Sophie Dubuisson-Quellier,

Sophie Dubuisson-Quellier,

nouvelle directrice du CSO
  • Sophie Dubuisson-QuellierSophie Dubuisson-Quellier

Le 1er janvier 2023, le Centre de sociologie des organisations change de direction :Sophie Dubuisson-Quellier succède à Olivier Borraz, en poste depuis juillet 2013.

Sophie Dubuisson-Quellier, Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, Olivier Borraz et Marie-Hélène Papillon, Déléguée régionale de la délégation Île-de-France Villejuif du CNRS.

Entretien avec la nouvelle directrice du laboratoire.

Vous êtes chercheuse au CSO depuis 2003, et vous vous apprêtez à en prendre la direction. Quels sont vos liens et votre histoire avec ce laboratoire ?

A la différence des précédents directeurs et précédentes directrices, je ne suis pas un "pur" produit du CSO. J'ai été formée au Centre de sociologie de l'Innovation à l'Ecole des Mines de Paris. J'y ai fait une thèse en sociologie économique qui a contribué à mettre en évidence le rôle des dispositifs matériels dans la coordination économique. Mais j'ai vite souhaité développer une approche plus politique des relations marchandes, en mettant en évidence les rapports de force, entre l'offre et la demande, mais aussi entre les offreurs, et enfin entre les différents acteurs cherchant à cadrer l'action économique, comme les organisations militantes par la consommation engagée, ou encore l'Etat par le gouvernement des conduites. Lorsque j'ai candidaté au CNRS en 2003, après avoir été maître de conférence à l'Ecole des Mines de Nantes, le CSO m'est apparu assez logiquement comme un laboratoire où je pouvais développer mes recherches, à la fois parce que le marché y était déjà perçu comme un espace organisé et parce que la notion de pouvoir est fondamentale dans l'approche de sociologie des organisations.

En outre, j'ai découvert un centre de recherche profondément collectif. Et vingt ans après y être entrée, je trouve que cette dimension s'est encore renforcée, comme en témoignent les nombreux projets et ouvrages collectifs que nous y produisons, comme dernièrement avec la publication “La société des organisations”. L’ouvrage, dirigé par Olivier Borraz, mon prédécesseur à la tête du laboratoire, a mobilisé les 28 chercheurs du CSO. Cette qualité du CSO est essentielle à mes yeux, la recherche est une activité collective, même si aujourd'hui les politiques publiques valorisent davantage les carrières individuelles.
Au-delà des bénéfices que nous en tirons pour la production scientifique et l'enseignement, cela signifie aussi que le CSO est un lieu de forte solidarité, d'entraide et de respect mutuel entre toutes ses composantes. Ce sont des valeurs auxquelles je tiens, et que partage Patrick Castel qui sera à mes côtés en tant que directeur adjoint.

Quels sont les projets que vous souhaitez mener au sein du CSO ?

Le CSO est constitué autour de 5 axes de recherche qui permettent de rendre lisibles les objets que nous interrogeons et nos questions de recherche sur les sociétés contemporaines. Je souhaite que nous puissions également mettre en évidence le sens des transformations qui bouleversent aujourd'hui nos sociétés : la multiplication du risque pandémique, les tensions sur l'énergie, la digitalisation des sociétés, la financiarisation des économies domestiques, la multiplication des dynamiques inégalitaires, ... La crise écologique est l’un des bouleversements majeurs. Elle doit être éclairée sous ses multiples dimensions sociales, politiques, économiques. Les différents travaux que le laboratoire conduit sur les enjeux environnementaux peuvent faire de notre laboratoire un acteur fort du paysage institutionnel de la recherche en sciences sociales sur le climat et l'environnement. Il s'agit de recherches dont nos sociétés ont besoin pour répondre à des questions essentielles telles que : d'où vient la crise écologique et comment en sortir ?
Nous pouvons aussi apporter des ressources pédagogiques à la formation, au collège, dans les écoles et en formation continue sur ces questions environnementales, à l'heure où Sciences Po s'empare de ces enjeux de formation.

Quels seront les faits marquants, ces prochains mois ?

Nous aurons très vite un recrutement à mener dans les prochains mois, sur un poste de professor assistant en sociologie de l'environnement et de la transition écologique (voir la fiche de poste). Les recrutements sont des étapes importantes pour nous, car si nous sommes exigeants sur l'excellence scientifique et l'ouverture internationale, nous le sommes tout autant sur les dispositions des candidat.e.s à travailler en collectif.

Nous allons également faire vivre notre partenariat avec la Copenhagen Business School, à travers des accueils croisés de chercheur.e.s et de doctorant.e.s et l'organisation de workshops. La thématique environnementale y sera en bonne place, mais nous avons d'autres centres d'intérêts communs, notamment sur les organisations ou encore la gouvernance économique.

Enfin, plusieurs importants projets sont en cours de dépôt, dans lesquels nous serons associés aux sciences dures. Nous avons déjà des expériences de coopération avec d'autres disciplines que les sciences sociales (physiciens, médecins, épidémiologistes) et nous savons qu'elles sont essentielles pour saisir la complexité de problématiques contemporaines telles que la santé publique ou l'environnement.

 

Tags :
Retour en haut de page