela qui fait de lui un discours trompeur. Il serait plus utile d'analyser en finesse les processus et les réseaux transfrontaliers, qui ne sont pas nécessairement planétaires.
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Ayant conquis son audience en se battant contre la gabegie de l'Etat, contre le parasitisme du Sud et contre l'immigration (voire les immigrés), la Ligue du Nord se devait de mettre en avant, face à tous ces "ennemis", une entité positive : c'est la "Padanie", ou ensemble des territoires du Nord de l'Italie. Mais la nation padane est à inventer entièrement, ne s'enracinant dans aucune réalité historique, géographique ou culturelle. Si certains idéologues du parti ont une conception libérale de l'appartenance padane, celle d'un partage de valeurs comme le travail et la liberté, ils sont très minoritaires. La plupart cherchent à construire (souvent par un discours d'exclusion) une communauté de culture. Mais, devant la fragilité des résultats, une minorité est tentée de passer à l'invention d'une "autochtonie" dont seuls pourraient se targuer les descendants des habitants "originels" du Nord, supposés celtes
La prégnance en Belgique d'un système d'identités exclusives (on est soit flamand, soit wallon) ne laisse pas place à des identités mixtes. Si le Vlaams Blok a si bien réussi sa percée en Flandre et même à Bruxelles, c'est qu'il épouse cette conception très généralement admise même chez ses adversaires antiracistes, qui se manifeste notamment par une exigence de conformisme : appartenir est une orthopraxie. Le trait du "programme" du Vlaams Blok qui lui vaut ses plus grands succès, l'islamophobie, se nourrit en outre du fait que, l'islam n'étant pas un "pilier" de la société belge consociationnelle, les musulmans sont en Belgique des étrangers absolus.
La notion d'autochtonie est en Géorgie un élément essentiel de la définition des droits politiques. Aussi, outre les Géorgiens, certaines "minorités nationales" cherchent-elles de leur côté à affirmer une antériorité de présence sur le territoire, ce qui conduit nécessairement à des conflits ; d'autres au contraire jouent le jeu de l' "invité reconnaissant". Si le registre de l'autochtonie est beaucoup plus universel qu'on ne le prétend parfois, il s'appuie dans le Caucase sur des particularités fortes : l'importance des rites de l'hospitalité dans les coutumes et la littérature, la concomitance du nationalisme géorgien avec l'imaginaire historique, enfin les théories soviétiques de la nationalité et de l'ethnogenèse et les politiques qu'elles fondaient. La mondialisation et, en conséquence, l'apparition en Géorgie de nombreux acteurs étrangers (investisseurs, agences bilatérales, organisations internationales) promettent de beaux jours à la thématique de l'autochtonie.
Le discours de l'autochtonie se généralise sur le continent africain et donne parfois lieu à des mises en actes tragiques (expulsions, pogroms et génocides). Cette évolution est curieusement liée à la démocratisation et aussi au retour de l'autoritarisme, l'autochtonie devenant alors un enjeu politique (Qui vote où ? Qui a le droit d'être candidat ?). Elle accompagne aussi un certain moment économique, celui de la mondialisation et du désastre économique qui voit s'aviver la concurrence entre citoyens pour l'accès à certains biens publics (école, santé…). Malgré ses effets destructeurs, il n'est toutefois pas encore exclu que, comme à Athènes, elle ne se révèle le germe d'une future citoyenneté.