Critique internationale - Sommaire
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Robert Skidelsky, John Maynard Keynes trois volumes, Londres, Macmillan
I. Hopes Betrayed : 1883-1920 1983, 447 pages.
II. The Economist as Saviour : 1921-1937 1992, 731 pages.
III. Fighting for Britain : 1937-1946 2000, 580 pages.
Hopkins (A.G.), ed. Globalization in World History, Londres, Random House, 2002, 278 pages.
Jacquet (Pierre), Pisani-Ferry (Jean), Tubiana (Laurence), Gouvernance mondiale. Rapport de synthèse, Paris, La Documentation française, 2002, 505 pages.
Mastnak (Tomaz), Crusading Peace. Christendom, the Muslim World, and Western Political Order ,Berkeley, University of California Press, 2002, 406 pages.
Naylor (R.T.), Wages of crime. Black markets, Illegal Finance and the Underworld Economy. Ithaca et Londres, Cornell University Press, 2002, 336 pages.
Maindo Monga Ngonga (Alphonse), Voter en temps de guerre. Kisangani (RD-Congo), 1997 Paris, L’Harmattan, 2001, 226 pages.
Dans un pays, Cuba, dont les dirigeants politiques fondent une large part de leur légitimité sur un discours de souveraineté nationale dirigé principalement contre les États-Unis, le dollar circule pourtant librement et officiellement. Les autorités en ont décidé ainsi peu de temps après le début de la dramatique crise économique dans laquelle l'île s'est trouvée plongée en conséquence de la chute de l'URSS. Mais elles sont parvenues à contrôler le processus grâce à un dispositif monétaire complexe et inventif, comportant trois monnaies : le peso, le peso convertible et le dollar, à la fois protégées les unes des autres mais en communication permanente. De fait, la circulation du dollar n'a entamé que de façon limitée les grands choix sociaux égalitaires du régime. Le succès, relatif mais indéniable, de cette réaction à la crise n'en atteint pas moins aujourd'hui, de l'avis général, ses limites. Les économistes cubains restent partagés sur les dispositions à prendre pour le consolider et l'amplifie
On l'oublie souvent : ce sont les États-Unis qui, à la fin des années soixante-dix, à la suite d'un tragique suicide collectif et d'un rapport parlementaire sur les agissements de l'organisation Moon, ont pris l'initiative de la "lutte contre les sectes" - suivis assez lentement, au début, par les pays européens. La situation est aujourd'hui inversée, mais une grande différenciation se fait jour au sein même de l'Europe. Si l'idéologie de l'Eglise de Scientologie heurte tout spécialement l'Allemagne qui y perçoit des relents de nazisme, c'est la France qui, par suite de sa laïcité si étroitement liée à son identité politique, s'est trouvée à la pointe de la lutte contre les sectes. Il n'en demeure pas moins qu'une politique de prévention contre l' "endoctrinement" pose des problèmes de fond à peu près insolubles dans des pays pour lesquels la liberté religieuse est un acquis démocratique intangible.
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Des mesures de discrimination positive en faveur des intouchables ont été prises en Inde dès l'époque coloniale, notamment sous la forme de quotas dans la fonction publique. Elles ont été reprises presque telles quelles par les dirigeants de l'Inde indépendante sans susciter de débat, les intouchables étant situés si bas dans la société qu'ils ne menacent pas les privilèges de l'élite. Les difficultés commencent avec les castes situées juste au-dessus. Difficultés de définition, dans une jeune nation soucieuse d'unité et désireuse de dépasser la division en castes ; difficultés de mise en œuvre, dès lors que les castes situées entre les intouchables et les "deux fois nés" constituent la majorité de la population, et que les castes supérieures, se sentant menacées par toute mesure en faveur de ces castes intermédiaires, résistent. Après une longue période de blocage, ces basses castes se sont mobilisées à partir des années 1980. Elles ont aussi formé des partis politiques pour les défendre. Dès lors, la loi du nombre joue pour
La discrimination positive en faveur des non-Blancs a pénétré en Afrique du Sud par deux voies d'innovation technique : celle du droit, avec la longue réflexion des dirigeants de l'ANC en exil, à partir du milieu des années 1980, sur les objectifs constitutionnels pour l'après-apartheid (la discrimination positive a été choisie délibérément comme un dispositif éminemment négociable, contrairement à des mesures d'expropriation et de redistribution) ; et celle du gouvernement d'entreprise, à partir du moment où la pression s'est accrue en faveur du boycottage international du pays de l'apartheid, à peu près à la même époque (c'est en s'appuyant sur leur bonne conduite en matière de politique du personnel, incarnée dans le respect des principes d'égalité raciale du "code Sullivan", que les investisseurs étrangers ont longtemps justifié, contre l'avis des partisans du boycottage, leur maintien dans le pays). Ces deux importations antérieures au changement de régime ont pris corps dans la nouvelle Afrique du Sud.
Dans les années quatre-vingt-dix, les politiques de discrimination positive (dans l'embauche, l'université et les marchés publics) ont fait l'objet d'attaques répétées et ont été peu à peu partiellement démantelées. S'appuyant notamment sur des arguments méritocratiques et sur le principe de color-blindness, les ennemis de ces politiques ont eu recours à la voie judiciaire ou à celle des référendums d'initiative populaire dans certains Etats, pour en venir à bout. Mais, si les arrêts des tribunaux et les résultats des scrutins leur ont le plus souvent été favorables, la Cour suprême a évité soigneusement jusqu'ici de devoir prendre une position tranchée ; et par ailleurs il n'est pas sûr que les grandes universités concernées aient renoncé à pratiquer, sous une forme éventuellement masquée, un certain niveau de préférence raciale qu'elles jugent toujours indispensable.
Si la Constitution française exclut toute distinction entre citoyens selon (entre autres) la race, ce qui interdit toute politique de discrimination positive, ce modèle s'est trouvé contesté par l'existence indéniable de discriminations racistes dans la réalité quotidienne de l'emploi, du logement, etc. La volonté de "promouvoir l'intégration" des citoyens d'origine étrangère victimes de ces discriminations a conduit les pouvoirs publics à tenter de se doter d'instruments de mesure des populations touchées et de la discrimination elle-même - à peu près en vain jusqu'ici. Toutefois, l'action de l'Union européenne, très éloignée dans ses conceptions de la tradition française, influe sur la politique de la France, non seulement directement, par le biais de ses directives, mais aussi par une influence plus indirecte, celle de ses méthodes et procédés.