Résumé de la thèse de Capucine Rauch
[FR]
En testant l'hypothèse de l'utilisation du sommeil comme variable d'ajustement de l’emploi du temps, cette thèse de sociologie quantitative étudie les rythmes de vie des individus sous l'angle du rôle qu'ils confèrent au sommeil. Elle rend compte des mécanismes qui déterminent son utilisation comme variable d'ajustement, des activités auxquelles le sommeil s'ajuste, et analyse dans quelle mesure le rôle de variable d'ajustement joué par le sommeil est distinctif de certains groupes de la population et de leurs rythmes et modes de vie.
Cette thèse contribue à la définition du sommeil comme objet sociologique. A travers l'étude de son utilisation comme variable d'ajustement temporelle, elle met en avant que la place du sommeil dans l'emploi du temps s'ajuste à la position des individus dans la société, reflétant leur place dans les rapports sociaux.
Cette thèse souligne l'effet structurant et durable de la place des individus dans le champ économique sur l'organisation de leur sommeil en montrant que l'activité professionnelle et ses horaires définissent les possibilités d'organisation temporelle des individus, et que cet effet persiste même après la cessation de l'activité professionnelle. Cette thèse souligne le caractère genré du sommeil en confirmant c’est une activité s'inscrivant dans le partage inégalitaire des activités parentales et domestiques, dont l'ajustement incombe principalement aux femmes.
Enfin, cette thèse documente l'effet des questions et de leurs modalités de réponses sur les estimations du temps passé à une activité à travers l’exemple du sommeil.
Thèse dirigée par Laurent Lesnard (OSC) et Anne Solaz (Ined).
[EN]
This thesis tests the hypothesis of the use of sleep as an adjustment variable by studying individuals’ time use from the perspective of the role they give to sleep. It reports on the mechanisms that determine the use of sleep as an adjustment variable, the activities to which sleep adjusts. This work analyses the extent to which the role of sleep as an adjustment variable is distinctive of certain population groups and their rhythms and lifestyles.
This thesis contributes to the definition of sleep as a sociological object. It highlights that the place of sleep in the time schedule adjusts to the position of individuals in society, reflecting their place in social interactions.
This thesis underlines the structuring and lasting effect of the place of individuals in the economic field on the organization of their sleep. It shows that the professional activity and its schedules define the possibilities of temporal organization of individuals, and that this effect persists even after the cessation of the professional activity. This thesis underlines the gendered character of sleep by confirming that is part of the unequal sharing of parental and domestic activities, the adjustment of which falls mainly to women.
Finally, this thesis documents the effect of questions and their response modalities on the estimates of time spent on an activity through the example of sleep.