Dans un contexte européen marqué par une forte dynamique national-populiste, le retour au pouvoir d’une tradition nationale-catholique autoritaire invite à complexifier les paradigmes de la transition par la prise en compte des singularités historiques ainsi que celle des conflits de cultures politiques. En Pologne, la religion, plus exactement sa politisation, est au cœur même de cette conflictualité, opposant la poussée anti-libérale de l’ethno nationalisme religieux à une démocratie, plus soucieuse de pluralisme, d’autonomie du politique et d’Etat de droit.
Baniak Józef, Religia katolicka i Kościół rzymskokatolicki w opiniach polskiej młodzieży. Od akceptacji do kontestacji, Cracovie, Nomos, 2015.
Borowik Irena et Babinski Grzegorz (eds), New Religious Phenomena in Central and Eastern Europe, Cracovie, Nomos, 1997, p. 81-92.
Grott Bogumił, Dylematy polskiego nacjonalizmu. Powrót do tradycji czy przebudowa narodowego ducha ?, Varsovie, Wydawnictwo von Borowiecky, 1993.
Jelenski Konstanty, « Paradoxes of Polish Nationalism », Survey, 26 (4), 1982, p. 176-183.
Kula Marcin, Naród, historia i… duzo kłopotów, Cracovie, Universitas, 2011.
Lipski Jan Józef, Idea Katolickeigo Państwa Narodu Polskiego. Zarys ideologii ONR « Falanga », Varsovie, Wydawnictwo Krytyki Politycznej, 2015.
Michel Patrick, « L’église et le catholicisme polonais à l’épreuve du pluralisme », Pouvoirs, 118, 2006, p. 89-100.
Michel Patrick, « Les réémplois politiques du stéréotype “Polonais = catholique” et leurs limites dans la Pologne postcommuniste », Critique internationale, 51, 2011, p. 75-91.
Mink Georges, « L’Europe centrale à l’épreuve de l’autoritarisme », Politique étrangère, 2, 2016, p. 89-101.
Mink Georges, La Pologne au cœur de l’Europe. De 1914 à nos jours, Paris, Buchet-Chastel, 2015.
Pankowski Rafal, The Populist Radical Right in Poland: The Patriots, Londres, Routledge, 2010.
Pawłowska Beata, « “Polak-katolik” – czyli o religijnosci współczesnych Polaków », Władza sądzenia, 6, 2015, p. 77-92.
Pomian Krzysztof, « Les Particularités historiques de l’Europe centrale et orientale », Le Débat, 63, 1991, p. 26-39.
Rudnicki Szymon, Obóz Narodowo-Radykalny. Geneza i działalność, Varsovie, Czytelnik, 1985.
Szacki Jerzy, Liberalism After Communism, Oxford, Oxford University Press, 1995.
Zaręba Sławomir, Socjologia życia religijnego w Polsce, Varsovie, Wydawnictwo Uniwersytetu Kardynała Stefana Wyszyńskiego, 2009.
Zawadzki Paul, « Nationalisme, démocratie et religion », dans Alain Dieckhoff et Christophe Jaffrelot (dir.), Repenser le nationalisme. Théories et pratiques, Paris, Presses de Science Po, 2006, p. 263-309.
Comment le changement d’ordre politique en Bulgarie après 1989 a-t-il modifié l’éternel repos des défunts ? Dans ce chapitre, le monde des cimetières et le traitement des corps morts sont retenus comme sites d’observation des recompositions survenues, à la faveur de la conversion au capitalisme, dans les rapports de pouvoir et les imaginaires sociaux de la réussite, ici-bas comme dans l’au-delà. Nous y verrons les marches de la mort côtoyer le marché orthodoxe des dépouilles et les postulants à une ultime demeure solliciter, en des registres argumentatifs parfois très corporels, des droits de résidence sur des terres socialement hiérarchisées aux éternités indécises.
Bundžulova Borjana, Potvărdždavane na socialni strukturi na smărtta. Centralnite Sofijski grobišta i grobnite mesta kato simvolni izmerenija na socialni distinktsii, mémoire de master en sociologie sous la direction de Maja Grekova, Sofia, Université de Sofia, 2012.
Elenkov Ivan, « Kăm văprosa na traurnija ritual i socialističeskata praznično-obredna sistema u nas, 1969-1971 », Hristjanstvo i kultura, 42, 2009, p. 88-99.
Esquerre Arnaud, Les Os, les cendres et l’État, Paris, Fayard, 2011.
Metodiev Momčil, « Obezličavaneto na pravoslavnata cărkva ot komunističeskata dăržava », Hristjanstvo i kultura, 21, 2007, p. 4-12.
Metodiev Momčil, Meždu vjarata i kompromisa. Bălgarskata pravoslavna cărkva i komunističeskata dăržava, Sofia, Siela, 2010.
Nikolov Dijan, « Bălgarinăt pošturja da kupuva grobove », Sega, 19 octobre 2000 (www.segabg.com/).
Verdery Katherine, The Political Lives of Dead Bodies, New York (N. Y.), Columbia University Press, 1999.
Yurchak Alexei, « Bodies of Lenin : The Hidden Science of Communist Sovereignty », Representations, 129 (1), hiver 2015, p. 116-157.
Les revendications exprimées en termes d’objection de conscience se multiplient dans les démocraties contemporaines. Manifestant, au moins sous certaines de leurs formes, la remise en cause globale des normes communes au nom d’un droit naturel supérieur ou de valeurs civilisationnelles ou morales, elles traduisent une politisation de la conscience. Renouvelant ainsi la question des rapports entre religion, morale et politique, elles interrogent les démocraties dans leur capacité à répondre à certains défis de la postmodernité.
Arendt Hannah, La Désobéissance civile, dans Du mensonge à la violence. Essais de politique contemporaine, Paris, Calmann-Lévy, 1972, p. 53-104.
Audard Catherine, « John Rawls et les alternatives libérales à la laïcité », Raisons politiques, 34, 2009, p. 101-125.
Becker Howard, Outsiders. Études de sociologie de la déviance, Paris, Métailié, 1985 [1re éd. 1963].
Habermas Jürgen, « Qu’est ce qu’une société “post-séculière” ? », Le Débat, 152, 2008, p. 4-15.
Lefort Claude, Essais sur le politique : XIXe et XXe siècles, Paris, Seuil, 1986.
Macedo Stephen et Dilhac Marc-Antoine, « L’éducation civique libérale et le fondamentalisme religieux : l’affaire Dieu contre John Rawls », Raisons politiques, 47, 2012, p. 149-188.
Mathieu Lilian, « Repères pour une sociologie des croisades morales », Déviance et société, 29 (1), 2005, p. 3-12.
Michael Martha M., « Free Exercise of Religion within the Public School – Mozert v. Hawkins County Board of Education », Notre Dame Journal of Law, Ethics and Public Policy, 3 (3), 1988, p. 469-500.
Neveu Érik, « L’approche constructiviste des “problèmes publics”. Un aperçu des travaux anglo-saxons », Études de communication, 22, 1999, p. 41-58.
Portier Philippe et Théry Irène, « Du mariage civil au “mariage pour tous”. Sécularisation du droit et mobilisations catholiques », Sociologie , 6 (1), 2015, p. 81-104.
Proeschel Claude, « L’objection de conscience pour motifs religieux : un impossible défi démocratique », dans Roxanne D. Marcotte, Rachel Chagnon et Jean-René Milot (dir.), « Religion, droit et l’État : interférence, intersection et interface », Religiologiques, 34, 2016.
Proeschel Claude, « La bataille judiciaire autour de l’éducation à la citoyenneté en Espagne », Annuaire Droit et Religions, vol. 7, Aix-en-Provence, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2013-2014, p. 241-257.
Smith G. W. (ed), Liberalism: Critical Concepts in Political Theory, vol. 1 : Ideas of Freedom, Londres, Routledge, 2002.
Spranzi Marta, « Les deux faces de l’objection de conscience dans le domaine de la santé : les contraintes du libéralisme pluraliste », Paris, Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF).
Weinstock Daniel M., « L’actualité du bien commun », Éthique publique, 6 (1), 2004.
Elément clivant d’un système politique, la question religieuse et/ou philosophique figure au centre des démocraties américaines et européennes. Le développement des biopolitiques, du pluralisme des convictions sur le devenir de la personne humaine, de la prise de parole « politique » par les cultes ou bien encore des phénomènes migratoires mondiaux porteurs de diversité pour les sociétés pose à nouveau la question de la nature de la relation du temporel au spirituel. Les partis politiques, à l’image de leurs sociétés, construisent une relation identitaire, coopérative, relativisée et/ou de sujétion à et pour la religion et recourent à des traitements différenciés suivant les cultes et les philosophies.
Anderson John, Religion, State and Politics in the Soviet Union and Successor States, Cambridge, Cambridge University Press, 1994.
Arjakovsky Antoine, Poirier Philippe et Romanet Antoine de (dir.), La Démocratie, une valeur spirituelle, Paris, Collège des Bernardins-Parole et Silence, 2014.
Bertezzolo Paolo, Padroni a chiesa nostra. Vent’anni di strategia religiosa della Lega Nord, Bologne, EMI, 2011.
Blancarte Roberto, « Laïcité au Mexique et en Amérique latine », Archives de sciences sociales des religions, 146, 2009, p. 17-40.
Eder Christina, Mochmann Ingvill C. et Quandt Markus (eds), Political Trust and Disenchantment with Politics. International Perspectives, Leyde, Brill, 2015.
Gehler Michael, Kaiser Wolfram et Wohnout Helmut (Hrsg.), Christdemokratie in Europa im 20. Jahrhundert, Vienne, Bohlau, 2001.
Göle Nilüfer, « Authoritarian Secularism and Islamist Politics: The Case of Turkey », dans Augustus Richard Norton (ed.), Civil Society in the Middle East, vol. 2, Leyde, Brill, 1996, p. 17-44.
Immerzeel Tim, Jaspers Eva et Lubbers Marcel, « Religion as Catalyst or Restraint of Radical Right Voting? », West European Politics, 36 (5), 2013, p. 946-968.
Lienesch Michael, « The Religious Right in the Twentieth Century », dans Barbara A. McGraw (ed.), The Wiley Blackwell Companion to Religion and Politics in the U. S., Hoboken (N. J.), 2016, p. 264-277.
Lipset Seymour M. et Rokkan Stein (eds), Party Systems and Voter Alignments, New York (N. Y.), The Free Press, 1967.
Norris Pippa et Inglehart Ronald, Sacred and Secular: Religion and Politics Worldwide, Cambridge, Cambridge University Press, 2011.
Pottering Hans-Gert, Homme, Dieu, religion. L’Union européenne, une communauté de valeurs , Bruxelles, Groupe du Parti populaire européen et des Démocrates européens, 2003.
Robbers Gerhard (ed.), State and Church in the European Union, Baden-Baden, Nomos, 2005.
Sambur Bilal, « The Great Transformation of Political Islam in Turkey: The Case of Justice and Development Party and Erdogan », European Journal of Economic and Political Studies, 2 (2), 2016, p. 117-127.
Skocpol Theda et Williamson Vanessa, The Tea Party and the Remaking of Republican Conservatism, Oxford, Oxford University Press, 2012.
Sonnevend Pál, Jakab András et Csink Lóránt, « The Constitution as an Instrument of Everyday Party Politics: The Basic Law of Hungary », dans Armin von Bogdandy et Pál Sonnevend (Hrsg.), Constitutional Crisis in the European Constitutional Area. Theory, Law and Politics in Hungary and Romania , Baden-Baden, Nomos, 2015. p. 46-123.
Stark Rodney et Finke Roger, Acts of Faith : Explaining the Human Side of Religion, Berkeley (Calif.), University of California Press, 2000.
Stegmueller Daniel, « Religion and Redistributive Voting in Western Europe », The Journal of Politics, 75 (4), 2013, p. 1064-1076.
Stowers Stanley, « The Concepts of “Religion”, “Political Religion” and the Study of Nazism », Journal of Contemporary History, 42 (1), 2007, p. 9-24.
Van Hecke Steven et Gerard Emmanuel (eds),Christian Democratic Parties in Europe since the End of the Cold War, Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2004.
L’Afrique subsaharienne se caractérise par un pluralisme religieux qui, bien que variable selon les Etats, tend partout à se renforcer. La fragmentation de l’offre, la mobilité des acteurs et la dérégulation des champs religieux favorisent une proximité et une cohabitation souvent inédites des cultes, notamment chrétiens et musulmans, démultipliant les possibilités d’interactions et avivant les rivalités. Quels visages emprunte cette compétition religieuse au quotidien ? Comment façonne-t-elle les relations qui se nouent d’une part entre les acteurs religieux et d’autre part entre ceux-ci et le politique ?
Bayart Jean-François, « Religion et politique en Afrique : le paradigme de la cité cultuelle », Études africaines comparées, 1, avril 2015.
Chanson Philippe, Droz Yvan, Gez Yonatan N. et Soares Edio (dir.), Mobilité religieuse. Retours croisés des Afriques aux Amériques, Paris, Karthala, 2014.
Fath Sébastien et Mayrargue Cédric, « Les nouveaux christianismes en Afrique », Afrique contemporaine, 252, 2014, p. 13-25.
Holder Gilles (dir.), L’Islam, nouvel espace public en Afrique, Paris, Karthala, 2009.
Holder Gilles et Sow Moussa (dir.), L’Afrique des laïcités. État, religion et pouvoirs au sud du Sahara, Paris, Éditions Tombouctou-IRD, 2013.
Kastfelt Niels (ed.), Religion and African Civil Wars, Londres, Hurst, 2005.
Lasseur Maud et Mayrargue, Cédric, « Le religieux dans la pluralisation contemporaine. Éclatement et concurrence », Politique africaine, 123, 2011, p. 5-25.
Lasseur Maud, « Le pluralisme religieux dans la production des villes ouest-africaines », Géoconfluences, 2016.
Marshall Ruth, Political Spiritualities. The Pentecostal Revolution in Nigeria, Chicago (Ill.), University of Chicago Press, 2009.
Miran Marie, Islam, histoire et modernité en Côte-d’Ivoire, Paris, Karthala, 2006.
Miran-Guyon Marie, Guerres mystiques en Côte-d’Ivoire. Religion, patriotisme, violence (2002-2013), Paris, Karthala, 2015.
N’Diaye Marième, La Réforme du droit de la famille. Une comparaison Sénégal-Maroc, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2016.
Pérouse de Montclos Marc-Antoine (ed.), Boko Haram: Islamism, Politics, Security and the State in Nigeria, Leyde, Ibadan, African Studies Centre, IFRA-Nigeria, 2014.
Strandsbjerg Camilla, Religion et transformations politiques au Bénin. Les spectres du pouvoir, Paris, Karthala, 2015.
Durant la phase de jeunesse d'Israël (1948-1967), l'Etat, alors dominé par la gauche sioniste, mit en œuvre une politique d'intégration vigoureuse des nouveaux immigrants qui venaient pour l'essentiel d'Europe orientale et des pays d'islam. L'Etat fut l'agent central de construction de la nation juive reterritorialisée, mais sous les auspices d'un patriotisme séculier. La guerre des Six jours (juin 1967) constitua un tournant : en permettant un contact renouvelé avec certains hauts lieux du judaïsme (Jérusalem, Cisjordanie), elle fait émerger un nationalisme religieux qui voit dans le développement de la présence juive un impératif religieux indiscutable. Ce nationalisme religieux n'a pas épargné certains cercles ultra-orthodoxes et, surtout, les milieux traditionnalistes sépharades. Cette valorisation forte de la judéité de l’Etat ouvre la voie à une relativisation de la démocratie, la loi religieuse étant censée être supérieure à la loi civile.
Dieckhoff Alain, « Nationalisme d’État et intégrisme nationaliste : le cas d’Israël », dans Pierre Birnbaum (dir.), Sociologie des nationalismes, Paris, PUF, 1997, p. 145-162.
Dieckhoff Alain, Le Conflit israélo-arabe, Paris, Armand Colin, 2017.
Efron Noah, Real Jews : Secular versus Ultra-orthodox and the Struggle for Jewish Identity in Israel, New York (N. Y.), Basic Books, 2003.
Elizur Yuval et Malkin Lawrence, The War within : Israel’s Ultra-orthodox Threat to Democracy and the Nation, New York (N. Y.), Overlook Duckworth, 2013.
Feige Michael, Settling in the Hearts : Jewish Fundamentalism in the Occupied Territories, Detroit (Ill.), Wayne State University Press, 2009.
Friedman Robert, Zealots for Zion. Inside Israel’s West Bank Settlement Movement, New York (N. Y.), Random House, 1992.
Heilman Samuel, Defenders of the Faith : Inside Ultra-orthodox Jewry, New York (N. Y.), Schocken Books, 1992.
Inbari Motti, Jewish Fundamentalism and the Temple Mount, Albany (N. Y.), Suny Press, 2009.
Juergensmeyer Mark, The New Cold War ? Religious Nationalism Confronts the Secular State, Berkeley (Calif.), University of California Press, 1993.
Kriegel Maurice, « Nation et religion : aux origines des “néo-messianismes” dans l’Israël d’aujourd’hui », Annales. Histoire, sciences sociales, 54 (1), 1999, p. 3-28.
Kriegel Maurice, « Religieux et laïques : entre confrontation et transaction », dans Alain Dieckhoff (dir.), L’État d’Israël, Paris, Fayard, 2008, p. 175-188.
Lehmann David et Siebzehner Batia, Remaking Israeli Judaism : The Challenge of the Shas, Londres, Hurst, 2006.
Leon Nissim, « The Haredi-Secular Debate and the Shas Approach », dans Eliezer Ben-Rafael et al., Handbook of Israel : Major Debates, vol. 1, Berlin et Boston, De Gruyter Oldenbourg, 2016, p. 131-145.
Snegaroff Claire et Blum Michaël, Qui sont les colons ? Une enquête de Gaza à la Cisjordanie, Paris, Flammarion, 2005.
Tzidkiyahu Eran, « “God Cannot Keep Silent”. Strong Religious-Nationalism – Theory and Practice », Questions de recherche, 47, octobre 2015.
Issu de l’islam politique, Recep Tayyip Erdoğan s’est considérablement éloigné de l’idéologie des Frères musulmans dès son arrivée au pouvoir et a entrepris des réformes qui ont fait de la Turquie un « pays modèle » où islam et démocratie semblaient parfaitement coexister. Ainsi, jusqu’en 2011, l’action du gouvernement était guidée par les principes de dialogue et de démocratie. Pourtant, enivré par ses successives victoires électorales et piégé par la crise syrienne dans laquelle le pays s’est enlisé, le pouvoir a vite oublié la démocratie pour promouvoir une « nouvelle Turquie » où islamisme et nationalisme font bon ménage.
Amstrong William, « Turkish Islamic Nationalism: A New Balance », Turkish Policy Quarterly, 10 (4), hiver 2012, p. 1-6.
Bardakci Mehmet, « The Alevi Opening of the AKP Government in Turkey : Walking a Tightrope between Democracy and Identity », Turkish Studies, 16 (3), 2015, p. 349-370.
Bedlek Emine Yesim, Imagined Communities in Greece and Turkey : Trauma and the Population Exchanges Under Atatürk, Londres, I. B. Tauris, 2016.
Czajk Agnes et Wastnidge Edward, « “The Centre of World Politics ?” Neo-Ottomanism in Turkish Foreign and Domestic Politics ».
Göle Nilüfer, « La Turquie, le Printemps arabe et la post-européanité », Confluences Méditerranée, 79, automne 2011, p. 47-56.
Görener Aylin Ş. et Ucal Meltem Ş., « The Personality and Leadership Style of Recep Tayyip Erdogan : Implications for Turkish Foreign Policy », Turkish Studies, 12 (3), 2011, p. 357-381
Gürsel Kadir, « The Cult of Erdogan », Al Monitor, 6 août 2014.
Insel Ahmet, La Nouvelle Turquie d’Erdoğan. Du rêve démocratique à la dérive autoritaire, Paris, La Découverte, 2017.
Jevakhoff Alexandre, Kemal Atatürk : les chemins de l’Occident, Paris, Tallandier, 2004.
Kocamaner Hikmet, « How New is Erdogan’s “New Turkey” ? », Middle East Brief, 91, Waltham (Mass.), Brandeis University, Crown Center for Middle East Studies, avril 2015.
Öktem Kerem et Akkoyunlu Karabekir, « Exit from Democracy : Illiberal Governance in Turkey and beyond », Southeast European and Black Sea Studies, 16 (4), 2016, p. 469-480.
Pérouse Jean-François et Cheviron Nicolas, Erdoğan : nouveau père de la Turquie ?, Paris, François Bourin, 2016.
Selçuk Orçun, « Strong Presidents and Weak Institutions: Populism in Turkey, Venezuela and Ecuador », Southeast European and Black Sea Studies, 16 (4), 2016, p. 571-589.
Seufert Günter, « Erdogan’s “New Turkey” », SWP Comments, 44, octobre 2014.
Somer Murat, « Understanding Turkey’s Democratic Breakdown: Old vs. New and Indigenous vs. Global Authoritarianism », Southeast European and Black Sea Studies, 16 (4), 2016, p. 481-503.
Tugal Cihan, Passive Revolution : Absorbing the Islamic Challenge to Capitalism, Stanford (Calif.), Stanford University Press, 2009.
Uzer Umut, An Intellectual History of Turkish Nationalism : Between Turkish Ethnicity and Islamic Identity, Salt Lake City (Utah), University of Utah Press, 2016.
Zürcher Erik J., Turkey: A Modern History, Londres, I. B. Tauris, 2004.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Commentaire de Ji Zhe et Vincent Goossaert
L’Etat chinois est un acteur omniprésent du mouvement de renouveau religieux de l’ère post-maoïste. Depuis 1976, sa politique religieuse a connu trois moments essentiels. Tout d’abord en 1982, le PCC a publié le Document n° 19, qui jette les bases de la relation entre religion et politique dans la Chine contemporaine. Ce document abolit la politique maoïste vis-à-vis de la religion et souligne l’importance de la protection des croyances religieuses et de l’alliance nécessaire entre l’Etat-Parti et les religieux. Il restreint également considérablement la liberté religieuse et soumet les activités religieuses au jugement et au contrôle du Parti communiste. Après l'échec du mouvement démocratique de 1989, la politique du PCC en matière de religion a perdu son ancrage idéologique pour devenir de plus en plus pragmatique. Depuis la nouvelle politique de 1993, l’Etat se sert de la religion pour promouvoir ses intérêts économiques et politiques. Enfin, en 1999, peu après le lancement de la campagne anti-sectes lancée contre le Falungong, la politique religieuse du PCC s’est tournée vers un modèle plus sélectif. Le PCC a compris le besoin de religieux exprimé par la population et a commencé à soutenir les organisations religieuses officielles, notamment bouddhiste et taoïste, placées sous la stricte surveillance de l’Etat qui les utilise pour occuper le « marché religieux ». Cette politique différentielle s'est accélérée en 2016. Une « réunion de travail sur les affaires religieuses » s’est tenue à Pékin au cours de laquelle on a pu entendre des discours hostiles aux religions d’origine étrangère : le christianisme, l’islam ou encore le bouddhisme tibétain. Il reste à voir si cette réunion annonce un nouveau virage de la politique religieuse de l’Etat chinois.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Commentaire de Christophe Jaffrelot
Les élections législatives de 2014 ont permis au BJP d’étendre son influence au-delà de ses bastions du nord et de l’ouest, sans qu’il s’implante dans l’extrême sud pour autant. Le parti a ainsi acquis une position hégémonique à la chambre basse du parlement, la Lok Sabha. Depuis trois ans, il a conquis de nombreux Etats de l’Union indienne, ce qui lui a permis de devenir la première formation de la chambre haute, la Rajya Sabha.