Contrat doctoral international H/F "Violences entre guerre et paix en Europe médiane" - CNRS
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Titre : Violences entre guerre et paix : agentivité́ et genre des processus croisés entre registres intimes et collectifs en Europe médiane
La thèse portera sur l'entrecroisement des dimensions intimes et collectives des discours, pratiques et effets des violences. Elle mobilisera l'étude des actrices et acteurs, et notamment dans une perspective de genre.
Le cadre retenu est l'Europe médiane aux XIXe-XXIe siècles. Elle s'entend ici comme la zone comprise entre Baltique, Adriatique et mer Noire. Cette région a été et est marquée par des violences récurrentes tant en tant de paix que de guerre, la différence étant parfois ténue. Or les paradigmes de « brutalisation » et de « terres de sang », qui tentaient de rendre compte des rapports des sociétés et des individus à la violence en soulignant la porosité́ entre temps de paix et temps de guerre, négligent la dimension forte du genre. Ces paradigmes réduisent la complexité́ des actions et acteurs. Or cette complexité et les rythmes, l'intensité et la nature des phases de violence impliquent de saisir les accumulations émotionnelles et intellectuelles qui apparaissent nettement en temps de retour aux violences, que ce soit répressions, violences privées ou guerres. Il en va de même, à l'inverse, pour les mises à distance et le travail de réparation ou compensation associés aux violences, tant privées que publiques. Ainsi les victimes de viols, de guerre notamment, sont souvent par la suite victimes dans leur propre société́ d'un ostracisme familial et social. Les liens entre sexuel et du politique sont ici déterminants pour envisager la porosité́ des temps de paix et de guerre. Aussi il est possible d'interroger la façon dont les procès pour crimes de guerre peuvent contribuer à réactiver et/ou à mettre à distance la violence comme horizon politique, et participent à la reconstruction genrée des sociétés au sortir de la guerre, voire des décennies plus tard.
Cette proposition de sujet de thèse est présentée par un spécialiste de l'histoire de la sécurité en Europe centrale et un spécialiste du genre et de la violence en lien avec les guerres. Elle est donc ouverte largement à toute approche à dimension historique (non exclusive d'autres).
Le sujet comprend une dimension transnationale et partiellement trans-aréale puisque cette problématique vaut pour de nombreux autres lieux et époques.
Prix d'histoire préfectorale et du ministère de l'Intérieur
Nouveau prix d'histoire, qui récompensera alternativement une thèse (années paires) ou un mémoire de M2 (années impaires) portant sur l'histoire préfectorale au sens large et/ou sur le ministère de l'Intérieur. Les thèses et les mémoires soutenues dans d'autres disciplines (droit, sociologie, science politique...) dans ce champ sont également éligibles.
Le prix est attribué par le Département d'histoire du corps préfectoral et du ministère de l'Intérieur. Ce Département est une composante de l'Institut des Hautes Etudes du Ministère de l'Intérieur (IHEMI).
Pour cette première année, nous récompenserons une thèse, soutenue depuis le 1er janvier 2017. Les modalités et le calendrier de soumission (date limite le 15 juillet 2022) sont développés sur le site de l'IHEMI : https://www.ihemi.fr/recherche-et-prospective/departement-dhistoire-prefectorale-et-du-ministere-de-linterieur
Prix de thèse Dominique Kalifa
Prix de Master en histoire - Nouvelle édition | Prix d'Histoire du XIXe siècle
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Présentation
Le centre d’histoire du XIXe siècle (université Paris 1 / Sorbonne université) et la revue d’histoire du XIXe siècle (Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle) souhaitent encourager et promouvoir la recherche en histoire du XIXe siècle. À cette fin, ils ont décidé de décerner chaque année un prix distinguant le meilleur mémoire de master 2 consacré à l’histoire du XIXe siècle (1818-1914), tous espaces concernés.
Le mémoire devra être rédigé en français et avoir été soutenu entre le 1er juin et le 30 septembre de l’année universitaire.
Prix
Une réception en Sorbonne récompensera le lauréat qui se verra attribuer une somme de 350 euros (en ouvrages ou frais de mission) ainsi que la publication dans la revue d’un article issu de son mémoire.
Modalités de candidature
Le dépôt des candidatures est fixé au 15 novembre 2022
Les étudiants et professeurs intéressés peuvent se procurer le formulaire de candidature par courrier électronique auprès de sophie.lhermitte@univ-paris1.fr
Jury
Le jury sera composé de huit membres appartenant au Centre d’histoire du XIXe siècle et au comité de rédaction de la revue.
Sport, cultures et sociétés (janvier 2004-juin 2022)
La dernière séance du séminaire Sports, cultures et sociétés a lieu le 8 juin prochain à Sciences Po, et clôt 18 années d'existence. Paul Dietschy nous en retrace sa génèse et dresse un bilan de cette véritable aventure que fut ce séminaire qui touchait, en 2003-2004, un champ d'étude original et largement plébiscité.
"C’est à l’automne 2003 que Patrick Clastres, sur les conseils de Pierre Milza, me proposa de créer un groupe de travail sur l’histoire du sport. Le projet s’insérait dans l’efflorescence intellectuelle du Centre d’histoire de Sciences Po et reçut le soutien de Jean-François Sirinelli et de Pascal Cauchy directeur et secrétaire-général, ainsi que l’aide financière de Georges Vigarello alors membre de l’IUF. L’histoire du sport restait un champ encore neuf et nous avions le désir de l’installer davantage dans le champ universitaire en faisant du séminaire et des colloques que nous allions organiser, un lieu de rencontre des historiennes, historiens, anthropologues, économistes, politistes et sociologues travaillant sur l’objet sportif. Au-delà de l’espace hexagonal, déjà fort riche sur le sujet, nous voulions donner une perspective nettement européenne et internationale, à partir notamment de nos
objets d’étude, Coubertin et les Jeux Olympiques pour Patrick, le football et l’Italie pour moi.
La première séance se tint en janvier 2004 avec pour premier invité l’historien britannique Richard Holt qui avait réalisé une thèse sous la direction de Theodore Zeldin sur la naissance du sport en France avant de se consacrer à son pays et d’écrire le classique Sport and the British. Pendant plus de 18 ans, nous avons reçu dans le séminaire du lundi puis du mercredi non seulement plusieurs générations de chercheurs et chercheuses depuis les « pères fondateurs » (Christian Bromberger, Daniele Marchesini, Tony Mason, Georges Vigarello, Alfred Wahl, entre autres), mais aussi des grands témoins de l’histoire du sport (Alain Calmat, Benoît Heimermann, Daniel Jeandupeux, Michel Vautrot, Emmanuel Petit, entre autres). Nous avons aussi organisé pas moins de sept colloques et journées d’étude en nouant des partenariats avec les Archives nationales du travail (Roubaix), la Fédération française de tennis, la Société Générale, le Mémorial de la Shoah ou l’ESSCA autour notamment des
archives et de l’image du sport, du tennis, du rugby, du totalitarisme sportif ou du football.
Ces manifestations ont aussi donné lieu à la publication d’actes de colloque (cinq titres), sans compter le volume de la collection Carré Hachette écrit à quatre mains et paru en 2006 sous le titre de Sport, société et culture en France du XIXe siècle à nos jours. Le séminaire a joué évidemment un rôle essentiel dans notre parcours de chercheur et d’enseignant-chercheur. Il a nourri la thèse et les articles de Patrick sur Pierre de Coubertin, mon Histoire du football parue chez Perrin et Tempus et mon HDR sur le sport et la Grande Guerre.
Patrick ayant été élu professeur d’histoire à Lausanne en 2015, le séminaire a continué en partenariat avec Albrecht Sonntag et David Ranc enseignants à l’ESSCA avec lesquels j’avais participé à l’aventure du programme de recherche européen Football Research in an Enlarged Europe (FREE - 7th European Framework Programme 2012-2015). Même si le programme était davantage consacré au ballon rond… toutes les meilleures rencontres ont une fin. Avant de siffler la fin du match, je voudrais remercier toutes les personnes, outre Patrick, David et Albrecht, qui ont contribué au succès de l’entreprise : les directeurs du Centre Jean-François Sirinelli et Marc Lazar, ses secrétaires-généraux de Pascal Cauchy à Régine Serra, Georges Vigarello, Marie-Laure Dagieu, Véronique Odul, Dominique Parcollet et last but not least Carole Giry qui nous a supportés, suivis, aidés depuis le début et qui a été la cheville-ouvrière du projet, ainsi que Yannick Dehée qui a publié trois de nos productions chez Nouveau Monde. C’est évidemment avec un petit pincement au cœur que j’arrête un séminaire qui s’est réuni pendant presque deux décennies et qui a accueilli avec ses colloques annexes au moins 600 personnes différentes entre intervenants et participants. L’aventure connaîtra toutefois une forme de prolongement dans la revue semestrielle Football(s). Histoire, culture, économie, sociétés que je viens de créer, et dont le premier numéro publié par les Presses universitaires de Franche-Comté à l’automne prochain."
Paul Dietschy
Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Franche-Comté
Directeur du Centre Lucien Febvre et chercheur associé au Centre d’histoire de Sciences Po
Les principales publications
- Françoise Bosman, Patrick Clastres, Paul Dietschy (dir.), Le sport de l'archive à l'histoire, Presses Universitaires de Franche-Comté, 364 p., 2006
- Patrick Clastres et Paul Dietschy (dir.), Paume et tennis en France, Nouveau monde, mai 2009
- Françoise Bosman, Patrick Clastres, Paul Dietschy (dir.), Images de sport. De l’archives à l’histoire, Nouveau Monde, sept. 2010
- Patrick Clastres et Paul Dietschy (dir.), Le rugby, une histoire entre village et monde, Nouveau monde, sept. 2011
- Georges Bensoussan, Paul Dietschy, Caroline François, Hubert Strouk (dir.), Sport, corps et sociétés de masse. Le projet d'un homme nouveau, Armand Colin, col. « Recherches », 2012, 280 p., ISBN : 978-2-200-27733-8.