Nouveau regard sur le rural et l'urbain via les statistiques éducatives
Nouveau regard sur le rural et l'urbain via les statistiques éducatives
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Du rural à l'urbain, les variations du milieu social des collégiens selon la densité des communes et la proximité des villes
Olivier Monso (DEPP-MENJS, sous-direction des synthèses), Sciences Po - OSC et LIEPP
Education et formations, n° 102, « Les territoires de l'éducation : des approches nouvelles, des enjeux renouvelés », numéro dirigé par Jean-Richard Cytermann et Olivier Monso, p. 105-132. Article disponible en ligne.
Plusieurs articles de ce numéro de Education et formations ont pour objectif de montrer comment le fonctionnement du système éducatif, le parcours, la réussite des élèves, se différencient selon le type de territoire. Du rural éloigné à l’urbain très dense, les problématiques éducatives et les réponses qui leur sont apportées peuvent être différentes. Ces comparaisons, pour être faites de façon pertinente, prennent en compte le fait que les élèves résidant dans le rural ne correspondent pas en tous points aux élèves urbains, en matière de contexte socioéconomique et notamment de milieu social. À défaut d’intégrer cette dimension dans l’analyse, on risque d’interpréter de façon erronée le lien entre le type de territoire et les variables éducatives.
La première partie de cet article décrit les milieux sociaux des parents d’élèves du point de vue de leur groupe socioprofessionnel, issu de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de l’Insee. La seconde partie mobilise un indice synthétique élaboré par la DEPP à partir des professions des deux parents, prenant en compte leur lien avec les ressources culturelles et matérielles facilitant la réussite scolaire. Cette double approche permet, à la fois, d’étudier comment les transformations de la structure sociale des actifs français se traduisent dans celle des parents d’élèves, et d’envisager les conséquences que ces transformations pourraient avoir sur la réussite et les parcours scolaires.
Quelques constats :
En appliquant la définition de la ruralité « historique », encore courante dans la statistique publique, appuyée sur les communes hors unité urbaine, il ne semble plus possible, aujourd’hui, de dire que les élèves issus d’un milieu rural sont plus défavorisés socialement que les élèves urbains.
(...) les positions sociales restent plus défavorisées dans les types de communes éloignées des principaux centres urbains et de leur périphérie, qui incluent également les bourgs et les petites villes. Ces dernières ont connu, dans leur ensemble, une précarisation relative, ne bénéficiant pas (ou peu) de la dynamique des métropoles, ni de l’attractivité résidentielle de certains territoires ruraux.
Inversement, les élèves ayant les situations sociales les plus favorables, en moyenne, se situent aujourd’hui dans le rural et l’urbain périphérique peu dense, qui ont bénéficié d’un dynamisme économique et résidentiel relativement aux autres types de communes. Bien que classées, l’une dans le rural, l’autre dans l’urbain selon la définition historique de la ruralité, ces deux types de communes partagent des similitudes quant aux milieux sociaux des collégiens.
L'article intégral est téléchargeable ici (pdf, 1,4 Mo).
Lien vers le sommaire de la revue, numéro 102.