La financiarisation dans le secteur de la santé : tendances, enjeux et perspectives

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LA FINANCIARISATION DANS LE SECTEUR DE LA SANTE : TENDANCES, ENJEUX ET PERSPECTIVES.

Daniel Benamouzig, titulaire de la Chaire santé et Yann Bourgueil, membre de la Chaire santé de Sciences Po.

LE MOUVEMENT DE LA "FINANCIARISATION" AU SEIN DU SYSTEME DE SANTE

Cette note porte sur les expressions d’un mouvement de “financiarisation” au sein du système de santé. Elle s'efforce, avec une visée exploratoire, d’identifier et d’illustrer un certain nombre de tendances récentes et d’enjeux transversaux, sans prétendre les analyser de manière exhaustive ni entièrement reposer sur des données précises à ce stade. Elle se fonde sur des échanges et réflexions conduits au sein de la Chaire Santé de Sciences Po, en relation avec la DSES de la CNAM.

Elle donne lieu à l’ébauche de propositions, en aucun cas de solutions, qui doivent être appréciées plus avant, non seulement sur la base de diagnostics plus précis mais aussi d’orientations politiques et concertées avec tout ou partie des acteurs impliqués.

UN DEBAT DANS UN CONTEXTE DE TRANSFORMATION DE L'ORGANISATION DES SOINS

Les débats actuels sur la financiarisation s’inscrivent dans une histoire longue, et dans une tradition pluraliste, à la fois publique et privée, du système de santé français, qu’elle interroge à nouveaux frais. D’un côté, l’intervention renouvelée d’acteurs privés donne à voir un déplacement vers des formes de propriété, d’organisation et d’activités susceptibles d’être animées et justifiées par des logiques financières, à but lucratif.

La thématique de la financiarisation interroge la question du pluralisme du système de santé français, de ses composantes, à la fois anciennes et en évolution constante, ainsi que des capacités et formes spécifiques de régulation de ces espaces composites, ne se réduisant pas aux seules formes traditionnelles de l’action publique ou d’acteurs privés historiques. 

La financiarisation questionne aussi en creux la thématique de l’investissement nécessaire dans le secteur de la santé dans un moment de transformation de l’organisation des soins et de bascule démographique, avec un vieillissement de la population et le départ à la retraite des médecins du baby-boom.

Si les acteurs privés investissent aujourd’hui dans la santé, notamment dans le secteur ambulatoire traditionnellement libéral ou privé, n’est-ce pas parce que ce secteur est caractérisé par un sous-investissement chronique caractérisé par des accélérations brutales et des ralentissements prolongés et par une orientation à dominante hospitalière ? Le contexte macroéconomique, caractérisé par une disponibilité de capitaux, n’est-il pas de surcroît déterminant dans le développement de la “financiarisation” de santé, indépendamment de ses dynamiques et caractéristiques propres ?               

Pour découvrir la note sur la financiarisation dans le secteur de la santé, cliquez ici (PDF 431,1 Mo).

Pour découvrir le dernier article de Yann Bourgueil. Financiarisation des soins et santé publique : une occasion de relire Hippocrate. Revue Médicale Suisse, 25 septembre 2024.

 

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