Drogues au travail : un phénomène aggravé par 40 ans de prévention mal ajustée

Drogues au travail : un phénomène aggravé par 40 ans de prévention mal ajustée

Par Renaud Crespin dans TheConversation
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Drogues au travail : un phénomène aggravé par 40 ans de prévention mal ajustée

En France, l’action publique sur les usages de substances psychoactives (SPA) au travail, n’est pas nouvelle. L’histoire de la lutte contre l’alcool au travail en témoigne.

Cependant, les produits ont changé, se sont diversifiés ; leur mode de consommation et la lutte contre leurs effets au travail aussi. Désormais, une politique de prévention et de gestion des conduites addictives, impliquant des produits (légaux ou illégaux) ou des comportements excessifs (écrans, travail, etc.), oriente l’action publique.

La trajectoire de cette politique reste marquée par des tensions et bifurcations expliquant les difficultés de sa mise en œuvre. Trois grandes phases scandent son histoire. Tout d’abord, le problème des drogues au travail émerge dans la seconde moitié des années 1980. Dans un contexte international de relance de la « guerre à la drogue », les premières mesures françaises répondent à une demande de l’entreprise pharmaceutique Syva-bioMérieux, alors leader mondial sur le marché du dépistage des drogues.

Par le biais d’une charte destinée aux entreprises françaises, l’objectif est de généraliser le dépistage des toxicomanies sur le modèle étatsunien. Saisie, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies (Mildt) charge alors le ministère du Travail et le Conseil consultatif national d’éthique d’évaluer la conformité de cette charte avec les règles juridiques et éthiques du travail. Les avis rendus réfutent la spécificité des toxicomanies pour les traiter comme des enjeux de santé au travail tout en cantonnant le dépistage aux seuls postes à risques.

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