Archives - Regards sur nos publications

Palgrave Macmillan (The Sciences Po Series in International Relations and Political Economy), 2025, 270 p.

This book offers several European perspectives on Indo-Pacific dynamics by a set of internationally recognized experts who have collaborated in the Franco-German Observatory of the Indo-Pacific. The observatory was established in 2021 by the Centre for International Studies (CERI) at Sciences Po, Paris and the German Institute for Global and Area Studies (GIGA), Hamburg and has since come to include many scholars and institutions from both countries. The book speaks to and updates existing scholarly discussions on Indo-Pacific dynamics, investigating the nexus of order(ing) and agency in that strategic space. The authors take US-China strategic competition as a contextual given and explore the Indo-Pacific as an interregnum, in terms of institutional dynamics and in terms of geo-narratives. The book also offers several case studies of middle and small power agency in the Indo-Pacific, examining the cases of Australia and Japan, India, the Philippines and Vietnam, and of Pacific Island Countries. A final chapter explores the perspectives of Chinese scholars on the Indo-Pacific as a strategic space.

London, Hurst & Oxford, Oxford University Press, 2025, 424 p.

Analyses of state power in Morocco have always been mired in exoticism or exceptionalism. The Kingdom is said to be a prototype of political immobility; a country caught in the authoritarian and conservative grip of its monarch, known as the ‘Commander of the Faithful’; a state in need of democratisation, but also a bastion of moderate Islam. Drawing on thirty years of fieldwork, interviews and extensive primary documentation, Béatrice Hibou and Mohamed Tozy reveal how demographic, political and cultural changes have transformed Morocco’s government and modes of domination, from its pre-colonial past to the present. Interrogating the ideas of ‘Empire’ and ‘Nation-state’ as particular forms of rule, they examine the legacy of the centuries-long Sharifian Empire, in relation to the contemporary neoliberal government. They show how imperial traditions and the modern state co-exist today, in an intricate tapestry of seemingly contradictory power relations, different understandings of legitimacy, and competing visions of authority, sovereignty and responsibility.

Peter Lang, 2025, 262 p.

Les notions de fanatisme et d’impérialisme permettent-elles sérieusement d’expliquer le terrorisme et les guerres contre celui-ci? Et si notre comprehension de ces phénomènes devait être repensée à l’aune de ce que René Girard appelle le mimétisme, à savoir l’idée selon laquelle les uns et les autres s’imitent pour produire, ensemble, l’escalade de la violence? S’appuyant sur une enquête socio-historique à base d’archives et d’entretiens, l’auteur analyse comment djihadistes, responsables politiques, journalistes et pseudo experts en «radicalisation» ont pendant trente ans sapé la réflexion stratégique pour produire un monde où les attentats ont répondu aux bombardements et les bombardements aux attentats.

Paris, Gallimard (L'esprit de la cité), 2025, 240 p.

La question de la race travaille l’histoire des États-Unis depuis l’origine dans une dualité tragique : la Constitution consacre la liberté individuelle et les droits politiques en privant les Noirs de leurs bienfaits ; les principes fédèrent les Américains, la race et l’esclavage les désunissent. Ce mot de race n’est pas une donnée biologique mais une construction sociale qui évolue dans le temps et dont ce livre restitue les avatars, de l’arrivée des premiers Pèlerins jusqu’à aujourd’hui. Denis Lacorne interroge les narratifs concurrents qui se disputent le récit national américain : d’une part, un idéal civique indifférent à la couleur des personnes ; de l’autre, une conception « racialisée » de la république, autrefois soutenue par les grands planteurs mais aujourd’hui revendiquée par les « identitaristes » et instrumentalisée par les partisans de la « théorie critique de la race ». En Amérique, la peur de l’Autre n’a cessé de changer de cibles au rythme des immigrations, nourrie par la hantise lancinante de l’effacement de la race blanche au profit de nouveaux arrivants jugés inassimilables. Dans un pays devenu si métissé, la politique des identités recouvre de moins en moins une réalité démographique qui incline les individus à multiplier les appartenances sans nécessairement les opposer. Il n’y a plus d’identité fixe aux États-Unis, mais un E pluribus unum constamment réinventé.