sous la direction de Thierry Zarcone, Directeur de recherche HDR CNRS
La tentative de coup d’Etat survenue en Turquie le 15 juillet 2016 est immédiatement attribuée par le président du pays, Recep Tayyib Erdoğan, à la communauté religieuse Hizmet (Service) et à son leader Fethullah Gülen. Ennemie déclarée du président depuis 2013, cette communauté, riche de 5 millions de membres environ, a néanmoins été son alliée et celle du parti AKP (parti de la Justice et du Développement) depuis 2000.
Issu de l’islam politique, Recep Tayyip Erdoğan s’est considérablement éloigné de l’idéologie des Frères musulmans dès son arrivée au pouvoir et a entrepris des réformes qui ont fait de la Turquie un « pays modèle » où islam et démocratie semblaient parfaitement coexister. Ainsi, jusqu’en 2011, l’action du gouvernement était guidée par les principes de dialogue et de démocratie. Pourtant, enivré par ses successives victoires électorales et piégé par la crise syrienne dans laquelle le pays s’est enlisé, le pouvoir a vite oublié la démocratie pour promouvoir une « nouvelle Turquie » où islamisme et nationalisme font bon ménage.
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