victor.santosrodriguez

Victor Santos Rodriguez

victor.santos@graduateinstitute.ch

Victor Santos Rodriguez est un politologue de formation avec une expertise transdisciplinaire dans les domaines des relations internationales, des mobilités humaines, des études de sécurité, du travail, du genre, des sexualités et des cultures populaires. Il a enseigné à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève et à l’Université de Lausanne où il est membre associé du Centre d’histoire internationale et d’études politiques de la mondialisation (CRHIM). Sa recherche actuelle explore le nœud migration-genre-(in)sécurité sous l’angle des politiques du corps. Cet axe d’enquête l’amène à étudier des questions aussi variées que les régimes genrés de mise au travail, la parentalité entravée, les effets de pouvoir associés au regard médical, les exclusions urbaines, l’histoire orale ou encore les formes de résistance corporelle dans le jeu du visible et de l’invisible.

Victor Santos Rodriguez a obtenu un financement du Fonds national suisse (FNS) pour mener un projet de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris. Le projet s’intitule « Family Reunification Politics in Postwar Western Europe: Migrant Women, State Control and Reproductive Bodies ».

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Thèse

« Gouvernement par la peur, insécurisation lucrative : une histoire de la Suisse moderne depuis les marges immigrées » / "Government through Fear, Lucrative Insecuritization: A History of Modern Switzerland from the Immigrant Margins" || Jury de thèse / Thesis Committee: Keith Krause, Elisabeth Prügl & Stefano Guzzini || Institut de hautes études internationales et du développement / Graduate Institute of International and Development Studies (IHEID), 2015-2020

Recherches en cours

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le choc pétrolier de 1973, les États industrialisés d’Europe de l’Ouest ont recruté des travailleur·euse·s étranger·ère·s en grands nombres pour combler les pénuries de main-d’œuvre nationale. Les politiques migratoires de ces pays pouvaient toutefois différer de manière significative. La Suisse se singularisait alors par sa politique, la plus restrictive de la région, en matière d’établissement et d’intégration des étranger·ère·s. L’instrument central de cette politique était le statut de saisonnier·ère, une construction légale particulièrement coercitive qui imposait, entre autres, une stricte interdiction du regroupement familial aux travailleur·euse·s étranger·ère·s.

Le projet de recherche a pour ambition de mettre au jour les multiples impacts de cette interdiction sur les saisonnières et les épouses de saisonniers, notamment dans le cadre de la visite médicale de frontière et dans les domaines du travail, des choix reproductifs et de la parentalité. Le projet entend nourrir notre compréhension de leurs expériences en les comparant à celles vécues par d’autres femmes immigrées en France, un pays où les autorités favorisaient l’établissement des travailleur·euse·s étranger·ère·s et de leur famille. À des fins de comparabilité, cette recherche se concentre sur les vécus des femmes espagnoles qui ont migré en Suisse et en France entre 1961 et 1973.

Le projet, hautement interdisciplinaire, emprunte à la science politique, à l’économie politique, à la sociologie et aux relations internationales, tout en mobilisant une méthodologie basée sur l’histoire orale et le travail d’archive. Il est animé par l’urgence de recueillir et de mettre en valeur les récits de ces femmes qui ont migré durant la période des « Trente Glorieuses ».

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