Les enjeux de la réforme des admissions à Sciences Po Paris
Les enjeux de la réforme des admissions à Sciences Po Paris
- Image Caroline Maufroid / Sciences Po
Les enjeux de la réforme des admissions à Sciences Po Paris :
Mérite et inégalités en tension dans une grande école
Marco Oberti (Sciences Po - CRIS & LIEPP)
Alice Pavie (Université Laval & LIEPP)
Mathieu Rossignol-Brunet (Université de Bourgogne - IREDU & LIEPP)
Rapport public publié par le LIEPP, décembre 2024, 176 p.
https://sciencespo.hal.science/hal-04822549
À la rentrée 2020, une nouvelle réforme des admissions à Sciences Po Paris entre en vigueur. Elle s’inscrit dans une série de modifications périodiques de la procédure de recrutement amenant l'institution à montrer sa capacité à « conjuguer excellence et diversité ». L’augmentation du taux d'étudiants boursiers (30%) et l’ouverture territoriale sont cette fois présentés comme des enjeux centraux de la réforme. Une soixantaine d’établissements non franciliens intègrent la procédure Convention éducation prioritaire (CEP).
Les épreuves écrites d’admissibilité sont remplacées par une évaluation du dossier scolaire et de plusieurs écrits (lettre de motivation, essais). L’institution est alors accusée de défavoriser les lycées privés, les lycées français de l’étranger ou les lycées parisiens les plus prestigieux, voire d’opérer un véritable « boycott » de leurs élèves.
Mais la réforme est aussi, et peut-être surtout, une réponse à l’obligation pour l’institution d’intégrer Parcoursup en 2021. Il s’agit d’un changement majeur, susceptible d’avoir des effets sur le nombre et les caractéristiques des candidats.
Le rapport vise en premier lieu à saisir l’évolution des profils des candidat·es, des admissibles et des admis·es, en lien avec l’évolution de la procédure de recrutement.
Plus largement, l’évolution du recrutement à Sciences Po permet d'éclairer les reconfigurations de l’enseignement supérieur sélectif français, notamment les dynamiques liées à l’internationalisation ou à l’essor de certains cursus comme les doubles-diplômes sélectifs, et au déclin d’autres comme les classes préparatoires.
Il permet d’analyser l’évolution des représentations du « mérite » et de ses modes d’objectivation, ainsi que celle des politiques d’ouverture sociale et de promotion de la diversité dans l’enseignement supérieur.
Principaux chapitres :
- Réforme des admissions, Parcoursup et attractivité de Sciences Po
- Réforme du concours et redéfinition du mérite. Le renforcement de la dimension scolaire du recrutement
- Un nouveau concours pour plus de « diversité » ? Inégalités sociales et territoriales du recrutement
- La dimension genrée du recrutement
- Des « jeunes de banlieue » aux « jeunes des territoires » : un renouveau de l’ouverture sociale ?
- Constats et propositions