Jean-François Ratelle, université d’Ottawa (Canada)
Depuis 2012, entre 4 000 et 5 000 citoyens russes ont gagné la Syrie ou l’Irak pour rejoindre les rangs des différentes factions jihadistes incluant plus de 1 000 Daghestanais et Tchétchènes. Ce nombre fait de la Fédération de Russie le principal exportateur de combattants étrangers dans le conflit, dépassant même, en cela, des pays comme l’Arabie Saoudite, la Turquie et la Jordanie.
Observatoire international du religieux
Le renouveau religieux de la Fédération de Russie nécessite d’être recontextualisé par rapport à l’ensemble des transformations postsoviétiques. Le développement de l’Etat séculier russe se caractérise en effet par la disparition du régime totalitaire et la « parade des souverainetés »
Anne Le Huérou, université Paris Nanterre, ISP
Silvia Serrano, université Paris Sorbonne, Eur’Orbem
L’évocation de l’islam en Tchétchénie est généralement associée à deux tendances. D’une part, il constitue un élément de mobilisation pour la rébellion qui s’est affirmée dès les années 1990 et a culminé avec la création d’un Emirat du Caucase, suivie d’un ralliement à l’Etat islamique de la plupart des groupes insurgés de Tchétchénie et des républiques voisines du Caucase du Nord. D’autre part, Ramzan Kadyrov, qui dirige la République de Tchétchénie depuis 2006, utilise l’islam comme un élément de légitimation de son pouvoir personnel.