Peut-on, doit-on se passer des frontières ? Entretien avec Astrid von Busekist

 Astrid von Busekist, professeure des universités au CERI, a publié avec Dominique Bourg et Michel Foucher Frontières, une illusion ? Méditations sur le risque (Philosophie Magazine éditeur). Elle répond ici à nos questions sur un sujet brûlant et qui suscite souvent des polémiques.


"Il est difficile de donner une seule définition. Comme je le montre dans le texte, les frontières ne sont pas seulement politiques ou géographiques ; elles se déclinent dans un ensemble de situations sociales et elles sont mouvantes. Un migrant qui franchit une frontière étatique a encore beaucoup d’autres obstacles à franchir. La frontière n’est pas seulement une ligne sur une carte, même si la carte, comme métaphore, nous aide à la comprendre. Elle sépare des territoires géographiques, et les espaces sociaux et mentaux. Elle sépare le haut du bas, le nous du eux, le dedans du dehors, le sacré du profane, la gauche de la droite. Les lignes sont partout, mais lorsqu’elles prennent la forme de frontières entre États elles sont consistantes, lourdes de signification, par leur caractère politique, social, symbolique, épistémique. Jo Carens le résume très bien : « les frontières ont des gardes et les gardes ont des armes ».

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