Niklaus Miszak, doctorant – Graduate Institute of International and Development Studies, Genève
In Western media, Afghanistan is frequently portrayed as a hotbed of radical Islamist movements. Prominent examples are the Taliban and Al Qaeda present in the country since the 1990s and which have become known throughout the globe as symbols of religiously inspired violent extremist groups. While these armed groups in opposition to the Western-backed Afghan government have monopolized the language of religion to legitimize their aspirations and claims, the appearance of Daesh in Afghanistan in the summer of 2014 has added a new and significant dimension to the dynamic.
Observatoire International du Religieux
Dans le bulletin n°5 du mois de février 2017, nous attirions l’attention de nos lecteurs vers la collection d’ouvrages en anglais, spécialisés dans les rapports entre religion et politique, édités chez Palgrave.
Bénédicte Brac de la Perrière, chercheuse au Centre Asie du Sud-Est, CNRS
La Birmanie (Myanmar) expérimente aujourd’hui une phase de transition vers un régime démocratique. Cette phase a été inaugurée en mars 2011, lorsque le pouvoir a été remis à un gouvernement formellement civil, présidé par Thein Sein, dont le mandat était d’assurer la réforme politique.
Eric Meyer, professeur émérite à l’INALCO
Le Sri Lanka a la taille d’un petit Etat de l’Union Indienne. Sa population, de l’ordre de 20 millions d’habitants, se compose de groupes qui se définissent par le croisement de l’appartenance ethno-linguistique et de l’appartenance religieuse.
Observatoire International du Religieux
Depuis juillet 2016, la vallée du Cachemire indien est de nouveau en proie à l’insurrection violente, après une relative accalmie de six ans. Elle met aux prises la population cachemirie, dont 99% est musulmane, face à l’Etat indien, par l’intermédiaire de la sa police et de son armée. Près de 100 civils ont perdu la vie, tandis que 15 000 ont été blessés dans les échauffourées avec les forces de l’ordre.
Depuis 1945, nombre de conflits internes ou internationalisés présentent une forte dimension religieuse. Même si la religion n’est jamais la seule explication des violences, le facteur religieux peut intensifier les différends, et lorsque la religion divise les peuples, la violence et l’intensité des conflits augmentent. Cependant l’impact de la religion sur le développement des conflits est très difficile à prévoir. Cette difficulté s’explique par l’extrême complexité de l’objet « religion », qui renvoie à la fois à des systèmes de croyances, à diverses structures sociales, et à des valeurs et pratiques en constante évolution.
Armstrong John A., « Religious Nationalism and Collective Violence », Nations and Nationalism, 3 (4), 2007, p. 597-606.
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Fox Jonathan, « The Rise of Religious Nationalism and Conflict : Ethnic Conflict and Revolutionary Wars, 1945-2001 », Journal of Peace Research, 41 (6), 2004, p. 715-731.
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Thomas Scott (ed.), The Global Resurgence of Religion and the Transformation of International Relations, New York (N. Y.), Palgrave, 2005.
Dans un contexte de libéralisation « post-junte », le militantisme bouddhiste renaît en Birmanie. A la différence des manifestations non-violentes de la « révolution safran » de 2007, il n’est plus question pour cette mouvance radicale de simplement dénoncer les (in)actions et l’autoritarisme de l’Etat. Il s’agit désormais d’adopter des logiques proactives et combatives, dans lesquelles la violence peut s’exprimer, afin de défendre la foi et la communauté bouddhiques, perçues comme déclinantes et menacées par une trop rapide ouverture du pays au monde. Guidé par quelques courants doctrinaires marginaux de la communauté monastique birmane, ce renouveau militant cherche à se fabriquer des ennemis, identifiant ainsi certaines communautés non-bouddhistes, principalement musulmanes, comme « sources du mal ».
Aung-Thwin Michael, Of Monarchs, Monks and Men : Religion and the State in Myanmar, Singapour, ARI Working Paper Series, 127, décembre 2009.
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La violence djihadiste a reconfiguré les relations internationales contemporaines. Son appréhension souffre d’une lecture souvent confuse qui tend d’une part à la décontextualiser et d’autre part à nier les évolutions et les débats qui la structurent en interne. Ses différentes expressions, d’Al-Qaïda à l’Etat islamique en passant par des groupes locaux, sont d’abord le fruit d’histoires et de sociétés marquées par d’autres formes de violence, parfois rendues invisibles. Elles s’adaptent également à une variété d’environnements, donnant naissance à des processus d’intégration politique qu’il est important de considérer.
Abu Hanieh Hasan et Abu Rumman Mohammad, The « Islamic State » Organization, The Sunni Crisis and the Struggle of Global Jihadism, Paris, Friedrich-Ebert-Stiftung, 2015.
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Burgat François, Comprendre l’islam politique, Paris, La Découverte, 2016.
Candiard Adrien, Comprendre l’islam (ou plutôt : pourquoi on n’y comprend rien), Paris, Flammarion, 2016.
Dakhli Leyla, « L’islamologie est un sport de combat », Revue du crieur, 3, 2016, p. 4-17.
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Mouline Nabil, Le Califat, histoire politique de l’islam, Paris, Flammarion, 2016.
Roy Olivier, Le Djihad et la Mort, Paris, Seuil, 2016.
Staffell Simon et Awan Akil (dir.), Jihadism Transformed. Al-Qaeda and Islamic State’s Global Battle of Ideas, Londres, Hurst, 2016.
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Commentaire de Valentine Zuber
Cette carte est l’illustration de différents rapports consacrés à la défense de la liberté religieuse, émanant à la fois d’institutions nationales comme l’United States Commission on International Religious Freedom (USCIRF) ou d’ONG confessionnelles comme Aide à l’Église en détresse (AED). Contrairement aux autres cartes présentées plus avant, elle propose un point de vue subjectif et spécifiquement occidental émanant d’institutions particulières dans un domaine internationalement sensible. Les deux typologies, qui n’obéissent pas tout à fait aux mêmes critères, ne se recoupent pas complètement. La carte de l’USCIRF présente l’avantage d’être plus dynamique puisqu’elle présente une évolution de la situation dans le temps. Celle de l’AED révèle une situation mondiale préoccupante, même si elle se borne essentiellement à lister les atteintes à la liberté religieuse d’une confession particulière, le christianisme, de par le monde. Il n’en reste pas moins que les deux institutions constatent une aggravation sensible et récente des violations de la liberté de religion et de conviction des individus et des minorités dans un nombre croissant d’Etats.